samedi 31 décembre 2016

HOMELIE 1er Janvier 2017 – Marie, Mère de Dieu. Lc 2,16-21 - 1er Janvier 2017



HOMELIE 1er Janvier 2017 – Marie, Mère de Dieu.Lc 2,16-21

Vœux 2017

L’Evangile de ce premier jour de l’année va me guider pour vous présenter quelques Vœux.

         Autour de l’enfant de la mangeoire, les bergers se pressent. Ils partent ensuite rendre compte de ce qu’ils ont vu et de ce qu’on leur a annoncé : cet enfant est le Sauveur, le Messie, le Seigneur. Tout le monde s’étonne.
         Je souhaite que votre vie ait une dimension relationnelle, heureuse, paisible, humble et forte.

         “Le 8ème jour, l’enfant reçu le nom de Jésus”. Chacun de nous est une personne unique et irremplaçable.
Je souhaite que votre vie ait une dimension personnelle, saine, créative, équilibrée entre tous les aspects physiques, psychologiques, intellectuels, affectifs, moraux et spirituels de votre personne.

“Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur”. Marie n’a pas tout compris de ce qui arrivait, mais elle n’a cessé de faire ce que l’envoyé de Dieu lui avait révélé, car elle ne se voyait que comme la “Servante du Seigneur”.
Je souhaite que votre vie ait une dimension spirituelle fondée sur votre confiance totale au Seigneur présent à vos côtés. Que la prière, la médiation de sa Parole, l’Eucharistie, l’adoration soient intégrées à vos activités : elles vous permettront d’être vraiment fille et fils de Dieu, comme l’écrivait St Paul aux Galates.
En résumé, je vous souhaite de vivre votre vie en 3 D , c’est à dire en trois dimensions : relationnelle, personnelle et spirituelle.
Marie, mère de Dieu et notre mère nous en est un modèle. Fêtons- la, prions-la et confions-lui toute cette année nouvelle,
AMEN !

Extrait du Message du pape François pour la célébration de la 50ème Journée mondiale de la paix le 1er Janvier 2017

…C’est pourquoi, celui qui accueille la Bonne Nouvelle de Jésus sait reconnaître la violence qu’il porte en lui-même et se laisse guérir par la miséricorde de Dieu, en devenant ainsi, à son tour, un instrument de réconciliation, selon l’exhortation de saint François d’Assise : « La paix que vos bouches annoncent, ayez-la plus encore en vos cœurs »
 Être aujourd’hui de vrais disciples de Jésus signifie adhérer également à sa proposition de non-violence. Comme l’a affirmé mon prédécesseur Benoît XVI, elle « est réaliste, car elle tient compte du fait que dans le monde il règne trop de violence, trop d’injustice, et que par conséquent, on ne peut surmonter cette situation qu’en lui opposant un supplément d’amour, un supplément de bonté. Ce ‘‘supplément’’ vient de Dieu ». Et il ajoutait avec une grande force : « Pour les chrétiens, la non-violence n’est pas un simple comportement tactique, mais bien une manière d’être de la personne, l’attitude de celui qui est tellement convaincu de l’amour de Dieu et de sa puissance, qu’il n’a pas peur d’affronter le mal avec les seules armes de l’amour et de la vérité. L’amour de l’ennemi constitue le noyau de la ‘‘révolution chrétienne’’ ». Justement, l’évangile du aimez vos ennemis (cf. Lc 6, 27) est considéré comme «la magna charta de la non-violence chrétienne » ; il ne consiste pas « à se résigner au mal […] mais à répondre au mal par le bien (cf. Rm 12, 17-21), en brisant ainsi la chaîne de l’injustice ».
       

vendredi 23 décembre 2016

HOMELIE NOEL. - 25 Décembre 2016



HOMELIE  NOEL.  - 25 Décembre 2016

« La paix que vos bouches annoncent, ayez-la plus encore en vos cœurs » St François d’Assise

En cette nuit de Noël, auprès de Marie et Joseph qui veille sur l’enfant Jésus nouveau-né, je voudrais vous laisser entendre les messages qui illustrent l’annonce des Anges aux bergers : « Paix sur la terre aux hommes qu’Il aime » Je m’inspirerai des textes de cette belle liturgie et des interventions du Pape François (dans son message pour la Journée mondiale de la paix du 1er Janvier prochain) et de Mgr. Georges Pontier, président de la conférence des évêques de France et archevêque de Marseille (dans l’émission « face aux chrétiens » de jeudi dernier).
De la première lecture, du livre d’Isaïe Is 9,1-6), nous entendions : «  Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière :…Car les bottes qui frappaient le sol et les manteaux couverts de sang, les voilà tous brûlés : le feu les a dévorés » et plus loin : « La paix sera sans fin… » . Qu’en est-il de ces paroles aujourd’hui alors que nous sommes tous les jours témoins du contraire, tant la violence se déchaîne en tout lieu, même les plus traditionnellement festif comme les marchés de Noël, précisément ? C’est face à cette violence que notre pape François réagit : « Je souhaite m’arrêter sur la non-violence comme style d’une politique de paix et je demande à Dieu de nous aider tous à puiser à la non-violence dans les profondeurs de nos sentiments et de nos valeurs personnelles »
Où cette violence prend-elle sa source ? En soi-même, alors « Comment chacun travaille-il à éradiquer la violence potentielle en soi-même, qui peut s’exprimer dans nos propos par des rumeurs, des approximations ou des mensonges que nous proférons ?» (Mgr
Le pape François propose un moyen qui commence dans la famille : « La famille est le creuset indispensable dans lequel époux, parents et enfants, frères et sœurs apprennent à communiquer et à prendre soin les uns des autres de manière désintéressée, et où les frictions, voire les conflits doivent être surmontés non pas par la force, mais par le dialogue, le respect, la recherche du bien de l’autre, la miséricorde et le pardon »
Paul, dans la deuxième lecture, (Ti 2,11-14) propose encore un chemin qui va bien dans le sens de la non-violence proposée par le pape François.  « La grâce de Dieu…nous apprend à renoncer à une mauvaise conduite et aux convoitises de ce monde et à vivre dans le temps présent de manière raisonnable, juste et fidèle à Dieu, attendant que se réalise la bienheureuse espérance : la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, Jésus-Christ » Mgr. Pontier illustre bien cette parole de l’Ecriture : « J’ai admiré la dignité des allemands : pour eux la victoire sur le djihadisme et sur ces formes de terreur imprévisible ne passe pas uniquement par la force militaire ou policière. Ils invitaient plutôt à cultiver en soi une sorte de sagesse et au sein de nos sociétés une école de respect, c’est cela notre véritable victoire » 
Quant à la manifestation de la gloire dont parle St Paul, elle ne nous est pas encore montrée mais elle a été aperçue par des témoins acteurs de la non-violence en la personne du Christ dans sa Passion, mais aussi chez ceux qui l’ont imité : « La non-violence pratiquée avec détermination et cohérence a donné des résultats impressionnants. Les succès obtenus par Gandhi dans la libération de l’Inde, par Martin Luther King contre la discrimination raciale ne seront pas oubliés » écrit encore le pape François.
Je terminerai sur la belle intervention de Mgr Pontier à l’occasion de cette belle Fête, que je fais mienne : « Noël porte un message qui nous évite de croire que nous sommes seuls face à cette violence et que Dieu est absent. « Emmanuel  - Dieu-avec-nous » Il est présent dans le cœur de chacun. Dieu vient au milieu de nous et en nous pour être le prince de la paix. Il vient faire la paix en nous. Pour moi, Noël, c’est vraiment la force de Dieu qui est là pour que la vie, la fraternité, l’amour les uns pour les autres l’emportent »
AMEN !

jeudi 15 décembre 2016

HOMELIE 4ème Dimanche de l’Avent. Année A. "Emmanuel - Dieu avec nous" Mt 1, 18-24 18 Déc. 2016



HOMELIE  4ème Dimanche de l’Avent. Année A. Mt 1, 18-24
18 Déc. 2016

« Dieu avec nous » Mt 1,23

Difficile, en se promenant en ville, de ne pas voir toutes ces illuminations, décorations, sapins aux guirlandes clignotantes : qu’est-ce que cela signifie ?
·         Une fête, le plus souvent familiale : l’occasion de montrer à des proches et amis qu’ils comptent pour nous en leur offrant des cadeaux ?
·         Un défi à l’hiver qui est arrivé avec son air froid et pollué ?
·         Une gigantesque opération commerciale ?
·         Parfois, une grande tablée aux mets savoureux et aux boissons enivrantes (ah non ! ça c’est pour le réveillon du 31)
Même s’il y a des aspects sympathiques qu’il ne faut pas bouder, quel écart entre le Mystère de Noël que nous allons vivre et que l’Eglise nous propose dans sa liturgie !

         Que dit-elle dans nos textes d’aujourd’hui ?
En première lecture, nous découvrons le prophète Isaïe proposant au roi Achaz de demander un signe à Dieu alors que son royaume est gravement menacé. Celui-ci refuse, prétextant  ne pas mettre Dieu à l’épreuve. La riposte d’Isaïe est cinglante : « Ecoutez, maison de David ! Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes : il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu ! » C’est donc le Seigneur qui va lui donner un signe, et quel signe ! La vierge qui enfante un nouveau-né dont le nom est toute une révélation : « Emmanuel » « Dieu-avec-nous » !
         Quelques siècles plus tard, l’ange du Seigneur apparait en songe à Joseph et lui demande d’accueillir sa fiancée Marie, qui a conçu un fils par l’intervention divine de l‘Esprit-Saint. De plus, il est invité à coopérer à cette nouvelle bouleversante en donnant à ce fils, qui n’est pas le sien, un nom hautement significatif : « Jésus : le Seigneur sauve ». En acceptant, il permet de donner à cet enfant une ascendance davidique, « messianique »  « christique » accomplissant les Ecritures, « né de la race de David » comme l’écrira St Paul aux Romains (Rm1, 3). Et Joseph fait ce que Dieu lui demande : il est juste, c'est-à-dire “ajusté” à Dieu. Il obéit dans la foi  parce qu’il a perçu le dessein de Dieu dans la Parole se référant à l’annonce  d’Isaïe et dans le silence de son cœur, malgré tous les obstacles,  il adhère à sa volonté.

         Parole de Dieu et silence intérieur, voilà ce qui peut nous faire prendre conscience de la présence de Dieu au milieu de tous les bruits, les lumières et les évènements du monde actuel.
En effet, à aucun moment nous ne sommes seuls puisque Dieu est avec nous jusqu’à la fin des temps. C’est d’ailleurs une des grandes révélations présente tout au long de la première Alliance. Dieu ne demande-t-Il pas à Abraham : « Marche en ma présence et soit intègre ” ? (Gn 17,1). Ne promet-Il pas à Moïse : « Je serai avec toi  » au moment de l’envoyer auprès de Pharaon pour libérer son peuple ? Et encore, que répond le prophète Michée à ses contemporains, croyant satisfaire Dieu par des pratiques cultuelles et d’immenses offrandes, tout en ignorant la morale ? « On t’a fait savoir, ô homme, ce qui est bien, ce que le Seigneur réclame de toi : rien d’autre que d’accomplir la justice, d’aimer avec tendresse et de marcher humblement avec ton Dieu » (Mi 6,8). Voilà donc ce leitmotiv qui court de siècles en siècles.
Cette présence de Dieu avec nous révélé dans le Mystère de Noël, est-elle Bonne Nouvelle pour chacun d’entre nous ?  

Bonne et joyeuse Nativité !

AMEN !

jeudi 8 décembre 2016

HOMELIE 3ème Dimanche de l’Avent. A "Es-tu Celui qui doit venir..." - Mt 11, 2-11 11-Décembre 2016



HOMELIE  3ème  Dimanche de l’Avent. Année A. Mt 11, 2-11
11-Décembre 2016

« Es-tu Celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » » Mt 11,2

Etonnante que cette question de Jean-Baptiste à Jésus par l’intermédiaire de ses disciples alors qu’il a été enfermé dans un cachot par le roi Hérode. Ne laisse-t-elle pas apparaître un certain désarroi de Jean-Baptiste devant un messie qu’il n’attendait pas sous cette forme ? Comment Jésus va-t-il lui répondre ? Va-t-il se justifier ?
Il ne répond pas directement, mais il invite les disciples de Jean à se faire une opinion à partir de ce qu’ils voient : les aveugles, les boiteux, les lépreux, les sourds, les morts, les pécheurs et les pauvres ont repris vie. La prophétie d’Isaïe que nous avons écoutée en première Lecture s’accomplit et Jean qui la connaissait bien ne va pas s’y tromper : Jésus est vraiment l’envoyé de Dieu, le Messie ; ses paroles et ses actes l’attestent.
 Une fois les disciples de Jean partis, Jésus s’adresse aux foules en faisant le plus bel éloge de ce « plus que prophète ; le messager envoyé par Dieu pour préparer le chemin du messie ; aussi est-il le plus grand parmi les enfants des femmes » 
Et pourtant, « le plus petit dans le Royaume des cieux  est plus grand que lui » Pourquoi ?
Rassurez-vous : il n’y a pas concurrence entre Jean-Baptiste et Jésus, mais avec Jésus, le Règne de Dieu tant attendu est enfin là ; il y a un changement dans l’histoire de l’humanité. Comme Jésus invitait Jean Baptiste à le faire, Il nous demande de regarder ce qui nous entoure et de discerner la valeur d’une action, d’un évènement en « reconnaissant l’arbre à ses fruits » Mt 7,20


En particulier, Il attire notre attention vers ceux dont « les mains sont défaillantes » (1ère lecture de ce Dimanche, dans le livre d’Isaïe Is 35,3) : comprenons “ceux qui ne sont pas sûrs d’eux-mêmes et qui n’osent pas faire…” ; ceux dont «  les genoux fléchissent » comprenons “ceux dont le poids de la vie est trop lourd, qui sont épuisés et menacent de tomber”. Bref, il nous dit d’aller vers ceux qui sont vulnérables.
Ce n’est pas si facile car nous devons faire un discernement qui n’est pas toujours aisé. Mais aussi, parce que nous sommes en général attirés, à l’instar de notre société, par ceux qui sont forts, sûrs d’eux-mêmes, habiles, efficaces, qui réussissent, bref vers ceux qui sont performants.

Notre Baptême nous unit à sa cause et aujourd’hui, les chrétiens sont crédibles dans la mesure où ils sont fidèles à cette Bonne Nouvelle et qui font comme Lui. Elle va certes à l’encontre de ceux qui suivent l’esprit du monde, mais cet Evangile peut les sauver de leur mal être, de leur mal de vivre, de leur course effrénée vers ce qui ne les comble pas, leur laisse un goût amer, les déçoit, les abandonnent dans un grand vide au cœur et même parfois au corps qui les plonge dans la déprime.

En préparant Noël, prenons davantage conscience que nous pouvons agir sur le monde pour le faire évoluer et même changer avec la force du Ressuscité. Comme les disciples d’Emmaüs qui Le découvrirent  alors qu’ils ne s’y attendaient vraiment pas, soyons témoins de cette joyeuse espérance qui sait reconnaître les signes discrets mais réels de la venue du Seigneur, tout spécialement auprès des plus blessés de la vie.
« Soyons dans la joie du Seigneur, soyons toujours dans la joie : le Seigneur est proche » (Ph 4, 4.5)

AMEN !