jeudi 4 février 2021

 

HOMELIE 5ème Dimanche Ordinaire B.  – Mc 1, 29-39

7 Février 2021

 

« Jésus guérit»

    L’Évangile d’aujourd’hui est la suite de celui de Dimanche dernier où Jésus, dans la même synagogue de Capharnaüm, avait prêché et expulsé le démon d’un pauvre possédé avec tant d’autorité que la foule avait réagi entre la peur et le plus grand étonnement, restant sur la question : “Mais qui est-il celui-là ?”

Aujourd’hui, l’Évangile nous montre Jésus continuant de guérir et tout d’abord, la belle-mère de St Pierre. Il prend son temps avec elle, posant des gestes d’humanité, de compassion, d’amitié, de guérison, de libération. 

Mais faites attention, ce récit est rempli de significations.

         Tout d’abord, Jésus, défiant une nouvelle fois la règle du sabbat, guérit la belle-mère de Pierre. Ainsi, les guérisons ne se feront plus seulement au sein de l’assemblée du peuple de Dieu, mais dans toute demeure où seront accueillis le Seigneur, ses envoyés et la Bonne Nouvelle. Jésus la “fit se lever” : égueïrô” : c’est le même mot, (qui signifie "réveiller"), qui sera utilisé pour dire la résurrection. « Elle les servait », “diakonèô” qui est mis à l’imparfait : cela indique la durée et la répétition : le disciple, homme ou femme, comme son Maître, sera serviteur.

         Puis le soir venu, début d’un nouveau jour, comme lors des 7 jours de la Création (“Il y eut un soir, il y eut un matin…”), le sabbat étant terminé, Jésus va guérir une foule entière de malades et de possédés, empêchant les démons de révéler qui il était, car Jésus ne voulait pas de contresens sur son identité : il ne voulait pas qu’on le prenne seulement pour un super guérisseur.

         “Le lendemain, bien avant l’aube, Jésus se leva”. Quand donc, un jour,  Jésus se lèvera-t-Il avant l’aube ? - A Pâque : c’est encore une fois un mot qui désignera la résurrection qui est utilisé ici : “anastasis”.

Jésus se rend dans un lieu désert et comme Moïse et quelques grands personnages de la première Alliance, Il y rencontre son Père : “Et là, Il priait.”

         Lorsque les disciples Lui demande des explications, Il répond : “Partons ailleurs, dans les villages voisins afin que là aussi je proclame la Bonne Nouvelle… Comme St Paul, il est animé de la même passion pour la Bonne Nouvelle : “C’est une nécessité qui s’impose à moi ; malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile !” 1 Co 9, 16.

“Car c’est pour cela que Je suis sorti.” Pas simplement de Capharnaüm, mais d’auprès du Père…

 

Que retenir de ce récit inaugural de la mission de Jésus ?

Jésus est venu nous donner une Bonne Nouvelle, un Évangile ; Il l’a confié à ses Apôtres : Pierre…Paul… Il nous la confie aujourd’hui : il en va du salut, de la “santé” de nos contemporains.  

Quelle peut être notre participation à cette annonce ?

Comment découvrir, retrouver, réveiller cette passion de l’Évangile ? Si je ne rencontre pas le Père comme Jésus le fait quotidiennement, je ne le pourrai pas. Mgr. Coffy disait “Jésus ne serait pas allé si loin dans l’évangélisation s’il ne s’était pas retiré si loin dans la prière.” Et un autre évêque à Lourdes, au Congrès Eucharistique de 1981, le rejoignait en disant : “Un évangélisateur qui ne prie plus, bientôt n’évangélisera plus”.

 

Jésus annonce la Bonne Nouvelle qui donne sens à la vie mais en même temps, Il se bat contre la maladie et la souffrance. S’ Il a pu guérir de nombreux malades, il ne les a pas guérit tous. Il n’a jamais déclaré : “Je suis venu pour faire des miracles.” Les miracles sont le signe que le règne de Dieu est déjà là ; le risque est de n’y voir que le prodige et de passer à côté de la présence du Seigneur et de son salut profond et définitif. Face à la souffrance de milliards d’êtres humains si bien exprimée par Job, Jésus, à sa Passion, entrera solidairement dans la souffrance de l'humanité, mais il faudra l’avènement du monde nouveau promis par Dieu et annoncé par Isaïe (65, 17) puis par l’Apocalypse pour que la souffrance et la mort disparaissent totalement.

Ap 21,4 : “Il essuiera toute larme de leurs yeux: de mort, il n'y en aura plus; de pleurs, de cri et de peine, il n'y en aura plus, car l'ancien monde s'en est allé."

 

         En attendant cet avènement, retroussons nos manches, soyons les mains de Dieu : “J’étais malade et vous m’avez visité” Mt 25, 36

AMEN !

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