jeudi 26 octobre 2017

HOMELIE 30ème Dimanche Ordinaire – A. Quel est le plus grand commandement ?Mt 22,34-40 29 Octobre 2017



HOMELIE 30ème Dimanche Ordinaire – A. Mt 22,34-40
29 Octobre 2017

 “Quel est le plus grand commandement ?”
“Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme (psuchè) et de toute ta pensée.” (Dt 6,5)  et “Tu aimeras ton prochain comme toi-même (Lv 19,18)
St Jean, dans sa 1ère lettre, l’exprime à merveille: “Si quelqu’un dit j’aime Dieu et qu’il déteste son frère, c’est un menteur: celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu qu’il ne voit pas !” (1Jn 4,20).
Or si l’on sait bien ce qu’est aimer son prochain, que signifie “aimer Dieu” ? N’est-ce pas tout simplement faire ce que Dieu voudrait que l’on fasse et que toute la Révélation et en particulier la première lecture de ce dimanche, extraite du livre de l’Exode (Ex 22,20-26), nous invite à faire ? Il y a aussi, bien sûr, tout l’enseignement de Jésus et son exemple.
Mais, Dieu peut-il nous “commander” d’aimer ? Alors que le véritable amour ne peut s’exprimer que dans la plus grande liberté ! Aimer ne se manifeste-t-il pas lors de la rencontre avec une personne qui donne à la vie une nouvelle saveur, un nouvel horizon et dans la plupart des cas, de nouvelles responsabilités envers ceux que l’on aime ? Le mot original, utilisé par St Matthieu, que l’on a tradit par “commandement” se dit:  entolè=entolh, qui signifie “prescription” : comme la prescription d’une ordonnance pour un médicament, qu’il est vivement conseillé de prendre si l’on veut guérir !), et donc ce terme souligne le caractère personnel et invitant de l’amour que nous porte le Père.
Alors, qu’est-ce qu’aimer ?
Dans son Encyclique « Dieu est Amour”, §.3, Benoît XVI présente trois mots qu’utilise la Bible pour parler de l’amour.
“Eros” que seul utilise deux fois l’Ancien Testament. Il désigne le désir qui attire et donne le plaisir, avant goût du bonheur définitif auprès de Dieu. Il convient de l’accueillir comme un don, mais aussi de le discipliner, de le purifier pour le conduire à sa vraie grandeur qui est union harmonieuse entre le corps et l’esprit, mais aussi communion avec l’autre, et non satisfaction de ses instincts.
“Philia” qui concerne l’amour d’amitié et qui est utilisé et approfondi dans l’Evangile de Jean pour exprimer le rapport de Jésus avec ses disciples.
Agapè” qui est découverte de l’autre, dépassant le caractère égoïste et possessif, cherchant son propre intérêt et non le soin et le bien de l’être aimé. Il donne, au prix de renoncements, mais aussi sait recevoir de l’autre. Il remplit de joie simple et conduit au bonheur paisible.
         Aimer Dieu et aimer son prochain ne sont jamais en rivalité puisque tous deux ont leur source en Dieu Lui-même. Il est Amour (1 Jn 4,7). C’est Lui qui aime l’étranger, la veuve et l’orphelin et qui me demande de les aimer et de les aimer comme Lui. Ou encore, les aimer comme moi-même, c'est-à-dire, m’identifier à eux, les aimer comme si c’était moi : si je ne les aime pas, je ne m’aime pas moi-même. Toute la Parole de Dieu contenue dans l’Ecriture dépend de ces deux commandements. “A ces deux commandements, toute la Loi est suspendue et les prophètes”
Ces deux prescriptions, mises en pratique, sont pour ceux qui aiment en vérité, la signature de la présence de Dieu.
AMEN !

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