jeudi 4 janvier 2024

HOMÉLIE Dimanche EPIPHANIE. Année B – Mt 2,1-12 - 7 Janvier 2024.

 

HOMÉLIE Dimanche EPIPHANIE. Année B – Mt 2,1-12

7 Janvier 2024.

 

EPIPHANIE  signifie en grec “Manifestation”. Qu’est-il donc manifesté en cette fête de l’Épiphanie ? Un “Mystère”  écrit St Paul: quel Mystère ?  Ce Mystère « c’est que les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile » (Éphésiens 3, 5-6). La promesse faite à Abraham : « En toi seront bénies toutes les familles de la terre »  (Gn 12,3) se réalise, longtemps, avait-on, cru réservée au peuple de la Première Alliance.

Ce dessein de Dieu envers tous les hommes  avait cependant déjà été évoqué par le prophète Isaïe, plusieurs siècles auparavant : « Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore » Is 60,3) Tous les peuples se rassembleront à Jérusalem, à l’initiative de Dieu, comme il nous l’a été proclamé dans la première lecture.

L’Évangile nous présente des mages païens, venus d’Orient, qui ont perçu un appel à travers un astre en qui ils ont mis leur confiance pour les conduire au but recherché. Cependant, en véritables sages et hommes de science, ils ont reconnu les limites de leurs connaissances. C’est pourquoi, pour le trouver, ils se sont adressés aux chefs des prêtres et aux scribes d’Israël. Mais contrairement à eux, qui sont restés dans leur “savoir”, les mages ont cru aux prophéties qu’ils leur ont fait connaître ; ils “se sont bougés”. Quelle n’a pas été leur surprise de découvrir ce roi en un petit enfant. Ils auraient pu être déçus  mais ils se sont inclinés humblement devant lui, offrant leurs présents : l’encens, le reconnaissant comme Dieu ; l’or, comme roi ; la myrrhe, comme "le roi des juifs" qu’ils ont cherché et trouvé et qui est mort sur la Croix pour notre salut, comme l’indiquait l’écriteau cloué au-dessus du Christ mourant.

Puis, fidèles à un songe leur recommandant de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

Ne serions-nous pas aujourd’hui un peu comme ces mages ? Nous nous sommes déplacés pour venir à la messe dominicale, et nous nous présentons au Seigneur tels que nous sommes, avec notre « paganisme » : ce qui, en nous, est étranger à l’Évangile, qui résiste à l’Esprit Saint et que nous ne sommes peut-être pas trop pressés de convertir. Mais nous sommes là aussi avec notre foi, même petite, mais qui nous guide comme un astre. Comme les mages nous passons par les Écritures que nous venons d’entendre afin de trouver Celui que nous cherchons sans trop le connaître. Serons-nous comme Hérode, qui a eu peur d’être renversé dans son pouvoir installé ? Serons-nous comme les grands prêtres et les scribes du peuple qui ne souhaitaient pas que ce Messie change leurs habitudes, leurs privilèges, leurs sécurités et qui ne voulaient pas s’engager personnellement ?

Puis, à la messe, nous trouvons Celui que nous cherchons : nous Lui apportons notre vie, nos demandes, nos offrandes qui ne sont plus l’or ou l’encens mais le pain et le vin qui deviendront le Corps et le Sang de Celui qui a traversé la mort et se donne à nous.

Enfin, nous étant unis à Lui et à nos frères et sœurs ici présents, nous repartirons vers ceux qui ne sont pas là et à qui nous pourrons apporter le rayonnement de Sa Lumière : elle leur servira peut-être un jour d’astre !

Comme les mages, bougeons-nous aujourd’hui à notre tour ?

        

AMEN !

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