jeudi 28 juin 2018

HOMELIE 13ème Dimanche Ordinaire B. - 01.07.2018 Résurrection de la fille de Jaïre – Guérison d’une femme Mc 5,21-43


HOMELIE 13ème Dimanche Ordinaire B. - 01.07.2018
Résurrection de la fille de Jaïre – Guérison d’une femme Mc 5,21-43

« Eveille-toi ! » « Va ta foi t’a sauvée ! »

L’Evangile de ce 13ème Dimanche est fait de deux récits  qui ont ceci en commun de nous présenter deux femmes : l’une très jeune (12 ans ! Mais c’est dans la Bible l’âge de la puberté légale et l’âge auquel la jeune fille juive était ordinairement donnée en mariage). L’autre femme, certainement plus âgée, subissant des pertes de sang depuis 12 ans, chiffre qui rejoint la jeune fille et qui est signe de plénitude (12 mois de l’année, mais aussi signe de choix du Seigneur). Ces deux femmes sont privées de la possibilité de donner la vie : la première à cause de sa mort, la seconde en raison de son infirmité qui l’excluait de tout contact avec les hommes, (d’après les préceptes de pureté de la Loi juive) la privant d’une éventuelle maternité.
La première lecture de ce Dimanche, tirée du livre de la Sagesse, affirme avec force que « Dieu n’a pas fait la mort ; Il ne se réjouit pas de voir mourir des êtres vivants… Sa création est bienfaisante et on n’y trouve pas de poison de mort… Il a créé l’homme pour une existence impérissable ». Quelle magnifique espérance exprimée là, avant même celle de l’Evangile qui éclatera dans la Bonne Nouvelle de la Résurrection du Christ  annonçant la nôtre !
Jésus va illustrer ces paroles par les deux signes qu’Il va réaliser à Capharnaüm « village du consolateur » [de Kfar=village et Nahoum= consolation, compassion]. De plus, Il se tient au bord de la mer, là où symboliquement demeurent les puissances de la mort. Il va rendre ces deux femmes à la plénitude de la vie, à la possibilité pour elles de la maternité qui donne vie. En les guérissant, Il se révèle comme le Dieu présenté dans le livre de la Sagesse, Celui qui donne vie. « Eveille-toi »  en grec : egueirè [egeire], dit-Il à la plus jeune et « elle se lève »  en grec: anestè [anesth]: deux mots qui désignent la résurrection. Enfin, il dit à la femme : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ta souffrance ». Et à l’entourage de la petite : « …Puis Il leur dit de la faire manger », le fait de manger étant l’expression de la vie (comme le Christ ressuscité mangera devant ses disciples étonnés ou sceptiques).
Jésus est-Il pour nous ce maître de la vie qui répond à nos appels pour que triomphe la vie, comme Jaïre l’a fait pour sa fille ? Nous avons tellement d’occasions pour l’appeler pour nous et pour ceux autour de nous ! 
Jésus, touché par la foi de cette femme, privée de donner vie qui souhaite qu’elle l’exprime devant tous, en la félicitant : Manifestons-nous la foi en faveur de la vie lorsqu’elle est menacée et soutenons-nous ceux qui se battent pour qu’elle soit respectée de son origine à la fin ?
Jésus, qui encourage le père de la jeune fille en lui disant « Ne crains pas ! Crois seulement » Risquons-nous une parole, une action qui montre notre confiance en Lui afin de compatir avec ceux qui sont éprouvés ?
Jésus, qui prend la main de la jeune fille pour l’éveiller et la rendre à la vie : lorsqu’il nous arrive parfois d’être comme mort, frappé par une épreuve, un échec, un deuil… pensons-nous à Lui qui nous prend par la main pour une vie nouvelle à construire !
Bref, Jésus qui veut la vie pour nous 
En ces jours d’ordinations presbytérales, remercions le Seigneur pour les appels qu’il a adressés à ces hommes et pour les réponses qu’ils leur ont fait. Nos communautés et notre Eglise a bien raison de faire monter vers le ciel  d’intenses prières, non seulement pour que le Seigneur appelle des ouvriers à sa moisson, mais pour qu’Il ait ces réponses généreuses comme celles de ces jeunes. Leurs témoignages manifestent leur foi, leur grande générosité, leur enthousiasme. Ils n’ont pas peur de relever certains défis d’aujourd’hui, non sans crainte des résistances et des combats, mais avec la force du Seigneur, car ils savent qu’ils servent Jésus-Christ qui est pour nous tous notre maître, Lui qui est le prince de la Vie !
Ensemble, prions pour eux et rendons-Lui grâce !
AMEN ! 

mercredi 20 juin 2018

HOMELIE NATIVITE de JEAN-BAPTISTE - Lc 1,57-66, 80 24 Juin 2018


HOMELIE  NATIVITE de JEAN-BAPTISTE, 24 Juin 2018


Connaissons-nous bien  ce Jean-Baptiste dont l’Eglise, en ce Dimanche, fête la naissance et non pas la mort qui se célèbrera le 29 août ?
Le récit de l’Evangile d’aujourd’hui est très sobre sur sa naissance, sa “venue dans le monde”, alors qu’il développe largement la cérémonie rituelle de la circoncision de l’enfant, son “entrée dans le peuple de l’Alliance”.
Ce qui peut nous surprendre, c’est la discussion autour de l’attribution de son nom. La tradition aurait voulu qu’il s’appelle “Zacharie”, Zakariyahu, qui signifie : Yahvé se souvient. Sa mère, Elisabeth, qui signifie  Mon Dieu est plénitude (car elle a été exaucée malgré sa stérilité) intervient et lui donne le nom de Jean, Johânan qui signifie : Dieu fait grâce. Dans le contenu de ces noms, il y a toute une manière de dire que Dieu est tout proche de nos histoires personnelles et qu’Il les conduit dans un dessein bienveillant.

Qu’avons-nous comme portrait de ce Jean-Baptiste devenu grand. Il est annoncé à Zacharie comme la figure du prophète Elie qui, enlevé au ciel huit cents ans auparavant, était attendu par les contemporains de Jean-Baptiste : « …Il marchera devant lui avec l'esprit et la puissance d'Elie, pour ramener le cœur des pères vers les enfants et les rebelles à la prudence des justes, préparant au Seigneur un peuple bien disposé » Lc 1,17
Son rôle principal est donc de préparer la venue de Jésus. Au bord du Jourdain, il catéchise les foules, les invite à se convertir et répond aux collecteurs d’impôts, aux militaires qui le questionne tous : « Que nous faut-il faire ? ». Il les initie à la justice, les prépare au baptême de pénitence (Lc 3,10-14) et remet ses propres disciples au Christ (Jn 1,36-37). Il s’efface devant Lui : « Il faut qu'il croisse, et que je diminue » Jn 3,30.
Malgré son dépouillement, son immense humilité et sa consécration totale au Seigneur, une fois jeté en prison par Hérode, il n’est pas à l’abri des doutes sur la manière de faire de Jésus et la grande proximité qu’il manifestait auprès des personnes mal vues selon les critères du bon fidèle à l’Alliance. Il envoie ses disciples auprès de Jésus. Celui-ci le rassure en lui rappelant la prophétie d’Isaïe : « Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu: les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres;  et heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de moi! »  Lc 7,22-23. Et Jésus de déclarer à la foule au sujet de Jean : « Qu'êtes-vous allés contempler au désert? Un roseau agité par le vent?   Alors qu'êtes-vous allés voir? Un homme vêtu d'habits délicats ? Mais ceux qui ont des habits magnifiques et vivent dans les délices sont dans les palais royaux. Alors qu'êtes-vous allés voir? Un prophète? Oui, je vous le dis, et plus qu'un prophète … Je vous le dis: de plus grand que Jean parmi les enfants des femmes, il n'y en a pas; et cependant le plus petit dans le Royaume de Dieu est plus grand que lui » Lc 7,24-27.

Qui donc est Jean-Baptiste pour nous ?
Ne serait-il pas celui qui, donné à ses parents dans leur vieillesse, viendrait encore aujourd’hui prêcher à un monde vieillissant et désabusé, la grâce d’une nouvelle naissance ? Ne serait-il pas pour les parents, les catéchistes, les diacres, les prêtres, les missionnaires et finalement tout baptisé, celui que Jésus désignait encore comme  “la lampe qui brûle et qui luit, et vous avez voulu vous réjouir une heure à sa lumière” Jn 5,35 ?
Demandons-lui, à l’occasion de l’ordination des cinq nouveaux prêtres pour notre diocèse, d’être celui qui nous conduit à Jésus et nous stimule non seulement pour préparer, mais pour construire avec Lui son Royaume.

AMEN !

jeudi 14 juin 2018

HOMELIE 11ème Dimanche Ordinaire B. Parabole du grain semé - Mc 4,26-34 17 Juin 2018


HOMELIE 11ème Dimanche Ordinaire B. Mc 4,26-34
17 Juin 2018
Paraboles du grain semé

Jésus utilise souvent des paraboles qui “met en parallèle”. Notre façon de vivre ou de croire. C’est un mode littéraire qui procède par comparaison et énigme. Que veut-Il nous enseigner ?

La première parabole parle d’un grain qui pousse tout seul selon un processus agricole complet : semailles, croissance, moisson. Elle exprime clairement la force interne, secrète et dynamique du Royaume de Dieu qui agit sans que les hommes y soient les seuls acteurs. Isaïe parlait ainsi de la Parole de Dieu qui accomplissait sa trajectoire en réalisant l’objet de sa mission (Is 55, 10). C’est bien rassurant quand, au terme d’une année pastorale, nous faisons des bilans, ayant œuvré autant que nous le pouvions au champ du Seigneur. La puissance de Dieu a en effet agit dans le silence pour faire germer la vie nouvelle. Réjouissons-nous que des personnes, habitées par le Seigneur, viennent frapper aux portes de nos communautés pour découvrir et s’approcher davantage de Lui. Cette parabole est une parole d’espérance invitant à la patience pour tous ceux qui aimeraient que le Royaume de Dieu vienne plus vite et plus nettement, ou même aujourd’hui, pour les nombreux chrétiens persécutés pour leur foi.
La parabole de la graine de moutarde, “la plus petite de toutes les semences du monde” exprime quant à elle le contraste saisissant entre la petitesse de la graine et la grande plante qu’elle devient, “qui dépasse toutes les plantes potagères”. Cette parabole s’adressait tout particulièrement aux premières communautés chrétiennes toutes petites qui risquaient de se décourager devant l’immensité de la mission auprès du monde païen. Ne serait-elle pas d’actualité face à la laïcisation croissante de notre société et, en contrepartie, d’une déchristianisation que nous constatons tous les jours ?
Le Seigneur nous confirme qu’Il est toujours avec nous et que la réussite de notre apostolat nous dépasse, mais que la progression est inéluctable. Il en est ainsi de la pérennité de l’Eglise depuis 2000 ans, mais aussi des renouveaux dont la croissance est manifeste dans plusieurs domaines : FRAT pour les collégiens et lycéens ; multitude de propositions pour se ressourcer cet été. Bonne santé des mouvements spirituels : END, parcours "redécouverte", CVX, Ctés de l’Emmanuel ou du Chemin Neuf, groupe de prière et de louange et particulièrement chez nous, catéchisme, Club St Quentin sans oublier bien sûr "Théoteam". Nouveau services d’entraide et solidarité : Le Rocher, les jeunes coopérants, enfants du Mékong, MEP, DCC… Vocations qui naissent et s’épanouissent depuis notre communauté : l’appel au diaconat de Frédéric DEREN et  les 9 séminaristes qui seront ordonnés diacres en vue du sacerdoce le 23 septembre prochain dont notre cher Stéphane !
N’oublions pas les ordres ou les instituts anciens comme les sœurs et frères de St Vincent de Paul, les franciscains, les abbayes bénédictines qui se développent toujours. Dans l’Eglise, “les oiseaux du ciel peuvent y faire leur nid à leur ombre”, comme le prophète Ezéchiel, dans la première lecture de ce Dimanche l’annonçait à propos de l’arbre planté par Dieu Lui-même : « Toutes sortes d’oiseaux habiteront à l’ombre de ses branches” Ez 17,23. Il désignait ainsi tout homme (dont les païens), qui pourront bénéficier de la venue du Royaume.
Enfin, l’évangile se termine par un constat de Jésus, peut-être un peu amer : malgré les exemples tirés de la vie ordinaire, les paraboles n’atteignent les auditeurs « que dans la mesure où ils étaient capables de comprendre ». Les paraboles restent des énigmes pour beaucoup. C’est que le mystère de Jésus (sa personne et son message) demeure inaccessible « à ceux du dehors » (Mc 4,11), c’est-à-dire, à ceux qui refusent de croire. En effet, pour entrer dans ce mystère, il faut croire, quitter ses certitudes et ses opinions, mais davantage encore, se mettre à la suite de Jésus sur le chemin qui mène à sa Passion et sa Résurrection
Réjouissons-nous donc de tous les fruits de son action et,  à la lumière de son Esprit Saint, demandons Lui de nous faire comprendre sa route pour que nous le suivions avec plus de foi et l’en aimions davantage.        AMEN ! 

jeudi 7 juin 2018

HOMELIE 10ème Dimanche du Temps Ordinaire. B – "Le péché contre l’Esprit" - Mc 3,20-35 – 10.06.2018


HOMELIE 10ème Dimanche du Temps Ordinaire. Année B – Mc 3,20-35 – 
 10.06.2018

« Le péché contre l’Esprit »v.30

                  Cher Albert, cher Mathias, pour une célébration d’entrée en catéchuménat, cet Evangile a sans doute de quoi surprendre : mais c’est celui du 10ème dimanche du temps ordinaire de notre Eglise qui est heureuse de vous accueillir en réponse à votre demande.

         Il y a effet beaucoup de propos dans cet évangile et il est bon de le resituer dans son contexte. La scène se passe après que Jésus ait appelé ses disciples sur la montagne. Tous revenus à la maison, il y  tellement de monde qu’ils ne peuvent plus manger et la famille de Jésus veut le récupérer prétextant « qu’il a perdu la tête ». Comme quoi, Jésus pouvait surprendre !
 Surviennent les scribes qui ont appris que Jésus expulsait les démons. Ils l’accusent aussitôt d’être possédé par le chef des démons, Béelzéboul, ce qui se traduit par "le dieu des mouches".
Par une petite parabole pleine de bon sens, Jésus va les confondre : un royaume, une famille, Satan divisés contre eux-mêmes ne pourront tenir !

Il veut ensuite leur faire découvrir qui Il est vraiment, non pas un suppôt de Béelzéboul mais celui qui peut entrer dans la maison d’un homme fort, ce Béelzéboul, Satan, en le ligotant pour en piller tous ses biens, tous ses maléfices et l’empêcher de nuire.

Vient alors l’annonce du pardon sans limite, même pour les blasphèmes, sauf un : celui contre l’Esprit Saint. Celui-là n’aura jamais de pardon : « Il est coupable d’un péché pour toujours »
Mais qu’est-ce que blasphémer ? Etymologiquement, c’est "parler à tort" : les scribes avaient dit : « Il est possédé d’un esprit impur » (v30) Autrement dit, il est possédé par Satan. Ils avaient en effet poussé la perversion à attribuer à Satan une œuvre de Jésus qui venait d’expulser les démons et cette œuvre venait de l’Esprit Saint, cet Esprit qui l’habitait depuis son baptême le faisait agir ainsi pour libérer les hommes du mal.
        
En reniant l’Esprit de Dieu qui est en Jésus, ceux qui l’accusent passent à côté de la bonne nouvelle. Cette bonne nouvelle, "cet Evangile", c’est que  nous formons tous une famille. Notre relation à Jésus est beaucoup plus profonde que n’importe quel lien biologique. Sans vouloir détruire les liens familiaux si précieux et qu’Il recommande par ailleurs, Jésus veut nous faire accueillir la volonté de Dieu de faire que nous soyons tous frères et sœurs, enfants d’un même Père du ciel.

Entrer dans l’Eglise, c’est faire partie de cette foule immense que l’Esprit de Jésus a convoqué (c’est le sens précis du mot Eglise : "convocation") afin qu’Il demeure en chacun de ses membres, instruits de sa Parole et unis à Lui par son Corps livré pour eux. C’est un grand mystère qui nous dépasse et que nous avons à actualiser tout au long de notre vie. Dans votre marche vers le Baptême, vous allez encore l’approfondir : la communauté paroissiale sera présente à vos côtés ainsi que vos  accompagnateurs : alors bonne route !

Tous, rendons grâce à Celui qui nous donne sa confiance : ne le décevons pas et faisons constamment appel à son Esprit pour qu’Il nous guide, nous éclaire et nous soutienne et donnons envie à ce qui ne le connaissent pas encore de le découvrir par notre vie remplie de gestes d’amour.