jeudi 28 janvier 2016

HOMELIE 4ème Dimanche du Temps Ordinaire C – Jésus à Nazareth Lc 4,21-30 - 31 Janvier 2016



HOMELIE 4ème  Dimanche du Temps Ordinaire  C –
Jésus à Nazareth Lc 4,21-30 - 31 Janvier 2016


« Mais Lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin ».

 Phrase bien énigmatique face à l’agressivité déchaînée des habitants de son village. Cela ne vous fait pas penser à une autre situation où Jésus va être conduit en-dehors de la ville, jusqu’à un escarpement, pour être précipité en bas ? Jérusalem : le rocher du Golgotha, où il sera précipité dans la mort. Mais Jésus n’est qu’au début de son ministère : son heure n’est pas encore venue et tout au long de sa prédication, Il va essayer de faire comprendre à son peuple que Dieu son Père aime tous les hommes : ceux qui lui sont proches grâce à la Révélation, et ceux qui sont loin et n’ont pas reçu cette Révélation : une veuve étrangère, à Sarepta, au Liban actuel ; un lépreux, Naâman, un syrien !
Les habitants de Nazareth, familiers de Jésus, refusent, (malgré ses paroles qui étonnent et pour lesquelles ils rendent témoignage) de voir en Lui plus que le « fils de Joseph, le charpentier ». Et bien même qu’ils aient entendu parler des signes merveilleux qu’Il a opérés à Capharnaüm et dans d’autres villages, ils restent insensibles à la Parole que Jésus vient de leur annoncer : “Cette Parole de l’Ecriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit ” Lc 4, 21. Jésus se comporte en prophète.
“Prophète” : vient de profètès (sprofhthV = “qui dit devant”, qui annonce, déclare, apporte la lumière). Le prophète authentique révèle bien souvent Dieu là où on ne l’attend pas, où d’ailleurs on ne l’entend pas plus. Quand je m’imprègne de l’Evangile, mon horizon s’ouvre et Dieu s’y révèle.

Aujourd’hui, il est des occasions où nous sommes invités à parler de Dieu, à témoigner de Lui : comment le faisons-nous ? Quel Dieu présentons-nous ? Et quelle image avons-nous de Lui ?
Est-ce un Dieu qui nous libère et annonce une Bonne Nouvelle à tous, en particulier aux pauvres, aux « étrangers, parce que différents de nous », que nous pouvons rencontrer ?

Paul, dans l’extrait de la lettre qu’il adresse aux Corinthiens, et que nous avons entendu aujourd’hui, nous invite non seulement à une belle conduite reçue comme un don de Dieu que nous avons à solliciter, mais à découvrir, comme une révélation, qui est ce Dieu auquel nous croyons et dont nous avons à témoigner.  Dans ce beau texte, remplaçons le mot amour, (“agapè”  agaph en grec), par Dieu :
« Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps aux flammes, s’il me manque Dieu, cela ne me sert de rien.
                   Dieu prend patience; Dieu est serviable; Il  ne jalouse pas; Dieu ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil; Il ne fait rien de malhonnête, ne cherche pas son intérêt, Il ne s’emporte pas, n’entretient pas de rancune; Il ne se réjouit pas de ce qui est mal, mais Il trouve sa joie dans ce qui est vrai. Il excuse tout, fait confiance en tout, espère tout, endure tout. Dieu  ne passe jamais ».

Et s’il nous était difficile de l’appliquer à Dieu, qui est tellement autre que ce que nos mots ou nos images peuvent en dire, appliquez-le à Jésus : là, pas de problème !

N’est-ce pas une “voie supérieure à toutes les  autres” qui nous conduit au vrai Dieu, Celui qu’au nom de notre vocation baptismale, nous avons à “prophétiser” en parole et en actes ?


 AMEN !

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