mercredi 18 décembre 2019

HOMELIE 4ème Dimanche de l’Avent. Année A. Emmanuel, Dieu avec nous - Mt 1, 18-24 22 Déc. 2019


HOMELIE  4ème Dimanche de l’Avent. Année A. Mt 1, 18-24
22 Déc. 2019

« Emmanuel - Dieu avec nous » Mt 1,23
Les textes des Écritures, à la veille de Noël, nous plongent au cœur de l’histoire humaine à la fois collective et personnelle.
Lorsque le Seigneur envoie le prophète Isaïe auprès du roi Acaz, roi de Juda, descendant de David, vers 734 avant Jésus-Christ, la situation du Royaume de Juda n’est pas brillante : ses deux voisins, le roi de Samarie et le roi de Damas, ont décidé une expédition punitive contre Jérusalem qui tentait de faire alliance avec le roi d’Assyrie. La dynastie davidique est alors menacée et risque d’être interrompue. Isaïe, malgré le manque de foi du roi Acaz, lui annonce qu’un fils va être donné, promesse d’un avenir, et avant même que cet enfant ait atteint l’âge de raison, les ennemis seront vaincus. C’est ce qui se réalisa en 721.
Dieu intervient dans le cours de l’histoire. Il agit en faveur de son peuple. Il est l’Emmanuel, « Dieu avec nous ». Quel en est le signe ? Matthieu cite cette prophétie d’Isaïe, disant : « Voici que la vierge concevra… ».
Dans le cas de Joseph, Dieu intervient de nouveau et d’une manière encore plus affirmée. Ici auprès d’un descendant de David afin que soit accomplie la prophétie faite à David lui-même par le prophète de Nathan. Cependant, la situation de Joseph est embarrassante : il est fiancé à une jeune fille qui est enceinte. Or Joseph est un homme juste. Mais en quoi est-il juste ? Il devrait appliquer la loi qui, dans ces circonstances, exige que l’on répudie publiquement celle qui a fauté. Il est certainement bon ; il ne veut pas faire de mal, ni de scandale ; je crois qu’il a probablement grande estime de Marie et ce qu’elle a dû lui dire le conduit à ne pas s’attribuer la paternité d’un enfant qui n’est pas le sien, dont il pressent qu’il est hors du commun. Il ne veut pas s’immiscer dans le projet de Dieu qui le dépasse.
C’est alors qu’intervient le Seigneur pour lui révéler l’origine divine de cet enfant et lui faire une double demande : prendre pour épouse Marie, qui a risqué elle-même pour Dieu sa propre réputation  et donner à cet enfant une ascendance davidique, « messianique »  « christique » accomplissant les Écritures, « né de la race de David » comme l’écrira St Paul aux Romains (Rm1,3). Et Joseph fait ce que Dieu lui demande : il est juste, c'est-à-dire “ajusté” à Dieu.

Les voies du Seigneur ne sont pas les nôtres. Elles surprendront davantage lorsque l’on découvrira que ce « Messie », ce « Sauveur », montrera un chemin de bonté, d’attention aux petits et aux malheureux là où beaucoup attendait un Messie puissant et vengeur face à l’oppression romaine. Lui-même épousera la souffrance et la détresse humaine à l’extrême jusqu’à en mourir manifestant à quel point « Dieu est avec nous ». Mais par sa résurrection, écrit St Paul,  Il sera établi Fils de Dieu. Il sera aussi « Le Seigneur qui Sauve » « Jésus » « Yeoshua »

L’Évangile d’aujourd’hui où Dieu entre en la personne de son Fils dans l’histoire humaine, ouvre le temps de la Bonne Nouvelle à laquelle nous sommes appelés. Quelle est-elle ?
Tout d’abord, prendre conscience qu’à aucun moment nous ne sommes seuls puisque Dieu est avec nous jusqu’à la fin des temps. C’est d’ailleurs une des grandes révélations présente tout au long de la première Alliance. Dieu ne demande-t-Il pas à Abraham : « Marche en ma présence et soit intègre ” ? (Gn 17,1). Ne promet-Il pas à Moïse : « Je serai avec toi  » au moment de l’envoyer auprès de Pharaon pour libérer son peuple ? Et encore, que répond le prophète Michée à ses contemporains, croyant satisfaire Dieu par des pratiques cultuelles tout en ignorant la morale ? « On t’a fait savoir, ô homme, ce qui est bien, ce que le Seigneur réclame de toi : rien d’autre que d’accomplir la justice, d’aimer avec tendresse et de marcher humblement avec ton Dieu » (Mi 6,8). Voilà donc ce leitmotiv qui court de siècles en siècles.

Cette présence de Dieu avec nous est-elle Bonne Nouvelle pour chacun d’entre nous ?  Bon et joyeux Noël !
AMEN !

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