mercredi 21 octobre 2020

HOMELIE 30ème Dimanche Ordinaire, A. “Quel est le grand commandement ? Tu aimeras… " - Mt 22,34-40 25 Octobre 2020

 

HOMELIE 30ème Dimanche Ordinaire, A. Mt 22,34-40

25 Octobre 2020

“Quel est le grand commandement ?”

« Tu aimeras… »

Encore une fois, les pharisiens et les spécialistes de la Loi veulent déstabiliser Jésus en le mettant à l’épreuve comme l’avaient fait les sadduccéens dans l’Evangile de dimanche dernier.

La question est pertinente: “Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ?” Autrement dit, est-il possible d’interpréter la Loi de Moïse en posant une sorte de hiérarchie ou de classement dans les commandements, qui feraient ressortir l’un d’entre eux au-dessus de tous les autres ? Or il se trouve précisément que, dans la grande tradition d’interprétation rabbinique, il n’est évidemment pas question de négliger ou à l’inverse de préférer tel ou tel commandement de la Loi. Il est même important de lire l’ensemble des prescriptions de Moïse en tenant compte du fait que chacune d’entre elles est de grande valeur et doit faire l’objet d’une attention toute particulière.

Le piège tendu est donc celui de la tentation de choisir et de prendre une ligne d’interprétation particulière qui ne prenne pas en considération l’ensemble de la Loi.

Jésus répond d’abord en citant des versets de la Loi connus de ses interlocuteurs. Et dans le choix des citations, il opère une sorte de synthèse (en prenant deux passage de la Loi, la Torah, un dans le livre du Deutéronome et l’autre dans le livre du Lévitique) articulée autour d’un axe central signifié par le verbe “aimer” agapao, agapaw: “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ton intelligence” (Dt 6,5) et puis: “Tu aimeras ton prochain comme toi-même” (Lv 19,18). Pour Jésus, le cœur de sa réponse quant à l’interprétation de la Loi est : “là où ne se vit pas l’exigence d’aimer Dieu et d’aimer son prochain en même temps, là n’est pas réalisé le commandement de la Loi”.

Dans sa dernière Encyclique "Fratelli tutii..." notre pape François au n° 181 rejoint  notre Evangile d’aujourd’hui et écrit que “les engagements qui naissent de la doctrine sociale de l’Eglise sont imprégnés de l’amour qui, selon l’enseignement du Christ, est la synthèse de toute la Loi” (Benoit XVI, Caritas in veritate). Et il continue en citant sa première Encyclique Laudato Si en écrivant: “l’amour, fait de petits gestes d’attention mutuelle, est aussi civil et politique et il se manifeste dans toutes les actions qui essaient de construire un monde meilleur”

Il donne ainsi une dimension très large à l’amour qu’il désigne par la charité, agapè, agaph  “au coeur de toute vie sociale saine et ouverte...qui est bien plus qu’un sentimentalisme subjectif si elle est unie à l’engagement envers la vérité” n°184 “car l‘ouverture à la vérité protège la charité d’une fausse foi dénuée de souffle humain et universel” (Caritas in veritate, Benoît XVI).

Je vous invite à lire cette nouvelle Encyclique “Fratelli Tutti” par petites doses, car elle est copieuse, abordant tous les sujets qui touchent à la vraie fraternité.

         Revenons au texte de l’Evangile d’aujourd’hui. Jésus exprime bien qu’aimer Dieu et aimer son prochain ne sont jamais en rivalité puisque tous deux ont leur source en Dieu Lui-même. Il est Amour (1 Jn 4,7). C’est Lui qui aime l’étranger, la veuve et l’orphelin (Dt 10,18; 24,17-22) et qui me demande de l’aimer et de l’aimer comme Lui les aime. Ou encore, de l’aimer comme moi-même, c'est-à-dire, de m’identifier à lui, de l’aimer comme si c’était moi. Toute la Parole de Dieu contenue dans l’Ecriture dépend de ces deux commandements. Ils sont, chez ceux qui aiment en vérité, la signature de la présence de Dieu.

         Cette mise à l’épreuve de Jésus, dans ce chapître 22 de St Matthieu, est proche de la Passion, où Jésus va mettre en pratique ce double commandement de l’amour: faire la volonté de son Père et pardonner jusqu’à ceux qui l’ont condamné. Avec l’Esprit-Saint qu’Il nous a donné, jamais sans Lui, prions-Le et suivons-le sans crainte.  AMEN !

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