jeudi 30 décembre 2021

HOMÉLIE de l’EPIPHANIE Année C - Mt 2,1-12 - 2 Janvier 2022

 

HOMÉLIE de l’EPIPHANIE Année C - Mt 2,1-12

2 Janvier 2022

 

ÉPIPHANIE: (Epi faneia) “Action de se montrer, manifestation”

Dans la 2ème  Lecture de ce dimanche, Paul parle d’un “mystère” que Dieu nous a révélé par grâce : « Ce mystère, c’est que tous les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile » Ep 3,5 

Aujourd’hui, comment annoncer l’Évangile à tous ?

Pour le faire, il faut plusieurs dispositions. Regardons nos mages.

1 - Ce sont des païens en quête de vérité et  qui se mettent en route. Mais leur recherche, si noble soit-elle, ne leur permet pas de trouver ce qu’ils cherchent. Ils ont besoin des Écritures. Elles désignent ce roi.

Ainsi, pour annoncer l’Évangile, il faut d’abord bien connaître l’Évangile et les Écritures que nous avons reçus en “héritage”. De nombreux ouvrages très accessibles sont disponibles aujourd’hui. Des groupes nombreux les étudient et bien des réunions sont introduites par une de leur page. 

2 - Connaître les Écritures ne conduit pas nécessairement à celui qu’elles désignent. Dans l’Évangile d’aujourd’hui, ceux qui les lisent et les interprètent, ne bougent pas. Il faut également  se mettre en route, par la foi, pour aller jusqu’à Jésus.

Les mages, bien que païens, se sont donc mis en route et il leur est manifesté, qui est ce roi, objet de leur recherche : c’est l’Épiphanie de Dieu. Ils ne s’y attendaient sans doute pas, tant Jésus était né dans de si pauvres conditions, mais: ils ont accepté l’étrangeté, pour un roi, d’être si humble et ils leur ont manifesté leur reconnaissance par leurs présents. 

Pour annoncer l’Évangile à tous, il ne faut pas avoir de préjugés qui empêchent de rencontrer les autres différents de nous. 

3 - Après la découverte du Roi de l’univers, les mages sont repartis par un autre chemin, rejetant celui d’un Hérode que la soif de pouvoir et la corruption ont conduit aux crimes les plus odieux jusque dans sa propre famille : n’a-t-il pas fait mettre à mort trois de ses fils et sa femme préférée ? Ils ont tenu compte des conditions politiques du monde de leur temps.

Pour évangéliser, il faut être présent d’une façon ou d’une autre, dans le monde d’aujourd’hui, en le regardant avec bienveillance, mais en dénonçant toute forme de mensonge sur la réalité. N’avons-nous pas de grands défis à relever pour que notre monde soit plus humain : justice et partage ; respect de la création et de la vie, depuis ses débuts jusqu’à sa fin. Proposer aux jeunes générations un avenir qui ait du sens et de la joie, même dans les efforts ou les épreuves, jusqu’au-delà de la mort. Nous ne pouvons rester sur la touche : Il faut chercher et proposer des modes de vie sains et respectueux et donc rejeter certains autres qui corrompent et détruisent notre humanité.

Enfin, nous n’évangéliserons jamais sans le Seigneur et l’Esprit qu’Il nous a promis. Par la prière et par la vie sacramentelle, faisant corps avec le Christ, nous pourrons inviter ceux qui ne le connaissent pas à nous rejoindre pour avoir part à la promesse et être rassemblés auprès de Dieu dans le même bonheur d’aimer qui ne finit pas, comme l’annonçait Isaïe à Jérusalem dans la 1ére Lecture de ce jour.

Bonne année évangélique  avec l’Esprit qui nous précède et nous rend heureux de partager le merveilleux dessein de Dieu révélé dès sa venue dans notre monde aux mages païens de son temps. Ne désire-t-Il pas le révéler aux “païens” d’aujourd’hui ? Ne veut-t-Il pas le faire avec nous ? Rendons-Lui grâces de nous associer à son dessein bienveillant.

AMEN !

HOMELIE Fête de la Vierge Marie, Mère de Dieu – Lc 2,16-21 - 1er Janvier 2022

 

HOMÉLIE Marie, Mère de Dieu – Lc 2,16-21

1er Janvier 2022

 

Marie retenait tous ces évènements

et les méditait dans son cœur ” Lc 2,19

 

Nous venons d’entendre la suite du récit de la naissance de Jésus que nous avons entendu dans la nuit de Noël. Loin de subir les évènements de cette nuit, la visite des bergers qui ont raconté la révélation que les anges leur ont faite,  Marie « les méditait dans son cœur ».

Méditait en grec: sumballousa ,  de sunballô , : mettre ensemble ; réunir, rapprocher ; comparer enfin, interpréter, chercher le sens…(qui a donné notre mot "symbole", lien entre un objet ou une image qui évoque une attitude, une idée !)

Marie cherche donc à discerner le sens des évènements de cette nuit pour y découvrir la volonté de Dieu. Elle ne comprend pas forcément tout de suite. Mais elle réfléchit avec son cœur autant qu’avec sa raison.

Si nous voulons imiter la Vierge Marie, nous entrons dans une démarche qui est exigeante mais qui peut mettre tant de lumières dans nos vies et qui nous engage à devenir de plus en plus responsables, acteurs ou surtout, témoins de l’action de Dieu aujourd’hui.

Pour cela un outil peut nous être bien utile : l’Agenda.

      De notre AGENDA, qui pourrait s’en passer, qu’il soit de papier ou électronique ? Moi le premier !                                                

AGENDA vient du latin : “agere” qui signifie : faire, agir. Agenda signifie donc : “les choses à faire″.

Nos agendas sont souvent  bien remplis de choses à faire, mais qu’elles ne nous fassent pas oublier les personnes à rencontrer pour mieux les connaître, les aimer. Pour qu’elles puissent nous faire grandir et que nous puissions les faire grandir, chacun selon les dons que nous avons reçus.

N’est-ce pas le Seigneur qui les a conduites devant nous et placées comme “vis à vis″ ? (Gn 2,18). En couple, entre parents et enfants, entre collègues de travail, voisins de quartier et encore frères et sœurs dans la foi. Que d’occasions à ne pas manquer : remercions notre agenda de nous permettre de ne pas les oublier et d’être à l’heure à nos rendez-vous, mais encore une fois de découvrir jour après jour, la présence de Dieu en eux et en nous.

Dans cet agenda, laissons aussi un espace précis, régulier pour  le Seigneur qui nous attend dans l’intime de nos cœurs.

                   Puisque nous vénérons Marie, Mère de Dieu, qu’elle soit aussi la mère que nous imitons, pour méditer et retenir les évènements que nous vivons, en en cherchant le sens, et pour, dans notre cœur, nous unir à Dieu, voilà ce que je vous souhaite tout au long de cette nouvelle année 2022.

AMEN !

jeudi 23 décembre 2021

HOMÉLIE du Dimanche de la SAINTE FAMILLE- C. "Jésus adolescent au Temple" – Lc 2,41-52 - 26 Décembre 2021

 

HOMÉLIE du Dimanche de la SAINTE FAMILLE- C.

26  Décembre 2021 – Lc 2,41-52

 

 

         Pourquoi la liturgie de ce Dimanche, présentant en exemple la Sainte Famille, a-t-elle choisi ce récit de l’Évangile où il est question, si ce n’est d’une fugue du Seigneur du moins d’un comportement qui aurait lieu d’inquiéter bien des parents ?

         Est-ce bien l’intention de l’évangéliste St Luc ? Si l’on y regarde bien, son Évangile commence au Temple de Jérusalem, avec Zacharie, prêtre officiant ce jour-là, qui deviendra, à la suite de l’intervention de l’ange Gabriel, père de Jean-Baptiste. Ce même Evangile se termine au Temple, où les Apôtres, le Christ les ayant quittés définitivement à l’Ascension, « étaient continuellement dans le Temple bénissant Dieu » Lc 24,53.

         Le Temple est au cœur de la foi juive. Jésus y est chez Lui. Présenté 40 jours après sa naissance (fêtée au 2 février), il y est présent de nouveau à la “Bar Mitzva”, âge où le jeune juif devient “un fils du précepte”. Il y chassera les vendeurs qui ont dénaturés sa destination : espace de prière pour le peuple et les païens et de rencontre avec Dieu. C’est autour du Temple que trois fois par an, à Pâques, Pentecôte et Soukkot (fête des Tentes) se réunit le peuple juif : c’est leur « Maison de famille ».

Venons-en aux pauvres parents. Le retour à Nazareth, distante de 110 Kms, prenait trois jours. Il se faisait par groupe de marcheurs : hommes, femmes, enfants. Ils se retrouvaient aux étapes pour les repas et la nuit. Ne l’ayant pas retrouvé, Marie et Joseph retournent à Jérusalem, angoissés : c’est leur enfant et, de plus, Dieu leur a confié la mission de l’élever.

Vous rappelez-vous ceux qui, en d’autres circonstances, attendront le troisième jour pour retrouver ce même Jésus ? Les Apôtres, bien sûr, et sans doute Marie. Luc n’annonce-t-il pas la Pâque à venir où Jésus, après s’être donné Pain de Vie à la Sainte Cène, donnera sa vie pour ressusciter le troisième jour ? Ne manifestera-t-Il pas alors sa nature humaine, par sa mort, et sa nature divine, par sa résurrection ?

Ce passage d’Évangile ne nous manifeste-t-il pas la même intention ?

Quelle est la question de Marie à son Fils Jésus ?  « Enfant, pourquoi as-tu agi ainsi envers nous ? Vois, ton père et moi nous te cherchions angoissés ? » De quel père s’agit-il ? De Joseph.  Et que répond Jésus ? « Pourquoi donc me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon père ! » De quel père s’agit-il ? De Dieu. En deux phrases, Luc exprime le merveilleux mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu : homme par sa mère et son père adoptif, Joseph; Dieu par son Père céleste.

Marie ne comprend pas tout, mais devine le mystère auquel elle avait accepté de participer plus de 12 ans auparavant. Elle n’a pas fini de le comprendre. Il faudra encore qu’elle passe par la mort de son Fils pour découvrir sa Résurrection et comprendre définitivement le dessein miséricordieux de Dieu.

Pour l’heure, elle garde tout cela en son cœur.

Marie, Joseph et Jésus sont repartis pour Nazareth où jusqu’à environ 30 ans, Jésus restera auprès d’eux, dans le cadre quotidien de la vie en famille, grandissant en sagesse, en taille et en grâce sous le regard de Dieu et des hommes. N’est-ce pas la vocation de toute famille qu’un père et une mère accompagnent ainsi les enfants qui leur sont donnés ?

Nous prierons pour les familles douloureusement affectées par le décès d’un père ou d’une mère, ou par le départ de l’un ou l’autre. Cela ne doit pas nous faire oublier le dessein premier et merveilleux de Dieu vis-à-vis des familles et la foi et la joie de ceux qui veulent en fonder une avec son aide fidèle, efficace et pleine d’amour qui s’exprime dans le sacrement du mariage.

AMEN !

Homélie de la Nuit Noël 2021– La Nativité, Lc 2,1-14

 

 

Homélie de la Nuit Noël 2021La Nativité, Lc 2,1-14

Quel contraste entre l’empereur Auguste qui veut  “recenser toute la terre” et ce bébé, qui est Dieu, couché dans une mangeoire, “car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune” ?       

Dans la nuit, des bergers gardaient leurs troupeaux et soudain, l’ange du Seigneur leur annonce une grande nouvelle ? Laquelle ? “Aujourd’hui vous est né un Sauveur dans la ville de David. Il est le Messie (l’oint du Seigneur, rempli de Dieu), le Seigneur !” Mais comment les bergers vont-ils pouvoir reconnaître ce Seigneur ? C’est par un signe que l’ange leur donne : “Vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire”.

Je vous lis la suite de cet Évangile de la Nuit de Noël :

  « Et il advint, quand les anges les eurent quittés pour le ciel, que les bergers se dirent entre eux: "Allons jusqu'à Bethléem et voyons ce qui est arrivé et que le Seigneur nous a fait connaître."  Ils vinrent donc en hâte et trouvèrent Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la mangeoire. »  Et après l’avoir vu, continue l’Évangile, les bergers repartirent plein de foi et de joie, en glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu’ils avaient vu et entendu.

                   Mais n’est-ce pas étonnant cette insistance par trois fois de l’enfant couché dans la mangeoire ?

                  Au fait, comment s’appelle la ville de David où est né le Sauveur ? Bethléem, certes : et que veut dire Bethléem ? “Maison du Pain”.  

Il est donc question par trois fois d’une mangeoire, et du pain !

                  A présent, il faut que je vous donne un précieux détail qu’on ne peut vraiment relever que lorsqu’on lit le texte original grec. Le mot que Luc a choisi pour désigner la “salle commune” où Marie et Joseph n’ont pas de place, est : Kataluma Kataluma  ne se trouve qu’ici (Lc2, 7) et dans un autre passage de son Évangile où il va désigner une autre salle (Lc 22,11), que l’on nomme habituellement la “salle haute” ; c’est dans cette salle que Jésus a réuni pour la dernière fois ses disciples autour d’un repas, la Sainte Cène. Vous savez ce qu’Il fit alors : Il prit du pain et dit : « Ceci est mon Corps livré pour vous ». Cette fois-ci, il y a de la place pour Jésus, afin qu’Il se donne à nous « Pain de Vie ». Mais Luc esquisse déjà ce don dès sa venue au monde : dans Bethléem, la Maison du Pain, Dieu est déposé dans une mangeoire afin qu’un jour nous puissions Le manger.

Et pourquoi ? Pour faire naître et grandir en nous l’enfant de Dieu que nous sommes, appelé à Lui ressembler comme un frère et à vivre à sa manière dans la joie d’aimer. Et Lui ressembler, ne serait-ce pas accepter d’être, comme Lui, “mangés” à notre tour : donner, servir, comme Lui et surtout avec Lui, Emmanuel ?

Ne tardons pas à le suivre dans la foi et la joie, et si nous craignions de ne pas avoir assez de courage ou de force, sachons que c’est bien pour cela qu’Il se donne encore aujourd’hui en nourriture par sa Parole et par son Pain.

Mais en plus, Il nous donne une multitude de frères et de sœurs dans la foi et beaucoup sont réunis avec nous ce soir : malgré nos nombreuses activités et préoccupations, ne sommes-nous pas venus pour Lui  et goûter autour de Lui un peu de Paix et d’amitié ?

Partons ensuite les partager avec ceux qui ne sont pas là avec nous et  remercions Dieu de la lumière, de la Paix et de la force de son amour qu’Il nous donne en cette nuit.

AMEN !