jeudi 25 septembre 2014

HOMELIE 26ème Dimanche Ordinaire, A – Mt 21,28-32 28 Septembre 2014



HOMELIE 26ème  Dimanche Ordinaire, A – Mt 21,28-32
28 Septembre 2014

“Parabole des deux fils »

« La conduite du Seigneur est étrange »  disent les compatriotes du prophète Ezéchiel. Et de fait, les textes de ce Dimanche en sont l’illustration.
« Jésus, qui était dans la condition de Dieu s’est dépouillé pour prendre la condition d’esclave » dit l’hymne de St Paul aux Philippiens (sans doute l’un des hymnes liturgiques le plus ancien du christianisme).
« Les voleurs et les prostituées vous précèdent dans le Royaume des cieux » dit Jésus aux responsables religieux de son peuple.

Pour qui donc ces paroles sont-elles étranges ?
Peut-être pour certains qui se sont fait un Dieu à leur image. C’était bien l’attitude des chefs des prêtres et des anciens qui n’estimaient pas le besoin de se convertir lorsque Jean-Baptiste les y invitait : en quoi des gens qui suivaient fidèlement les prescriptions de la Loi donnée par Moïse, et donc par Dieu, avaient-ils besoin de conversion ? Une espèce de suffisance les empêche de se remettre en question. Ils savent ce qu’il en est des choses de Dieu et ils ne peuvent plus voir autre chose que leurs propres certitudes. C’est ce que leur reproche Jésus : «  Même après avoir vu Jean-Baptiste vivant selon la justice… même après avoir vu la conversion des pécheurs… vous n’avez pas voulu croire »
         Les publicains et les prostituées ont réagi tout autrement. Ce sont des pécheurs publics, certes, et ce n’est pas cela que Jésus complimente. Ils sont comme le premier fils de la parabole : ils ont commencé par refuser de travailler à la vigne : jusque là, rien d’admirable ! Seulement voilà : Jean Baptiste les a touchés, ils ont écouté sa parole et ils se sont convertis, ils ont changé leur vie. Ce n’est pas parce qu’ils sont pécheurs qu’ils entrent dans le Royaume, mais parce qu’ils se sont convertis. Se sachant pécheurs et ayant un sentiment très vif de leur indignité, de leur pauvreté, ils étaient sans doute plus aptes à se convertir, ils avaient les oreilles et le cœur plus prêts à s’ouvrir.
         Les oreilles et le cœur étaient prêts à s’ouvrir, voilà l’attitude fondamentale du croyant dans la Bible.

Lorsque la plupart d’entre nous ont dit ‘oui’ au Seigneur, ‘je veux te suivre’, ‘tu es mon Dieu’, c’était sincère. Mais bien vite, nous risquons de continuer à vivre sans trop nous soucier de la volonté de Dieu. Bien sûr, il y a souvent coïncidence entre nos actes et cette volonté de Dieu, mais lorsque, entre elle et notre vouloir personnel, surgit une discordance, c’est ce dernier qui l’emporte : nous nous laissons entraîner par nos désirs et par nos caprices.
         Or la vie chrétienne, le “oui” au  Seigneur n’est pas de l’ordre d’une simple inscription, comme le second fils qui dit Oui à son Père et ne fait rien. C’est un vouloir vivant et continu, une acceptation constante et actuelle de la volonté de Dieu sur nous. C’est un ‘Oui’ sans cesse répété à une réponse à un appel personnel de Dieu. Cet appel varie selon les circonstances et c’est pourquoi Jésus demande que nous ayons les oreilles et le cœur ouverts chaque jour pour le suivre, sans que nous connaissions où nous allons avec Lui. Il faut donc savoir remettre en question ce que l’on fait, pour se maintenir toujours en état de disponibilité devant Dieu.
        
Comment ?  Le seul moyen de connaître la volonté de Dieu, c’est de L’aimer, c’est de préférer sa volonté à la nôtre, de la rechercher dans Sa Parole (familiarité avec les Saintes Ecritures), de méditer cette Parole écoutée et gardée dans son cœur. C’est aussi d’accepter d’entendre ce que dit notre Eglise, par ses responsables, qui indiquent un chemin, font des propositions, à partir du Synode par exemple ou des documents pontificaux. Enfin, c’est en ouvrant les yeux et étant attentif aux besoins de nos frères, puisque Dieu nous fait signe en eux.
         Alors, même si nous avons pu avoir une première réaction de refus, nous goûterons combien il est bon et heureux d’aller travailler avec beaucoup d’autres à la vigne du Père, car Lui-même s’en réjouit.
AMEN !

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