jeudi 26 avril 2018

HOMELIE 5ème Dimanche de PÂQUES. B "je suis la vraie vigne" Jn 15,1-8 29 avril 2018


HOMELIE 5ème Dimanche de PÂQUES. B  Jn 15,1-8
29 avril 2018

“Demeurez en moi, comme moi en vous.” Jn 15,3


         S’il y a un mot qui revient comme un leitmotiv dans cet Evangile, c’est "demeurez" : 7 fois en 8 versets ! C’est dire que Jésus y tient. Mais que veut-il dire ?

Demeurer (Mèno = Menw) est un verbe extrêmement riche : Il peut signifier : être fixe, stable, en repos ; tenir bon ; être auprès de quelqu’un, habiter ; attendre, attendre de pied ferme…

Dans le cas de l’image de la vigne que nous propose Jésus, demeurer c’est être "accroché" au tronc de la vigne, donc à Jésus et ses enseignements, mais c’est aussi "être à l’intérieur de Jésus », faire corps avec Lui. Nous retrouvons la même expression appliquée à Dieu Lui-même dans la lettre de St Jean que nous avons entendue ce dimanche (1Jn 3,24) : « Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu et Dieu en Lui ». Le moyen de demeurer en Lui consiste donc à « garder ses commandements et de faire ce qui est agréable à ses yeux » écrit-il encore. Il précise même : « Or voici son commandement : mettre notre foi dans le nom de son Fils Jésus Christ et nous aimer les  uns les autres comme Il nous l’a commandé ». Un peu plus loin, dans cette même lettre, il écrira : « Dieu est amour : qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu en lui » (1 Jn 4,16). Tout est dit : y-a qu’a … !

Oui mais, demeurer dans l’amour, est-ce possible pour nous, pauvre mortels, imparfaits, pécheurs ? Pas facile, voire Impossible à vue humaine et particulièrement envers des gens peu sympathiques, parfois odieux et même hostiles : alors ?
Dieu ne nous demande pas de ressentir de l’amour pour tout le monde ; Il nous demande d’aimer nos ennemis (Mt 5,44), « non pas en paroles ni par des discours,  qui nous feraient illusion] mais par des actes et en vérité » 1 Jn 3,18. Aimer : chercher à comprendre ce qu’ils veulent ; avoir au moins du respect pour eux ; leur donner la chance de changer d’attitude si nécessaire et enfin, prier le Père de leur pardonner : bref, faire ce qu’a fait Jésus tout au long de Sa Passion : Lui fera le reste !

Suivons son commandement : « Mettons notre foi dans son Fils Jésus Christ », tout particulièrement dans une vie de prière pour que sa volonté soit faite, volonté qui n’est faite que d’amour. Alors nous pourrons demander ce que nous voulons car ce sera sa volonté puisque nous demeurerons en Lui : « et cela se réalisera pour nous » Jn 15,7 « et nous porterons beaucoup de fruit et serons ses disciples » d’après Jn 15,8.

Set s’il nous arrivait d’être découragés, car nous aurions vraiment trop de mal à réaliser cela malgré nos efforts et bonnes dispositions, rappelons-nous ce qu’a dit Jésus : « Au sarment qui porte du fruit, [mon Père] le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage »

Courage donc et que le Seigneur fasse grandir notre foi et notre amour pour Lui et nos frères, restant « branché » sur Lui la vraie vigne !






AMEN !

samedi 21 avril 2018

HOMELIE 4ème Dimanche de PÂQUES. B "Le beau pasteur" - Jn 10, 11-18 - 22 avril 2018


HOMELIE 4ème Dimanche de PÂQUES. B  Jn 10, 11-18
22 avril 2018

“Je suis le bon pasteur;
Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis.”

Dimanche de prière pour les vocations.

         Jésus est le Bon Berger [l’évangile a même écrit : le “beau berger”, kalos,  au sens de noble, honnête ; tout différent du mercenaire qui ne travaille que pour de l’argent]. Il est beau parce qu’Il donne sa vie pour ses brebis. Là encore, il faudrait dire comme cela est écrit dans le texte grec : Il dépose sa vie.  Il le redit à la fin de notre évangile d’aujourd’hui : « Personne ne m'enlève la vie; mais je la dépose de moi-même. J'ai pouvoir de la déposer et j'ai pouvoir de la reprendre; tel est le commandement que j'ai reçu de mon Père. »
         Déposer / reprendre, comme Jésus, à la Sainte Cène, la veille de sa mort, déposera son vêtement pour le reprendre une fois lavés les pieds de ses disciples. Il est Maître et Seigneur. Il a fait ce geste en toute conscience et en toute liberté, comme Il déposera sa vie le Vendredi Saint pour la recevoir de son Père au matin de Pâques ; car sa vie même, en Fils, Il la reçoit du Père. C’est le cœur même de Jésus que cette union au Père, qui Lui-même ne cesse de donner.
Ce qui vaut pour le Père et le Fils vaut désormais pour chacun de nous : goûter à l’amour divin, recevoir sa vie et la donner ; recevoir le commandement du Père et exercer sa liberté en y adhérant.
Tous baptisés, nous sommes appelés d’une manière ou d’une autre à vivre cela :

ü  Pour certains, par notre présence active au service des hommes, de notre société, de notre famille, dans un monde très préoccupé de lui-même et souvent inhumain et en détresse.
ü  Pour d’autres, par une vie consacrée de religieux, signe clair et généreux de la présence de Dieu au cœur de l’humanité pour laquelle il a donné sa vie.
ü  Pour d’autres encore, par une vie configurée à Jésus, beau pasteur, dans un ministère diaconal, presbytéral ou épiscopal.
                  
     Tous, complémentaires les uns des autres ; tous donnant de leur vie les uns aux autres ; tous habités par l’Esprit d’amour du Père et du Fils pour le monde qu’Ils veulent sauver.

     En ce dimanche où l’Eglise nous invite à prier pour que le Père appelle des jeunes (ou moins jeunes) à exercer un ministère ordonné au service de tous, voici ce que disait Benoît XVI au Vatican le 3 Décembre 2007 commentant la prière sacerdotale de Jésus  (Jn 17, 21) :   
« C’est seulement dans un terrain spirituellement bien cultivé que fleurissent les vocations au sacerdoce ministériel et à la vie consacrée. En effet les communautés chrétiennes, qui vivent intensément la dimension missionnaire du mystère de l’Eglise, ne seront jamais portées à se replier sur elles-mêmes. La mission comme témoignage de l’amour divin, devient particulièrement efficace quand elle est partagée d’une manière communautaire, “afin que le monde croie”



AMEN !

jeudi 12 avril 2018

HOMELIE 3ème Dimanche de PÂQUES. B. Apparition aux disciples - Lc 24,35-48 15 Avril 2018


HOMELIE 3ème Dimanche de PÂQUES. B.   Lc 24,35-48
15 Avril 2018

Cet Évangile est la suite immédiate du passage dit « des disciples d’Emmaüs ». On aurait pu penser que le cœur brûlant avec lequel les deux disciples ont témoigné du Ressuscité aurait stimulé la foi et l’espérance des autres disciples qui leur disaient : « C’est bien vrai ! Le Seigneur est ressuscité et il est apparu à Simon. » Lc 24,34. Avant cela, il y avait eu le témoignage des femmes venues au tombeau le matin de Pâques mais cela reste sans effet.
Un évènement va les surprendre. Alors qu’ils sont en train de parler ensemble de Jésus, celui-ci se tient au milieu d’eux et leur dit tout simplement : « La Paix soit avec vous. » Cela suffit pour qu’ils soient saisis de stupeur et de crainte. Étrange ! Car ils venaient d’apprendre que Jésus était bel et bien ressuscité.
Quelle est la raison de cette crainte ? « Ils croyaient voir un esprit ! » Et de fait, ce n’est pas si fréquent et il y a de quoi être déstabilisé !  Mais n’est-ce pas plutôt le fait que Jésus, qui se rend présent au milieu d’eux, est différent de l’image qu’ils se sont fait de Lui, et dont ils continuaient à parler entre eux quelques instants auparavant ?
Cela nous conduit à chercher qui est pour nous Jésus Ressuscité ? Pour les premiers disciples, comme pour nous aujourd’hui, cela fait appel à notre foi. Jésus ne se manifeste qu’à ceux qui croient en Lui ou comme Thomas, qui cherchent à croire en Lui. Sans doute une exception à cela : St Paul, sur le chemin de Damas. Mais justement, St Paul était animé d’un zèle jaloux pour Dieu et il croyait de bonne foi que les premiers chrétiens étaient des blasphémateurs. Il reçoit le don de la foi à l’instant même où il entend la voix de Jésus : « Qui es-tu Seigneur ? »  Ac  9,5.
Les apparitions de Jésus sont des manifestations de sa présence – la présence qu’Il avait promise à son Eglise. Ces apparitions, pleine de fraîcheur et de tendresse sont des rencontres pour faire grandir leur foi et les préparer à témoigner du Christ vivant et ressuscité. N’auront-ils pas  à annoncer le message de « la conversion proclamée en son nom pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem » ?

Et pourtant, « dans leur joie, ils n’osaient pas y croire et restaient saisis d’étonnement. » Là encore, pourquoi ce contraste dans la réaction des disciples ?
Les disciples, avant même la mort de leur maître avaient une foi profonde en Lui. Pendant trois ans, Ils l’avaient découvert et l’avaient suivis jusqu’au bout : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as des paroles de vie éternelle. Et nous nous avons cru et nous avons connu que Tu es le Saint de Dieu ». Jn 6,68-69. Cependant, déconcertés par l’attitude passive de Jésus face aux responsables du peuple qui voulaient le faire disparaître, ils l’ont abandonné.

Au soir de Pâques, lorsque Jésus s’est manifesté à eux, leur foi en cette présence nouvelle avait quelque chose de radicalement différent : joie de le voir vivant, d’éprouver que leur foi en Lui n’était pas vaine, mais était-ce bien Lui ? D’où ces “preuves tangibles” que Jésus leur apporte et qu’une fois données, Il va dépasser pour les ouvrir à d’autres “preuves spirituelles” relevant de la foi dans les Écritures, manifestant le dessein de Dieu : « Alors Il leur ouvrit l’esprit à l’intelligence des Écritures…”

Aujourd’hui, notre foi en Jésus s’appuie sur la lecture et l’interprétation des Ecritures en Eglise ; sur la mise en pratique des commandements du Christ, comme le rappelait St Jean dans la 2ème lecture et elle est vérifiée par l’amour qui est partagé envers tous. Enfin, elle peut se nourrir et s’exprimer grâce aux sacrements, signes de la présence divine.

Laissons-nous habiter par cette joie simple de la foi en « Celui qui est avec nous jusqu’à la fin des temps » Mt 28,20

AMEN !

vendredi 6 avril 2018

HOMELIE 2ème Dimanche de PÂQUES. B – Dimanche de la divine miséricorde - St Thomas - Jn 20,19-31 8 Avril 2018.


HOMELIE 2ème Dimanche de PÂQUES. B – Jn 20,19-31
8 Avril 2018.
Dimanche de la divine miséricorde.

“Heureux ceux qui croient sans avoir vu ” Jn 20, 29

En ce dimanche de la Miséricorde, nous pouvons remercier du fond du cœur le Seigneur vivant ressuscité offre à tous, par ses ministres, son pardon et la réconciliation. Et pour illustrer cette miséricorde du Seigneur, nous avons le récit de sa rencontre avec son disciple Thomas, que j’aime bien surnommer le "dur à croire" mais qui nous est tellement précieux.
Thomas est ce disciple courageux qui, le premier jour de la semaine après la crucifixion de Jésus, est sorti du lieu où se trouvaient les apôtres, toutes portes verrouillées par crainte des juifs. Lui qui comme les autres avait mis toute sa confiance dans la force de son Seigneur devait être profondément meurtri et désorienté par sa mort. Lorsqu’il retrouve ses compagnons, à l’annonce qu’ils l’avaient vu, il refuse d’y croire et pose ses conditions : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque de ses clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! » C’est clair et net !
Dépit ? Frustration ? Pas du tout !
Quand Jésus décide de se rendre auprès de son ami Lazare qui était gravement malade, près de Jérusalem où Il risque d’être arrêté, Thomas, parfaitement conscient de ce risque, entraine les autres disciples en disant : « Allons aussi pour mourir avec lui » Jn 11,16.
Plus tard, après la Sainte Cène, Jésus annonce aux disciples son départ et leur dit : « Du lieu où je vais, vous savez le chemin », Thomas lui exprime aussitôt la question que se posaient les autres apôtres : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas : comment saurions-nous le chemin ? » Jn 14,4-5. 

Thomas est ce disciple courageux mais réaliste et qui a les pieds sur terre. Son amour de Jésus et le grand désir qu’il avait de voir son Seigneur réaliser la venue définitive de son Royaume qu’il a été si profondément blessé par sa mort qu’il ne veut pas être de nouveau déçu. Son exigence de vérité l’empêchait de croire ses compagnons tant qu’il n’avait pas lui-même constaté que son Seigneur était réellement en vie.
Comme nous pouvons lui ressembler parfois : ne sommes-nous pas ses « jumeaux » ? (Tel était son surnom : Jn 20,24).
Jésus alors vient à lui, là où il est et répond à sa demande. C’est ainsi qu’Il montre sa grande miséricorde envers cet attachant et fidèle disciple, qui ne peut s’empêcher de faire aussitôt la première profession de foi en sa divinité : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Jésus ressuscité nous rejoint là où nous sommes et prend au sérieux nos doutes, nos questions. Grâce à Lui et grâce à l’honnêteté et au réalisme de Thomas, nous pouvons fonder notre foi et entrer, avec plus d’assurance, dans la célébration victorieuse de la Résurrection.

« Heureux ceux qui croient sans avoir vu » Jn 20,29
AMEN !