vendredi 24 mai 2013

HOMELIE de la Fête de la SAINTE TRINITE – 26 MAI 2013



HOMELIE  de la Fête de la SAINTE TRINITE – 26 MAI 2013


Les Lectures et l’Evangile de cette fête solennelle ne nous présentent pas la Trinité Sainte. Elle est l’un des trois grands Mystères de notre foi chrétienne, que nous n’avons pas fini de comprendre et que nous ne comprendrons que dans la pleine vision éternelle de Dieu. Est-ce à dire qu’elles ne nous révèlent rien d’elle ?
Le Credo de Nicée-Constantinople, 381 ap. J-C, débute ainsi : « Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant… ». Le monothéisme chrétien est bien affirmé, mais il a quelque chose de particulier par rapport aux monothéismes juif et musulman.
Pour les chrétiens, Dieu n’est pas un principe absolu, monolithique, arbitraire, finalement très loin de nous dans sa grandeur infinie et ineffable. Si Dieu est Amour, Il n’est pas solitaire mais Il n’est pas non plus divisé. Au IIIème siècle, l’Eglise a du forger un nouveau nom, “Tri-unitas”, pour rendre compte de cette réalité révélée de Dieu en Jésus-Christ et par l’Esprit Saint. Une seule nature divine, en trois personnes distinctes, unies par un Amour infini.
Vers 360 après Jésus-Christ, parlant de la Sainte Trinité, St Athanase, évêque d’Alexandrie en Egypte, écrit à un confrère évêque de son pays, Sérapion : « Le Père fait toute chose par le Verbe dans l’Esprit Saint, et c’est ainsi que l’unité de la Sainte Trinité est sauvegardé. C’est ainsi que dans l’Eglise est annoncé un seul Dieu, qui règne au-dessus de tous et en tous. Au-dessus de tous, comme Père, comme principe et source ;  par tous, par le Verbe ;  en tous,  dans l’Esprit Saint. »
Les textes de notre Messe d’aujourd’hui rappellent ces trois caractéristiques trinitaires.
La Sagesse, “qui trouve ses délices avec les fils des hommes” (Proverbes 8,31) nous apprends à maîtriser et soumettre autant qu’il est possible, l’univers pour le bien de tous. Nous sommes coresponsables  de la Création avec le Père, “Créateur du ciel et de la terre”.
L’Esprit Saint nous guide par les Paroles du Fils et du Père pour nous conduire aux situations vraies, aux échanges riches qui permettent la communion (Jn 16,12-15). Il nous rend capables de vivre des relations d’amour désintéressé, des relations qui ne soient ni dépendance, ni domination blessante. Il nous rend libre.

Enfin, “par le Seigneur Jésus-Christ, nous avons accès au monde de la grâce” qui donne la force au travers des épreuves “nous conduisant à la persévérance, la valeur éprouvée et l’espérance qui ne trompe pas” (Rm 5, 5).

Oui, Dieu Trinité est toute entière puissance d’amour créatrice et productrice. Les trois personnes nous invitent à entrer dans leur intimité par la grâce du “Baptême d’eau” en leurs Noms. Si bien que nous pouvons les prier l’une ou l’autre, selon nos sensibilités, la nature de notre prière ou l’évolution de notre foi. Il n’y a ni rivalité, ni jalousie entre elles. Elles nous apprennent la communion entre nous. Comme chacune de ces personnes, il faut avoir un cœur humble et accueillant, capable de “plonger” (sens du mot “baptême”) dans ce courant d’amour infini.

Ces dispositions de cœur et d’esprit, nous les demandons pour nous-mêmes, pour nos proches, notre communauté paroissiale et toute l’Eglise et en cette fête des mères, tout particulièrement pour nos mamans et les mères en grandes difficultés. Que celle qui a merveilleusement répondu “Oui” au Père, qui a fait un accueil total au don de l’Esprit Saint, et qui a mis au monde le Fils de Dieu, la Vierge Marie, nous  accompagne et nous soutienne.
AMEN !

vendredi 17 mai 2013

HOMELIE de PENTECÔTE – Jn 14,15-16.23b-26 19 MAI 2013



HOMELIE  de PENTECÔTE – Jn 14,15-16.23b-26
19 MAI 2013

« Je prierai le Père, et Il vous donnera un autre Défenseur qui sera toujours avec vous : l’Esprit de Vérité» Jn 14, 16

Jésus va demander à son Père un autre  Défenseur pour ses disciples. C’est donc que Jésus a été le premier Défenseur de ses Apôtres. Contre quoi les a-t-Il défendus ? Entre autre, contre toute fausse représentation de Dieu.
En leur faisant découvrir Dieu comme un Père et en les enseignant sur la véritable relation à ce Père, Jésus leur évite de Le soupçonner de ne pas les aimer, particulièrement dans les épreuves de leur vie. De plus, Il les défend contre leurs  tentations de possession, de volonté de puissance ; contre leurs propres violences et celles du monde ; souvent contre leurs peurs, contre leurs angoisses même; bref Il leur a montré qu’ils n’étaient pas orphelins, livrés à eux-mêmes.

Mais pour rester fidèles à ses commandements, de quel autre Défenseur ont-ils besoin ? D’un Défenseur qui apporte la Vérité et assure la continuité de ce que Jésus disait et faisait, pour que, comme Paul l’exprimait dans sa lettre aux Romains, (qui nous a été donnée en deuxième lecture), les disciples ne retournent pas « sous l’emprise de la chair ».

Que signifie cette expression ? Chez Paul, les notions bibliques de chair et esprit ne recouvrent pas les conceptions grecques de corps et âme, dont nous avons hérité. Pour Paul, la chair désigne l’être humain tout entier, corps et âme, dans sa fragilité (« Le Verbe s’est fait chair et Il a habité parmi nous » Jn 1,14) mais aussi dans son attirance vers le mal et sa tendance à y succomber. Un être sous l’emprise de la chair est un être dominé par ses instincts désordonnés, ses pulsions, son égocentrisme, son orgueil  et en particulier, son soupçon sur Dieu et son refus de la vérité qui est le péché. Esclave de lui-même et de ses passions qui l’entraînent vers le bas, il ne se laisse pas libérer par le Christ.

Si donc l’on veut suivre le Christ et rester avec Lui, Il nous donne cet autre Défenseur qui sera avec nous pour nous « inspirer » ce qui est bon et vrai pour nous et pour les autres, et nous donnera la force de le réaliser. Sous « l’emprise de l’Esprit », nous serons libres et non plus esclaves des forces du mal.
Mais mieux encore, nous pourrons nous comporter en enfants bien-aimés et nous adresser à Dieu avec les mots même de Jésus. Nous pourrons lui dire : « Abba ! Père ! » (Et même, si l’on gardait la traduction exacte, on pourrait dire : « Papa ! »).

A Pentecôte, c’est toute l’Eglise qui reçoit l’autre Défenseur. En lisant les Ecritures, elle se souvient des paroles et des actes de Jésus. Elle reçoit la lumière et le dynamisme  symbolisé par les langues de feu pour faire savoir au monde que Dieu aime tous les peuples ; qu’Il veut être avec eux comme un Père et qu’Il nous invite à nous conduire comme des frères, avec cette dignité incomparable d’enfants bien-aimés.

Exprimons notre dignité par toute notre vie inspirée à tout instant par l’Esprit du Père et du Fils qui nous a été donné et prions-Le d’être toujours avec nous. Que nos cœurs soient remplis de reconnaissance,

AMEN !

vendredi 10 mai 2013

HOMELIE 7ème DIMANCHE de PÂQUES. Ap 22,14-20 – Jn 17,20-26 18h30 12 Mai 2013.


HOMELIE 7ème DIMANCHE de PÂQUES.
Ap 22,14-20 – Jn 17,20-26 18h30  12 Mai 2013.

« Voici que je viens sans tarder ! »

Il ne s’agit pas de l’Esprit-Saint, dont nous attendons la venue à Pentecôte prochaine. La voix que Jean entend est celle de Celui qui se présente comme « l’ “A” (Alpha) et l’ “W” (Oméga), le premier et le dernier, le commencement et la fin » [1ère et dernière lettres de l’alphabet grec avec lequel sont écrits les textes du Nouveau Testament]
Avez-vous remarqué dans cette finale du livre de l’Apocalypse, qui clôt même la Bible, le nombre de fois où “Viens” est exprimé ?  « L’Esprit et l’Epouse disent : “Viens !” » – « Celui qui entend, qu’il dise aussi : “Viens !” » – « Celui qui témoigne de tout déclare : “Oui, je viens sans tarder !” » et enfin l’auteur de l’Apocalypse l’appelant de toute sa force : “Amen ! Viens Seigneur Jésus !” . Loin de clore l’Histoire de la Révélation divine, ces appels manifestent le désir du croyant et de son Seigneur en vue d’une rencontre définitive qui accomplira toutes choses.

Il en va par moments ainsi pour nous. Ne sommes-nous pas, dans une vie bien chargée, souvent en suractivité (ou en manque, en raison de l’âge, de la retraite ou d’un handicap important), poussés par un désir d’être avec Jésus, au repos et en paix ?  Mais la réalité quotidienne reprend vite le dessus et même après une bonne retraite spirituelle, un pèlerinage ou un temps fort, notre désir s’estompe ou plus encore, entre en opposition avec elle.

C’est bien à l’Esprit-Saint qu’il nous faut demander de réveiller en nous une grande soif de l’essentiel. Pour faire les choix nécessaires pour le chercher et l’atteindre, il nous fera le don du discernement et du courage. Une parole libérante de Jésus peut nous aider : « Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il vient à se perdre lui-même ? »
En somme, quel est le but de notre vie ?
En sa dernière prière (dite sacerdotale) qui est comme son testament, Jésus nous manifeste son immense souci et sa grande sollicitude pour le “monde”. Il est venu le sauver. Il prie alors pour ses disciples afin qu’ils soient unis entre eux et avec le Père et Lui-même, tellement unis à eux  “pour que le monde croie qu’Il est bien le Fils de Dieu envoyé pour sauver ce monde”.

St Etienne, dont on évoque le martyr dans la première lecture de ce dimanche (Ac 7,55-60), avait bien compris que son Seigneur était l’Alpha et l’Oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. Il s’était tout donné à Lui. Il s’était identifié à Lui à tel point que son supplice lui ressemble : il est exécuté “hors de la ville” ; “Il remet à Dieu son esprit”. Mais en proclamant son attachement à Jésus, il n’oublie pas, comme Jésus, l’amour de ses frères jusqu’à pardonner à ses bourreaux : « Ne leur compte pas ce péché ».

Prions l’Esprit-Saint, personnellement ou en communauté, avec l’une ou l’autre des “Veillées au Cénacle” qui nous sont proposées cette semaine, pour que nous puissions accueillir en nous Jésus, “Celui qui vient sans tarder ” et que L’Esprit-Saint nous aide à réaliser l’unité entre nous pour que le monde croie,

AMEN !

HOMELIE ASCENSION. Ac 1,1-11 - Lc 24,46-53- -– 9 Mai 2013.


HOMELIE ASCENSION.
Ac 1,1-11 - Lc 24,46-53- -– 9 Mai 2013.

La liturgie de cette fête de l’Ascension de Jésus nous présente deux récits différents de cet évènement : celui des Actes des Apôtres et celui de l’Evangile selon St Luc. Pourtant les deux récits sont du même auteur !
Pourquoi ?
         Le récit des Actes des Apôtres inaugure ce que l’on a appelé “le 5ème Evangile”. Il est écrit pour un certain Théophile qui signifie en grec “ami de Dieu” (c'est-à-dire, tout croyant et pourquoi pas chacun d’entre nous). On l’appelle aussi “l’Evangile de l’Esprit-Saint”, car c’est le personnage principal de ce livre. Il y est clairement annoncé et Il sera à l’œuvre auprès des disciples tout au long des récits qui le composent.
         Dans ce premier chapitre, Jésus corrige la méprise de ses Apôtres quant au rétablissement de la royauté en Israël. A l’opposé de leurs vues encore bien terrestres, Il annonce aux disciples qu’Il leur confie une mission : celle de témoigner de Lui et de la vie divine qu’Il apporte à tous, de Jérusalem jusqu’aux extrémités de la terre. Pour cela, ils recevront une force, celle de l’Esprit-Saint.
         Le récit de l’Evangile, lui, termine l’histoire de Jésus, qui peut se résumer à l’annonce du Royaume et à sa réalisation dans la venue du monde nouveau inauguré par sa Résurrection. Jésus est emporté au ciel, non sans avoir promis le don d’une “force venue d’en-haut”. L’Esprit-Saint n’est pas mentionné. Il n’est encore question que de Jésus. Le récit se termine par une attention aux Apôtres : ils se prosternent une dernière fois devant Jésus, geste d’adoration, reconnaissant ainsi qu’il est Dieu. Puis ils s’en retournent tous remplis de joie dans le Temple où ils y attendent la promesse du Père tout en le bénissant, comme Jésus le faisait en son temps.
         Mais pourquoi donc les Apôtres sont-ils remplis de joie alors que leur Maître et Seigneur vient de les quitter ?
Sans doute qu’après 40 jours d’entretien avec Jésus ressuscité, ont-ils été habitués par ses apparitions et disparitions, à un nouveau mode de relations avec Lui. Ont-ils enfin compris et accepté sa présence/absence, présence qui ne s’adresse plus aux sens mais à une vie intérieure et spirituelle, capable de les changer en profondeur. Ils sont invités à une plus grande intimité avec Jésus. Outre la prière personnelle, ils Le rejoignent maintenant en son Corps qui est l’Eglise et se donne en Eglise par sa Parole et la très Sainte Eucharistie, par les sacrements et par toutes activités tournées au service des proches,  et, tout particulièrement, des plus pauvres.
        
Réjouissons-nous avec les disciples de savoir Jésus présent à nos côtés comme Il l’est auprès du Père : là Il nous attend.

Mais accueillons aussi le don de son Esprit-Saint : qu’Il continue de nous enseigner (Jn14, 26), de nous conduire à la vérité toute entière (Jn16, 18) et nous fait accomplir des choses plus grandes encore que celles accomplie par Jésus (Jn 14,12) : N’est-ce pas ce qu’Il avait promis aux Apôtres la veille de sa mort ? Le monde en a tant besoin !

         N’hésitons pas à entrer dans une “neuvaine de prière à l’Esprit-Saint” pour préparer la Fête de Pentecôte et présenter à Dieu nos prières pour nos proches et le monde entier.

AMEN !