jeudi 17 juin 2021

HOMELIE 11ème Dimanche Ordinaire B. - Paraboles du grain semé et de la graine de moutarde - Mc 4,26-34 - 13 Juin 2021

 

HOMELIE 11ème Dimanche Ordinaire B. Mc 4,26-34

13 Juin 2021

Paraboles du grain semé

 

Pour présenter son enseignement, Jésus utilise des paraboles. Le mot vient du grec parabolè, en grec de para –à côté et ballô - “jeter” d’où “mettre en parallèle”. C’est un mode littéraire qui procède par comparaison, allégorie et énigme. Que veut-Il nous enseigner ?

La première parabole parle d’un grain qui pousse tout seul selon un processus agricole complet : semailles, croissance, moisson. Elle exprime clairement la force interne, secrète et dynamique du Royaume de Dieu qui agit sans que les hommes y soient les seuls acteurs. Isaïe parlait ainsi de la Parole de Dieu qui accomplissait sa trajectoire en réalisant l’objet de sa mission (Is 55, 10). C’est bien rassurant quand, au terme d’une année pastorale, nous faisons des bilans, ayant œuvrés autant que nous le pouvions au champ du Seigneur. La puissance de Dieu a en effet agit dans le silence pour faire germer la vie nouvelle. C’est donc une parole d’espérance invitant à la patience pour tous ceux qui aimeraient que le Royaume de Dieu vienne plus vite et plus nettement, ou même aujourd’hui, pour les nombreux chrétiens humiliés ou persécutés pour leur foi.

 

La parabole de la graine de moutarde, “la plus petite de toutes les semences du monde”, pas plus grosse qu’une tête d’épingle, exprime quant à elle le contraste saisissant entre la petitesse de la graine et la grande plante qu’elle devient, “qui dépasse toutes les plantes potagères”. Cette parabole s’adressait tout particulièrement aux premières communautés chrétiennes, toutes petites, qui risquaient de se décourager devant l’immensité de la mission auprès du monde païen. Ne serait-elle pas d’actualité face à une laïcisation croissante de notre société et, en contrepartie, d’une déchristianisation que nous constatons tous les jours ?

Le Seigneur nous confirme qu’Il est toujours avec nous et que la réussite de notre apostolat nous dépasse, mais que la progression est inéluctable. Il en est ainsi de la pérennité de l’Église depuis 2000 ans, mais aussi de tout ce qui se vit en Église aujourd’hui : END, parcours ALPHA et REDECOUVERTE, CVX, Communautés de l’Emmanuel ou du Chemin Neuf, fraternités chrétiennes diverses sans compter ce qui existe animé par des chrétiens : publications chrétiennes de bonne tenue, émissions radio Notre-Dame ou RCF, télévisuelles KTO. Et particulièrement dans le domaine social : services d’entraide et solidarité, associations chrétiennes ouvertes au monde et en particulier à ceux qui sont plus fragiles et démunis de notre société: Fondations anciennes comme celle de l’abbé Pierre, des Conférences St Vincent de Paul, du Secours Catholique… Nouvelles : "Le Rocher", les jeunes coopérants, les "Enfants du Mékong", ANAK aux Philippines, missions des MEP, de la DCC… enfin, plus proches de nous en cette période de l’année, de nombreuses propositions pour se ressourcer cet été. S’ajoute à ce panorama réconfortant, Louis Thomazo et Vincent van Geirt qui seront ordonnés dans notre diocèse le 27 juin prochain et les séminaristes qui se préparent, certes pas assez nombreux, mais courageux par les temps qui courent. Enfin constatons la croissance non négligeable des séminaristes dans bien des pays récemment évangélisés.  Dans l’Église, “les oiseaux du ciel peuvent y faire leur nid à son ombre”, comme le prophète Ézéchiel, dans la première lecture de ce Dimanche l’annonçait à propos de l’arbre planté par Dieu Lui-même : « Toutes sortes d’oiseaux habiteront à l’ombre de ses branches” Ez 17,23. Il désignait ainsi tout homme (dont les païens), qui pourront bénéficier de la venue du Royaume.

Enfin, l’évangile se termine par un constat de Jésus, peut-être un peu amer : malgré les exemples tirés de la vie ordinaire, les paraboles n’atteignent les auditeurs « que dans la mesure où ils étaient capables de comprendre ». Les paraboles restent des énigmes pour beaucoup. C’est que le mystère de Jésus, sa personne et son message, a quelque chose d'inaccessible. Car pour entrer dans ce mystère,il y a une condition essentielle: il faut Lui faire confiance, "cheminer dans la foi, non dans la claire vision" écrivait St Paul aux premiers chrétiens de Corinthe (2,Co 5, 6) et davantage encore, se mettre à Sa suite sur le chemin qui mène à Sa Passion et Sa Résurrection. Les disciples vivront ces évènements, mais Jésus les prends à part pour les préparer, avant qu’ils n’arrivent, en leur expliquant clairement le sens de ces paraboles. Puisse-t-Il, à la lumière de son Esprit Saint, nous faire comprendre sa route pour que nous le suivions avec plus de foi et l’en aimions davantage.   AMEN ! 

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