jeudi 30 janvier 2020

HOMELIE PRESENTATION de JESUS au TEMPLE Lc 2,22-40 - 2 Février 2020.


HOMELIE PRESENTATION de JESUS au TEMPLE
Lc 2,22-40 - 2 Février 2020.

Dans ce récit de la présentation de Jésus au Temple de Jérusalem, deux belles figures nous sont aussi présentées: celle de Syméon et celle d’Anne.
Anne, de l’hébreu : « Hannah » qui signifie : “la grâce, le don de Dieu”. Elle “ était fort avancée en âge” : 84 ans = 7x12 ! Les deux chiffres sacrés, 7 et 12, très fréquents pour exprimer ce qui concerne Dieu : sa Création, son peuple, son Église…. C’est une femme donc que le temps a accomplie en Dieu et elle est prophète
Syméon : de l’hébreu « Shim‘ôn » qui signifie : “Dieu a entendu”. C’est un homme juste et religieux et surtout baigné dans l’Esprit Saint… déjà !
D’abord :L’Esprit Saint était sur lui” expression qui dans la Bible désigne un prophète.
Ensuite : “Il lui avait été révélé par l’Esprit Saint qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ [le Messie] du Seigneur” (C’est sans doute pour cela que la tradition en a fait un vieillard, en fin de vie, lui aussi accompli dans le temps de Dieu).
Enfin : “Il vint au Temple par [poussé] l’Esprit
Au moment où Marie et Joseph, en membres à part entière du peuple choisi par Dieu, se conformaient à l’acte rituel de “présentation” du premier-né, Syméon reçoit comme un cadeau, un don, une grâce tant attendue, l’enfant dans ses bras et il bénit Dieu. Que dit-il ?
“Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix selon ta parole…”
Ce qui est admirable dans cet homme, Syméon, c’est qu’il a cru, dur comme fer, jusqu’au bout, que ce que lui avait fait savoir Dieu, son Maître, par son Esprit Saint, se réaliserait.
En cela, il est pour nous le témoin de la fidélité patiente, avec ses ombres et ses lumières, ses lenteurs et passages à vide, mais aussi ses jours d’espérance en Dieu, toujours fidèle à ce qu’Il dit. Syméon vit dans le temps de Dieu. Il est témoin de sa lumière, qui tantôt éclaire toute une vie, comme ce jour-là au Temple de Jérusalem. N’avons-nous pas déjà vécu des moments forts de certitude, de bonheur, d’une présence de Dieu qui éclaire les décisions que nous avons à prendre et nous en donne l’énergie ?
Tantôt cette lumière se fait discrète, toute de lueur : mais ne nous sert-elle pas de repère quand on ne sait plus trop que faire avec un enfant, un conjoint, un collègue de travail ou un voisin ? Alors, Tenir !

Dieu est entré dans le temps avec Jésus. Il marche au rythme du temps des hommes. L’Evangile d’aujourd’hui nous le rappelle : “Jésus progressait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes” ce même Jésus ressuscité laissera cette dernière parole à ses Apôtres : “Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps” (Mt 28,20). Dieu avec nous : Il l’a été hier ; Il le sera demain. Il l’est aujourd’hui.

ü  C’est aussi la 24ème journée mondiale des “consacrés” : celles et ceux qui ont répondu à un appel personnel de Dieu. Ils sont du peuple de Dieu et pour ce peuple. Par leur vie, ils signifient que Dieu peut combler entièrement et joyeusement une vie de femme ou d’homme. Comme Syméon, comme Anne, ils sont témoins privilégiés de la fidélité de Dieu et de la fidélité à Dieu.

ü  Enfin, Fête de la Lumière, c’est aussi la Fête du mouvement “Foi et Lumière” fondé par Jean Vanier et ses amis, où les handicapés et leurs familles  et  leurs amis se réunissent régulièrement pour échanger et prier, vivre des moments forts et très fraternels.

Dieu est là avec nous. Comme Syméon, à nous de vivre le temps de Dieu : de vivre avec Lui le “Maintenant”.  Ce beau mot de notre langue française recèle une attitude fondamentale de foi. Maintenant écrivez-le avec un trait d’union : “Main-tenant”…“tenant la main !”  Le geste de Pierre qui s’enfonce dans les eaux  et qui saisit la main que Jésus lui tend (Mt 14,31).
Saurons-nous prendre la main que Dieu nous tend chaque jour ? N’est-ce pas cela “croire”, et tout particulièrement, que Dieu nous aime ?
AMEN !

jeudi 23 janvier 2020

HOMELIE 3ème Dimanche Ordinaire. Année A. "je vous ferai pêcheurs d'hommes" - Mt 4, 12-23 - 26 Janvier 2020


HOMELIE  3ème Dimanche Ordinaire. Année A. Mt 4, 12-23
26 Janvier 2020
« Je vous ferai pêcheurs d’hommes …» Mt 4,19

Cette parole de Jésus nous est tellement familière que nous ne voyons pas ce qu’elle peut avoir de choquant : un pêcheur, çà tue ! Il donne la mort au poisson qu’il a pêché pour s’en nourrir ou le vendre et gagner sa vie. C’est évident que Jésus n’a pas voulu dire cela. On pourrait penser aussi, qu’en suivant Jésus,  il s’agirait d’attraper des hommes, mais dans quel but ?
         C’est bien là qu’il nous est utile de connaître le milieu culturel et le contexte symbolique de la Bible dans lequel ces récits sont écrits. Il faudrait également pour cela que les textes liturgiques soient plus exacts dans leur traduction de l’original. La nouvelle traduction de la Bible Liturgique a corrigé. Il est dit, en effet, juste avant l’appel de Jésus que celui-ci marchait au « bord de la mer » et que les pêcheurs « jetaient leurs filets dans la mer » (Thalassa) et non, comme dans l'évangile de Saint Luc (Lc 5,1-11),  dans le lac (Limnen). D’ailleurs, selon St Luc, Jésus, n’invite pas les apôtres à devenir des pêcheurs d’hommes, mais « à  partir de maintenant, tu [Pierre] prendras des humains vivants » zogron, il y a le mot zoë qui signifie la « Vie ».
Pourquoi cette précision ? La mer, dans la pensée biblique a une signification toute particulière. Depuis les eaux primordiales et anarchiques de la Genèse, sur lesquelles tournoyaient le souffle de Dieu ; puis, les eaux du déluge qui anéantirent toute vie devenue corrompue par la violence, où seul le juste Noé trouva grâce auprès du créateur; et bien sûr, la Mer Rouge, qui faillit engloutir Moïse, conduisant le peuple de Dieu vers la Terre Promise et qui se retourna contre ses agresseurs, les faisant périr ; Jonas, encore, préservé de la noyade par un monstre marin le gardant trois jours en son ventre ; sans compter les nombreuses mentions de la mer et des eaux redoutables dans les psaumes… toutes ces évocations des eaux ou de la mer montrent qu’elles symbolisaient les forces du mal et de la mort qui menacent sans cesse la vie de l’homme. Ce n’est pas sans raison que Jésus commence son ministère au bord de la mer. Ne vient-Il pas pour sauver, tirer les hommes de tout ce qui les conduit à la mort physique, psychologique, morale et spirituelle ?
Parmi ces tendances mortifères, Paul en signalait une qui détruisait déjà la jeune communauté chrétienne de Corinthe par la division et les disputes de ceux qui se réclamaient de Paul, d’Apollos, de Pierre ou du Christ : comme si le Christ était divisé !
Ne croyez pas que cela soit de l’histoire ancienne. Nous venons d’achever la semaine de prière pour l’Unité des chrétiens. Elle a fait de gros progrès depuis 100 ans, date de la première semaine, mais elle est loin d’être acquise. Encore faut-il la demander, la chercher, se connaître entre confessions diverses et différentes : le Christ, à la veille de mourir, a tant prié pour nous et pour que le Père nous la donne.
L’esprit de division peut  se manifester encore dans notre pays, dans les choix sociaux qui sont faits, mais aussi à l’intérieur de nos Communes, de nos écoles, de notre communauté paroissiale, de nos familles. Le manque d’ouverture et de respect de certains affaiblissent l’annonce de l’Évangile au milieu de nous, auprès des générations qui montent et autour de nous.
Mais heureusement, il y a des paroles et des gestes réconfortant aujourd’hui qu’il faut savoir reconnaître aussi.
 « Je vous ferai pêcheurs d’hommes » pour apporter l’Esprit d’amour, de patience, de bienveillance, d’humilité, de maîtrise de soi et de foi envers le Père. Voilà la Bonne Nouvelle, l’Évangile que Dieu nous confie et qu’Il nous appelle à proclamer.
Profitons tous, au long de l‘année, de saisir toutes les occasions, là où nous sommes, de construire l’unité telle que Jésus la souhaite autour de Lui en vivant son Évangile.  AMEN !

jeudi 16 janvier 2020

HOMELIE 2ème Dimanche Ordinaire A. Jn 1, 29-34. "Voici l'Agneau de Dieu" - 19 Janvier 2020


HOMELIE  2ème Dimanche Ordinaire A. Jn 1, 29-34.
19 Janvier 2020
  

« Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde »

Nous avons l’habitude d’entendre cette “Invitation au bonheur” que le célébrant prononce lorsqu’il présente l’Hostie, Pain de vie, avant la Communion. Mais avons-nous bien réalisé ce qu’elle veut dire ?
         N’est-ce pas étonnant d’ailleurs que Jean-Baptiste désigne son cousin, qui vient vers lui, comme un agneau ? Que pouvait bien comprendre les gens à qui il s’adressait ?
Ils comprenaient très bien, mais à mon avis, ils ne comprenaient pas forcément ce que nous pouvons comprendre aujourd’hui et pourquoi ?
         En araméen, la langue dans laquelle il s’exprimait, qui est proche de l’hébreu, agneau se dit : “talya”, hyflf= mais il signifie : “jeune homme” (et soit dit en passant, au féminin, “jeune fille” se dit “talitha” ! Dans l’Evangile de Marc, c’est ainsi que Jésus s’adresse tel quel à la fille, morte, de Jaïre, chef de la synagogue de Capharnaüm en lui prenant la main et en lui disant : «  Talitha koum » Fille, lève-toi ! (Mc 5, 41).
         Une autre traduction peut être donnée au mot “talya” : celle de “serviteur”. Si bien que les auditeurs de Jean-Baptiste ont très bien pu comprendre qu’il désignait Jésus comme le Serviteur de Dieu qui était annoncé par les prophètes. Mais alors pourquoi l’Évangile, qui est écrit en grec, a choisi le mot “Agneau” amnos ?
         A quoi l’Agneau nous fait-il penser ?
A Abraham, lorsque Dieu lui demande de sacrifier son fils unique Isaac et que celui-ci, lui obéissant, lui demande : « “Voici le feu et les bûches ; où est l’agneau pour l’holocauste ?” Abraham répondit : “Dieu saura voir l’agneau pour l’holocauste, mon fils“ Tous deux continuèrent à aller ensemble. » (Gn 22, 7-8)
Sans doute, pensez-vous à l’Agneau pascal, symbole de la rédemption d’Israël, consommé la ceinture aux reins, les sandales aux pieds et le bâton à la main”, (Ex 12,11) prêts à partir pour l’Exode (Ex 12,1-28 ; 1 Co 5,7) !
Peut-être aussi au “Serviteur souffrant” présenté par Isaïe, dans la 1ère lecture et dont la vocation est “de relever les tribus de Jacob et ramener les rescapés d’Israël… d’être la lumière des nations pour que le salut parvienne aux extrémités de la terre” : c’est lui, dont dira plus loin Isaïe, qui assume les péchés de la multitude (Is 53,12) et qui, innocent, s’offre comme un agneau (Is 53,7).
Enfin, on peut penser à l’Apocalypse, qui présente un Agneau immolé et vainqueur devant lequel se prosternent les 24 vieillards (Ap 5,6.12). 
L’évangéliste a sans doute relu l’évènement de la rencontre de Jésus avec Jean-Baptiste à la lumière de Pâques. Ce Jésus serviteur, c’est bien le même qui s’offrira à Pâques comme l’Agneau en holocauste pour les péchés du monde et se lèvera, vainqueur du mal et de la mort, au matin de Pâques, entraînant avec Lui tous ceux qui veulent vivre comme lui.
Et comment aujourd’hui, ne pas penser aussi  à ces agneaux innocents qui, à cause de leur fidélité au Christ, sont égorgés dans le monde parmi les 258 millions de chrétiens recensés en 2019 : en Irak, en Afrique Sahélienne, au Pakistan, au Shri Lanca et en Inde, en Algérie dans les communautés d’Eglises Évangéliques, partout dans le monde. Unissons-nous tous, chrétiens de confessions diverses, pour vivre le message d’amour de l’Agneau qui refuse toute forme de violence et pour qu’Il nous aide à le faire.
Enfin, quand à la messe, au moment d’aller communier, le prêtre présentera l’Hostie, Pain de vie et le Calice, sang du Christ, et dira : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » faites mémoire de toutes ces images qui nous disent à quel point nous sommes aimés, sauvés par Celui qui, comme un agneau, a donné sa vie et qui nous invite à le suivre pour devenir, communions après communions, de vraies filles et fils de Dieu.

AMEN !