jeudi 16 janvier 2020

HOMELIE 2ème Dimanche Ordinaire A. Jn 1, 29-34. "Voici l'Agneau de Dieu" - 19 Janvier 2020


HOMELIE  2ème Dimanche Ordinaire A. Jn 1, 29-34.
19 Janvier 2020
  

« Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde »

Nous avons l’habitude d’entendre cette “Invitation au bonheur” que le célébrant prononce lorsqu’il présente l’Hostie, Pain de vie, avant la Communion. Mais avons-nous bien réalisé ce qu’elle veut dire ?
         N’est-ce pas étonnant d’ailleurs que Jean-Baptiste désigne son cousin, qui vient vers lui, comme un agneau ? Que pouvait bien comprendre les gens à qui il s’adressait ?
Ils comprenaient très bien, mais à mon avis, ils ne comprenaient pas forcément ce que nous pouvons comprendre aujourd’hui et pourquoi ?
         En araméen, la langue dans laquelle il s’exprimait, qui est proche de l’hébreu, agneau se dit : “talya”, hyflf= mais il signifie : “jeune homme” (et soit dit en passant, au féminin, “jeune fille” se dit “talitha” ! Dans l’Evangile de Marc, c’est ainsi que Jésus s’adresse tel quel à la fille, morte, de Jaïre, chef de la synagogue de Capharnaüm en lui prenant la main et en lui disant : «  Talitha koum » Fille, lève-toi ! (Mc 5, 41).
         Une autre traduction peut être donnée au mot “talya” : celle de “serviteur”. Si bien que les auditeurs de Jean-Baptiste ont très bien pu comprendre qu’il désignait Jésus comme le Serviteur de Dieu qui était annoncé par les prophètes. Mais alors pourquoi l’Évangile, qui est écrit en grec, a choisi le mot “Agneau” amnos ?
         A quoi l’Agneau nous fait-il penser ?
A Abraham, lorsque Dieu lui demande de sacrifier son fils unique Isaac et que celui-ci, lui obéissant, lui demande : « “Voici le feu et les bûches ; où est l’agneau pour l’holocauste ?” Abraham répondit : “Dieu saura voir l’agneau pour l’holocauste, mon fils“ Tous deux continuèrent à aller ensemble. » (Gn 22, 7-8)
Sans doute, pensez-vous à l’Agneau pascal, symbole de la rédemption d’Israël, consommé la ceinture aux reins, les sandales aux pieds et le bâton à la main”, (Ex 12,11) prêts à partir pour l’Exode (Ex 12,1-28 ; 1 Co 5,7) !
Peut-être aussi au “Serviteur souffrant” présenté par Isaïe, dans la 1ère lecture et dont la vocation est “de relever les tribus de Jacob et ramener les rescapés d’Israël… d’être la lumière des nations pour que le salut parvienne aux extrémités de la terre” : c’est lui, dont dira plus loin Isaïe, qui assume les péchés de la multitude (Is 53,12) et qui, innocent, s’offre comme un agneau (Is 53,7).
Enfin, on peut penser à l’Apocalypse, qui présente un Agneau immolé et vainqueur devant lequel se prosternent les 24 vieillards (Ap 5,6.12). 
L’évangéliste a sans doute relu l’évènement de la rencontre de Jésus avec Jean-Baptiste à la lumière de Pâques. Ce Jésus serviteur, c’est bien le même qui s’offrira à Pâques comme l’Agneau en holocauste pour les péchés du monde et se lèvera, vainqueur du mal et de la mort, au matin de Pâques, entraînant avec Lui tous ceux qui veulent vivre comme lui.
Et comment aujourd’hui, ne pas penser aussi  à ces agneaux innocents qui, à cause de leur fidélité au Christ, sont égorgés dans le monde parmi les 258 millions de chrétiens recensés en 2019 : en Irak, en Afrique Sahélienne, au Pakistan, au Shri Lanca et en Inde, en Algérie dans les communautés d’Eglises Évangéliques, partout dans le monde. Unissons-nous tous, chrétiens de confessions diverses, pour vivre le message d’amour de l’Agneau qui refuse toute forme de violence et pour qu’Il nous aide à le faire.
Enfin, quand à la messe, au moment d’aller communier, le prêtre présentera l’Hostie, Pain de vie et le Calice, sang du Christ, et dira : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » faites mémoire de toutes ces images qui nous disent à quel point nous sommes aimés, sauvés par Celui qui, comme un agneau, a donné sa vie et qui nous invite à le suivre pour devenir, communions après communions, de vraies filles et fils de Dieu.

AMEN !       

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