jeudi 24 juillet 2014

HOMELIE du 17° Dimanche Ordinaire A. Parabole du trésor et de la perle - Mt 13,44-46 27 Juillet 2014 -



HOMELIE du 17° Dimanche Ordinaire A – Mt 13,44-46
 27 Juillet 2014 -

Parabole du trésor et de la perle.

Voici deux courtes paraboles qui peuvent nous effrayer par leur caractère radical ou tout simplement nous décourager : sommes-nous prêts à tout engager pour l’acquisition du Royaume de Dieu ? D’autant plus que d’autres paraboles nous ont appris qu’il était un don. De plus, l’attitude de l’homme qui découvre un trésor dans un champ, qu’il n’a pas encore acheté, me mets mal à l’aise. N’est-il pas un peu filou ! Il le découvre ; ne dit rien au propriétaire du champ et l’achète ! Quant au négociant qui recherche des perles fines, il vend tout ce qu’il possède pour acheter la perle : excessif, non ? Réservé à quelques élites spirituelles, géants de la foi ; prêtres, religieux, laïcs hyper engagés … ?
         Que veut nous faire comprendre Jésus ? Tout d’abord, il utilise le style de la parabole, un récit qui exprime des vérités profondes mais prend des libertés quant à la réalité.
         Jésus veut nous faire découvrir un Royaume de Dieu qui en vaut tellement la peine qu’on ne craint pas de tout perdre, de tout laisser, de tout quitter. Il est infiniment précieux : c’est la vie avec Dieu ici et maintenant. Il ne se négocie pas ; il demande un choix irrémédiable, tant il est exclusif. « Nous prend alors le vertige de l’impossible : comment pourrions-nous, comment oserions-nous ?... [Du calme !]… Autant que la radicalité des grands élans, importe le pas à pas au quotidien, l’orientation du cœur chaque matin renouvelée, chaque soir réajustée » (Une diaconesse de Reuilly).      
Cette exclusivité, en effet, ne nous absorbe pas, ne nous anéantit pas, ne chasse pas notre humanité, mais nous pénètre et nous transforme. Ainsi, tout ce qui fait notre vie est appelé à s’ordonner à la vie de Dieu. C’est pourquoi, il y a de la joie, car l’homme de la parabole du trésor ou de la perle, en fin de compte, ne se dépouille pas, ne se sacrifie pas. Bien au contraire, il est comblé car il a enfin trouvé ce qu’il cherchait depuis longtemps, le bien incomparable.

Les deux lectures de ce dimanche nous entrainent dans la même démarche.
Salomon ne cherche pas la richesse ou la gloire, mais que Dieu le « rende capable de bien remplir la mission qu’Il lui a confiée ». Il lui faut donc « un cœur qui attentif pour gouverner son peuple et discerner le bien et le mal »

Paul rappelle que Dieu veut pour nous le meilleur; qu’il a pour nous le désir de « nous configurer à l’image de son Fils bien-aimé » (Rm 8,29).

En participant à l’Eucharistie, nous venons chercher Celui qui va nous transformer et nous faire entrer petit à petit dans le Royaume que nous découvrons alors comme le plus beau cadeau que Dieu nous ait fait et qui nous fait vivre en Lui, par Jésus : voilà notre trésor, voilà notre perle fine : cherchons-les, accueillons-les.
        
        




AMEN !

jeudi 17 juillet 2014

HOMELIE du 16° Dimanche Ordinaire A – Mt 13,24-30 20 Juillet 2014 -



HOMELIE du 16° Dimanche Ordinaire A – Mt 13,24-30
 20 Juillet 2014 -

Parabole de l’ivraie et du bon grain.

En ce temps estival, à l’approche des moissons, l’Eglise nous invite à des paraboles champêtres qui dévoilent l’enseignement de Jésus sur le Royaume de Dieu.
                   La parabole de l’ivraie et du bon grain manifeste d’abord l’action de Dieu dans le champ de notre monde. Il sème en effet du bon grain : Dieu ne sait que faire du bien. La première lecture ne rappelle-t-elle pas que « Dieu prends soin de toute chose », (Sg 12,13) et malheureux ceux qui pensent qu’il prendrait un malin plaisir à nous envoyer des évènements qui font mal, même pour nous éprouver : « Que nul, s'il est éprouvé, ne dise: "C'est Dieu qui m'éprouve." Dieu en effet n'éprouve pas de faire le mal, il n'éprouve non plus personne. » Jacques 1,13.
                   C’est au contraire l’ennemi, en hébreu : "le satan" qui sème  de l’ivraie, en grec : "zizania"  zizania. Cela a donné en français, la zizanie, (superbement illustrée par une des aventures d’Astérix et Obélix) : semer la zizanie, c’est faire naître la discorde, la division. La forme est dans le texte au pluriel : c’est dire que le satan sème de nombreuses formes de divisions et nous voyons combien cela est réel.
                   Le mal est fait. Que proposent les serviteurs ? D’enlever l’ivraie. Mais le maître se rend bien compte que cette solution risquerait de compromettre toute la récolte : « Non, dit-il, de peur qu'en arrachant l'ivraie, vous ne déraciniez en même temps le blé. »  Mieux vaut donc attendre la moisson pour opérer le tri.
                       
                        Jésus a inauguré le Royaume de Dieu : "La venue du Royaume de Dieu ne se laisse pas observer, et l'on ne dira pas: Voici: il est ici! Ou bien: il est là! Car voici que le Royaume de Dieu est au milieu de vous." (Lc 17,20).
Nous avons donc beaucoup de mal à le discerner d’autant plus qu’il semble mélangé à tant d’évènements tragiques ; et même dans l’Eglise ou dans nos communautés ou tout simplement en nous, il coexiste avec des choses mauvaises. Jésus applique la parabole "de l’ivraie et du bon grain" au long de l’histoire humaine. Il nous demande d’accepter que le Royaume soit une communauté où se mêlent le bien et le mal ; en nous, autour de nous, dans la paroisse, dans l’Eglise. Mais mieux vaut supporter la présence du mal que d’arracher le bien, laissant grandir en nous et autour de nous ce que Dieu a semé de bon, en agissant bien sûr pour faire disparaître tout de suite ce que nous avons repéré de mal. Et lorsqu’on n’a pas les moyens d’un véritable discernement, laisser ce travail de tri à ceux qui en sont capables, les « moissonneurs ». Il invite donc à cultiver une patiente confiance, comme Dieu Lui-même : « Ta domination sur toute chose te rend patient envers toute chose » (1ère lecture). Bien sûr, nous ne sommes pas Dieu ; nous sommes  loin de dominer toute chose ! Voilà pourquoi il est bon de s’en remettre à Lui, en sachant bien que le jugement « dernier » n’est ni de notre ressort ni de notre compétence. « Tu juges avec indulgence, tu gouvernes avec beaucoup de ménagement » (Sg 16,18) dans la même première lecture de ce jour.
                   Bref pas de résignation, mais une grande confiance dans l’amour patient et efficace de Dieu : envers nous, envers notre entourage, envers nos communautés chrétiennes et envers l’Eglise.
                   Animé par « l’Esprit saint qui vient au secours de notre faiblesse » 2ème lecture, (Rm 8,26), nous pouvons prier de façon continuelle pour que son règne vienne, que sa volonté soit faite, en particulier, lorsque nous l’exprimons régulièrement dans notre prière universelle dominicale.



AMEN !

mercredi 9 juillet 2014

HOMELIE du 15° Dimanche Ordinaire A – Mt 13,1-23 Parabole du semeur - 13 Juillet 2014 -



HOMELIE du 15° Dimanche Ordinaire A – Mt 13,1-23
 13 Juillet 2014 -

Parabole du semeur.

Une parabole est un récit imagé  qui est « lancé, jeté » (du grec ballo ballw) « à côté, auprès » (du grec para para) de notre vie pour nous faire réfléchir et en trouver le sens.
S’il est relativement facile de comprendre la parabole du semeur, qui est la première parabole de l’Evangile de St Matthieu, puisque Jésus  Lui-même en donne l’interprétation à ses disciples, il est tout aussi difficile de comprendre les propos de Jésus qui la suivent. « A Vous, il est donné de connaître les mystères du Royaume des cieux, mais à eux, il n’est pas donné ». Voilà des paroles qui semblent bien partiales voire même sectaires. Pourquoi ne serait-il pas donné à d’autres qu’aux disciples de connaître les mystères du Royaume des cieux ?
C’est que la connaissance de ces mystères n’est pas celle d’un objet intellectuel ou même spirituel qui satisferait notre intelligence ou notre vie spirituelle : elle est un don : « A vous il vous est donné… » Ce don ne devient pas une chose possédée mais il crée une relation qui unit au donateur, le Père des cieux. Il est évident que Jésus désire de tout son être divin que le plus possible des gens de cette foule puissent recevoir ce don, mais il demande en même temps que cette parole soit mise en pratique pour que nous soyons unis à Lui et que nous fassions la volonté du Père des cieux. Cela demande la foi en Lui.
Ce qui suit paraît bien paradoxal et encore plus difficile à comprendre : « Celui qui a recevra encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il a » ! En bref, on croirait entendre : « La fortune va aux riches ! » C’est encore un piège  de lecture dû à notre mentalité consumériste d’objets de toutes sortes. « Celui qui a… »  Que possède-t-il en fait ? Il possède ce qu’on lui a donné : la connaissance des mystères du Royaume et s’il l’a reçu dans la foi et l’union à Jésus, alors, il lui en sera donné une connaissance plus complète encore. « Celui qui n’a rien… »  est en fait celui qui n’a pas fait confiance à Jésus et qui n’a pu s’unir à Lui.

         Enfin, pour expliquer pourquoi il parle en parabole, Jésus reprend les paroles d’Isaïe : Is 6,9-10. Ne pas accueillir par la foi et ne pas discerner la venue du Royaume en Jésus augmente encore la cécité à ce Royaume. En fait, l’accès ou l’exclusion du Royaume se font par l’accueil ou le refus de la personne et de l’enseignement de Jésus : il n’y a pas de neutralité possible.

         Ainsi, ceux qui entendent une parabole de Jésus, et en cherchent le sens, sont de plus en plus éclairés par le message qu’elle porte et que Jésus veut donner. Ceux qui ne font pas cet effort endurcissent leur cœur et sont renforcés dans leur incrédulité.
        
         Même si nous avons pu être tour à tour chemin, sol pierreux, ronces, soyons la bonne terre et laissons-nous toucher par la Parole de Jésus qui peut transformer nos vies et nous faire donner du fruit.

Bon été à l’écoute de Sa Parole !

AMEN !

jeudi 3 juillet 2014

HOMELIE du 14° Dimanche Ordinaire A – Mt 11,25-30 Mon joug est facile à porter… - 6 Juillet 2014 -



HOMELIE du 14° Dimanche Ordinaire A – Mt 11,25-30
Mon joug est facile à porter… - 6 Juillet 2014 -


« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos » Mt 11,28.

Invitation que nous adresse Jésus en ce début d’été : pour certains, finis les examens, commencent les vacances ; pour d’autres encore un peu de patience, mais pour tous, désir de trouver du repos, même si l’on ne part pas toujours pour diverses raisons.
Et Jésus de poursuivre : «Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples… » Mt 11,29. L’image du joug a pour nous la plupart du temps quelque chose d’oppressant ! Comment comprendre cette parole de Jésus ? Le premier sens du mot joug, c’est celui “d’une pièce de bois qui relie un attelage” (définition du Petit Larousse) que j’ai vue autrefois posée sur les têtes d’une paire de bœufs au Pays Basque ou en Aveyron. Cela les obligeait à tirer ensemble la charge. Le mot viendrait de l’indo-européen  “yoga”, principe d’unité entre le mental et le physique. Il a donné “yug” en grec ; “jugum” en latin, puis “conjugum” et en français “conjugal” …
Ce que Jésus nous propose, pour trouver le repos, c’est de prendre son joug, c'est-à-dire d’être avec Lui pour porter ou tirer notre charge. J’avoue que lorsqu’elle me paraît bien lourde, je n’hésite plus à Lui dire : “Tu es là ? Tu m’aide ?”

Dans son livre “Renaître d’en-Haut”, le P. Joël GUIBERT nous introduit dans une semblable démarche spirituelle, profonde et essentielle. Il montre à quel point nous avons appris avec toute notre générosité et notre bonne volonté, à faire des choses pour  Dieu. Mais, révèle-t-il, Dieu ne nous demande-t-Il pas plutôt de faire des choses avec  Lui ?  En nous demandant de prendre son joug, Jésus ne propose-t-Il pas la même attitude spirituelle ? Le fardeau n’en sera que plus léger puisque c’est Lui qui conduira l’attelage tout en nous laissant notre part.
Comment réaliser cela ? Je vous conseille d’abord vivement la lecture du livre du P. Joël GUIBERT. Mais vous pouvez aussi suivre les conseils de St Paul dans la deuxième Lecture de ce jour (Rm 8,9.11-13). Il nous invite en effet à vivre sous l’emprise de l’Esprit de Dieu qui habite en chacun de nous. Sans cet Esprit, nous resterons sous l’emprise de la chair (c'est-à-dire des vues humaines soumises à nos désirs, nos pulsions ou nos idéologies). Par contre, « Si, par l’Esprit, vous tuez les désordres de l’homme pécheur, vous vivrez » Rm 8,13.  

Demandons à Celui qui est doux et humble de cœur de nous donner abondamment de Son Esprit afin que nous marchions avec Lui pour faire les œuvres de Dieu.

AMEN !