jeudi 11 avril 2024

HOMÉLIE 3ème Dimanche de PÂQUES. Année B. "Apparition de Jésus résuscité aux disciples" Lc 24,35-48 - 14 Avril 2024

 

HOMÉLIE 3ème Dimanche de PÂQUES. Année B.   Lc 24,35-48

14 Avril 2024

Un sondage révélait que seulement un français sur dix, même parmi les catholiques pratiquants, croyait à la Résurrection des morts auprès de Dieu. N’en soyons pas tant surpris : les Apôtres eux-mêmes, nous le montre l’Évangile de ce dimanche, ont eu bien du mal à croire, eux aussi, à la Résurrection du Christ

Stupeur, frayeur accompagnent leur première rencontre avec le Ressuscité : ils pensent à un esprit, un fantôme ! Que fait le Seigneur ? Il leur apporte la paix. Puis, par des détails on ne peut plus réalistes, Il leur manifeste que c’est bien Lui: ses mains, ses pieds marqués par le supplice de la Croix ; enfin, Il les invite à le toucher, le regarder. Comme ils n’osaient pas à y croire malgré leur joie, Il leur demande quelque chose à manger, signe qu’Il est bien vivant. Ils lui offrent un poisson grillé qu’Il mange non pas avec eux, mais devant eux.

Pourquoi devant eux ? Jésus n’est plus de ce monde. Pour manifester à ses disciples qui sont restés en ce monde concret, où opèrent les cinq sens, il faut qu’il fasse appel à ces sens : le toucher, le voir, le manger… mais aussitôt, Il les invite à passer à un autre sens, le sens spirituel. Et celui-ci ne peut se manifester qu’à travers des paroles qui donnent sens et font comprendre les évènements qu’ils vivent et Celui qui en est l’acteur principal: Qui est vraiment Jésus ? Pourquoi Jésus est-Il mort ainsi ? Quel sens peut avoir son enseignement ?

Voici un début de réponse. Jésus a accompli l’œuvre du Père : manifester sa présence au milieu des hommes, devenant homme Lui-même, pouvant montrer son amour pour tous à travers son enseignement et les nombreux actes de miséricorde et de guérison qui l’accompagnait. Plus encore, allant jusqu’au bout de l’amour pour tous, Il voulait répondre aux questions fondamentales que se pose tôt ou tard tout homme libre. Celle d’abord de la mort, tellement absurde si elle n’est que le point final de la vie d’une personne qui disparaît dans le néant. En traversant la mort et en ressuscitant, Jésus ne donne-t-Il pas sens à toute vie qui n’est pas fermée sur elle-même et qui s’épanouit dans un monde qui n’est fait que de justice et d’amour ?

Une autre difficulté pour croire, non moins importante, mais cruciale dans toute l’acception du terme, c’est celle de la confrontation avec le mal sous toutes ses formes : violence, haine, dérision, mensonge, trahison… : comment ne pas se laisser contaminer par cette puissance destructrice si l’on n’a pas expérimenté la force de l’amour et du pardon telle que Jésus nous l’a montrée ? Ne nous a-t-Il pas promis de nous donner cette force pour manifester à notre tour l’amour et le pardon ?

Qu’en est-il alors de la Résurrection ?

La Résurrection n’est pas une ré-animation, ni une ré-incarnation, mais la promesse que Dieu tient envers l’humanité qu’Il a créée et qu’Il aime infiniment : nous sommes faits pour une vie belle, remplie de bonheur par l’amour qui est Dieu Lui-même.

La foi en la Résurrection n’est pas non plus seulement une croyance réconfortante. Elle s’appuie sur deux fondements : celui, d’une part, des témoins de la Résurrection de Jésus Lui-même, qui ont eux-mêmes “résistés” (oh combien !) à cette réalité ;  et, d’autre part, sur la relecture des Écritures. Elles annonçaient l’œuvre de Dieu en Jésus, notamment dans la figure du Juste persécuté et du Serviteur souffrant, œuvre qui peut étonner, mais qui est totalement dans la cohérence d’un amour qui laisse tout homme libre jusque dans le mal qu’il fait.

C’est en relisant notre propre histoire et en l’éclairant par les Écritures que nous pourrons découvrir l’œuvre de Dieu pour chacun de nous ainsi que la réponse que nous avons à Lui donner. « Celui qui dit “Je le connais” et qui ne garde pas ses commandements, la vérité n’est pas en lui. Mais en celui qui garde fidèlement sa parole, l’amour de Dieu atteint vraiment la perfection » (1 Jn 2, 5a) écoutions-nous dans la deuxième lecture de ce jour. Demandons-Lui humblement d’éclairer nos projets et nos choix pour qu’ils soient conformes à sa Parole ; c’est ainsi que nous pourrons être les témoins de son œuvre de résurrection.

AMEN !

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