jeudi 11 janvier 2018

HOMELIE 2ème Dimanche ordinaire. Année B 18.01.15 - Jn 1,35-42 « Voici l’Agneau de Dieu ! ». Comment Jean-Baptiste pouvait-il désigner ainsi, à deux de ses disciples, ce cousin qu’était Jésus, fils de sa tante Marie de Nazareth ? Et comment, tout célébrant, en vous invitant à venir communier, peut-il vous présenter l’hostie consacrée en reprenant les mêmes termes ? Certes, par le don de sa vie sur la Croix à la veille de la Pâque, Jésus était vainqueur de la mort et accomplissait le dessein de Dieu : nous sauver. Dès lors, il a été considéré par les premiers chrétiens comme l’agneau pascal, non pas celui que devaient sacrifier les hébreux avant d’être libérés de l’esclavage d’Egypte, mais celui qui libère de la mort et de l’esclavage du péché. Or il se trouve que dans la langue parlée par Jésus et Jean-Baptiste, qui est l’araméen, proche de l’hébreu, le mot qui désigne l’agneau, “talya”, signifie également “jeune homme” et “serviteur”. Lorsque l’évangéliste rapporte, longtemps après, cette première rencontre de Jésus avec ses deux premiers disciples, Jésus a vécu sa Pâque et s’est bien montré le Serviteur qu’annonçait Isaïe sur lequel pesait le péché du peuple et qui par son sacrifice allait le racheter (Is 53,7 ;10-11) : « Maltraité, il s'humiliait, il n'ouvrait pas la bouche, comme l'agneau qui se laisse mener à l'abattoir, s'il offre sa vie en sacrifice expiatoire… il verra une postérité, il prolongera ses jours, et par lui la volonté de Yahvé s'accomplira. A la suite de l'épreuve endurée par son âme, il verra la lumière et sera comblé. Par sa connaissance, le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes en s'accablant lui-même de leurs fautes ». En désignant Jésus comme l’Agneau de Dieu, Jean-Baptiste, en prophète, prédit la destinée de Jésus. Ceci semble confirmé par un petit détail qui à priori, semble sans intérêt. L’évangéliste se rappelle l’heure de cette rencontre si importante. « C’était vers quatre heure du soir ». En fait, il est écrit : « C’était environ la dixième heure ». Pourquoi cette précision ? Elle a une valeur hautement symbolique. Car d’après une tradition juive, la veille de la Pâque, il fallait avoir terminé le sacrifice de l’agneau pascal avant la dixième heure pour avoir le temps de le rôtir et pouvoir le consommer durant la nuit de Pâque. Après la résurrection du Christ, les Apôtres comprendront qui est le véritable et définitif Agneau pascal et bien sûr ils se souviendront de cette première rencontre avec leur Seigneur, qui avait du être déterminante pour eux. Ce qui est d’ailleurs remarquable dans cette première rencontre, c’est la manière dont Jésus aborde ses premiers futurs disciples (et pourquoi pas chacun de nous). Il leur pose la question : « Que cherchez-vous ? ». Il n’annonce rien, n’affirme rien : Il nous interroge sur notre recherche. Le désir est la condition pour avancer dans la foi. C’est d’ailleurs la question que l’on pose aux catéchumènes à leur entrée en catéchuménat. Cette question est une invitation à faire la lumière sur nous-mêmes, nos désirs, nos projets, ce qui compte réellement pour nous, ce qui a le plus de prix à nos yeux… La réponse des disciples à la question de Jésus est assez déconcertante : « Maître, où demeures-tu ? » Mais si c’était la bonne, la seule et unique question que l’on pouvait faire à Dieu: savoir où Il demeure pour être avec Lui, tant Il nous a montré qu’Il voulait être avec nous ! La réponse de Jésus est non moins étonnante : « Venez et vous verrez ! » N’exprime-t-elle pas l’infini respect que nous porte Dieu et qui en appelle à notre pleine liberté ? A Gethsémani, la question de Jésus à ceux qui viennent l’arrêter ne sera plus : « Que cherchez-vous ? » mais « Qui cherchez- vous ?». Au bout de notre recherche, de notre désir, il n’y a pas des idées, des biens matériels, des réussites, la gloire… que sais-je ! Il y a quelqu’un. En communiant, accueillons l’Agneau de Dieu qui “soulève” nos péchés pour les extirper de notre cœur et de notre pauvre monde et nouHOMELIE 2ème Dimanche Ordinaire. Année B - "Voici l'Agneau de Dieu" Jn 1, 35-4214.01.2018 -



HOMELIE 2ème Dimanche ordinaire. Année B -  Jn 1,35-42
14 Janvier 2018

« Voici l’Agneau de Dieu ! »
 Comment Jean-Baptiste pouvait-il désigner ainsi, à deux de ses disciples, ce cousin qu’était Jésus, fils de sa tante Marie de Nazareth ? Et comment, tout célébrant, en vous invitant à venir communier, peut-il vous présenter l’hostie consacrée en reprenant les mêmes termes ? Certes, par le don de sa vie sur la Croix à la veille de la Pâque, Jésus était vainqueur de la mort et accomplissait le dessein de Dieu : nous sauver. Dès lors, il a été considéré par les premiers chrétiens comme l’agneau pascal, non pas celui que devaient sacrifier les hébreux avant d’être libérés de l’esclavage d’Égypte, mais celui qui libère de la mort et de l’esclavage du péché.
                  Or il se trouve que dans la langue parlée par Jésus et Jean-Baptiste, qui est l’araméen, proche de l’hébreu, le mot “talya” qui désigne l’agneau, signifie également “jeune homme” et “serviteur”. Lorsque l’évangéliste rapporte, longtemps après, cette première rencontre de Jésus avec ses deux premiers disciples, Jésus a vécu sa Pâque et s’est bien montré le Serviteur qu’annonçait Isaïe sur lequel pesait le péché du peuple et qui par son sacrifice allait le racheter  (Is 53,7 ;10-11) : « Maltraité, il s'humiliait, il n'ouvrait pas la bouche, comme l'agneau qui se laisse mener à l'abattoir; s'il offre sa vie en sacrifice expiatoire… il verra une postérité, il prolongera ses jours, et par lui la volonté de Yahvé s'accomplira. A la suite de l'épreuve endurée par son âme, il verra la lumière et sera comblé. Par sa connaissance, le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes en s'accablant lui-même de leurs fautes ». En désignant Jésus comme l’Agneau de Dieu, Jean-Baptiste, en prophète, prédit la destinée de Jésus.
                   Ceci semble confirmé par un petit détail qui à priori, semble sans intérêt. L’évangéliste se rappelle l’heure de cette rencontre si importante. « C’était vers quatre heure du soir ». En fait, il est écrit : « C’était environ la dixième heure ». Pourquoi cette précision ? Elle a une valeur hautement symbolique. Car d’après une tradition juive, la veille de la Pâque, il fallait avoir terminé le sacrifice de l’agneau pascal avant la dixième heure pour avoir le temps de le rôtir et pouvoir le consommer durant la nuit de Pâque. Après la résurrection du Christ, les Apôtres comprendront qui est le véritable et définitif Agneau pascal et bien sûr ils se souviendront de cette première rencontre avec leur Seigneur, qui avait du être déterminante pour eux.
                   Ce qui est d’ailleurs remarquable dans cette première rencontre, c’est la manière dont Jésus aborde ses premiers futurs disciples (et pourquoi pas chacun de nous). Il leur pose la question : « Que cherchez-vous ? ». Il n’annonce rien, n’affirme rien : Il nous interroge sur notre recherche. Le désir est la condition pour avancer dans la foi. C’est d’ailleurs la question que l’on pose aux catéchumènes à leur entrée en catéchuménat. Cette question est une invitation à faire la lumière sur nous-mêmes, nos désirs, nos projets, ce qui compte réellement pour nous, ce qui a le plus de prix à nos yeux…
                   La réponse des disciples à la question de Jésus est assez déconcertante : « Maître, où demeures-tu ? » Mais si c’était la bonne, la seule et unique question  que l’on pouvait faire à Dieu: savoir où Il demeure pour être avec Lui, tant Il nous a montré qu’Il voulait être avec nous !
                   La réponse de Jésus est non moins étonnante : « Venez et vous verrez ! » N’exprime-t-elle pas l’infini respect que nous porte Dieu et qui en appelle à notre pleine liberté ?
A Gethsémani, la question de Jésus à ceux qui viennent l’arrêter ne sera plus : « Que cherchez-vous ? » mais « Qui cherchez- vous ?». Au bout de notre recherche, de notre désir, il n’y a pas des idées, des biens matériels, des réussites, la gloire… que sais-je ! Il y a quelqu’un.
                   En communiant, accueillons l’Agneau de Dieu qui “soulève” nos péchés pour les extirper de notre cœur et de notre pauvre monde et nous invite à le connaître de mieux en mieux et demeurer avec Lui.
                    
AMEN !

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