jeudi 12 janvier 2017

HOMELIE 2ème Dimanche Ordinaire. A. "Voici l'Agneau de Dieu..."Jn 1.29-34 15 Janvier. 2017



HOMELIE  2ème Dimanche Ordinaire. Année A. Jn 1.29-34
15 Janvier. 2017

« Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde »

Vous avez reconnu la phrase que le célébrant prononce chaque dimanche après l’invitation à venir communier au Christ. Jean-Baptiste désigne son cousin comme l’Agneau de Dieu. D’où tient-il cette expression ?
Sans doute se souvient-il de la parole du prophète Isaïe au ch. 53,7 qui désigne le Serviteur de Dieu comparé à un agneau innocent trainé à l’abattoir. Il faut dire qu’en araméen, langue parlé par Jean-Baptiste, Jésus et leurs contemporains, le mot "talya", qui désigne un serviteur, désigne également un agneau. L’évangéliste Jean, qui écrit en grec, a choisi le mot agneau : très probablement en référence à l’agneau pascal qui était sacrifié en souvenir de la libération d’Egypte et qui a été identifié au Christ nous libérant du péché du monde.

Quel est donc ce "péché du monde" ? Dans la Bible, pécher, c’est "rater la cible, manquer son but" : [il y a une erreur, un ratage de l’autre, de la rencontre avec l’autre, un ratage où la dignité humaine n’est pas respectée]. (Ouvrir le livre, p.43 de Marie Balmary et Sophie Legastelois).
Mais c’est encore plus profond : cela advient dès le commencement de l’humanité. Dieu propose à l’homme d’entrer avec lui dans un dialogue d’amour ; mais le malin (le serpent) introduit le soupçon dans l’esprit du premier couple qui conteste l’interdit que Dieu avait prescrit au paradis : le couple le refuse, mange et se trouve tout nu, c’est-à-dire rien ! Voilà le péché du monde, l’erreur fondamentale, le but manqué de notre raison d’être : créé par un amour de Dieu pour chacun de nous. Ce péché du monde est l’ignorance du réel visage de Dieu ; Père aimant et miséricordieux. Ce péché associé à d’horrifiantes caricatures (de Dieu, de l’Eglise, du bonheur) fait fuir les hommes et les éloignent de la Vérité en les empêchant de reconnaître une autre réalité : nous sommes tous enfants de ce Père ; tous frères ; une seule famille humaine.
Jésus au contraire est le "Oui à Dieu". Il a repris le Psaume de notre messe d’aujourd’hui (Ps 39,40) :
« Tu ne demandais ni holocauste ni victime
Alors j’ai dit : "Voici, je viens"
…ce que tu veux que je fasse
Mon Dieu, voilà ce que j’aime »

Enlever le péché du monde, c’est nous donner la possibilité de nous libérer de ce refus de Dieu, particulièrement en nous laissant guider comme Jésus par l’Esprit-Saint. Plongé en lui par notre baptême, nous pouvons vivre de cette liberté nouvelle : aimer comme Lui et avec Lui ; pardonner comme Lui et avec Lui ; donner comme Lui et avec Lui.
Il ne s’agit pas seulement d’une démarche individuelle. Membre de ‘Eglise, nous sommes appelés à être "lumière des nations" et le salut doit arriver "jusqu’aux extrémités de la terre".
         L’Eglise Catholique est, par la volonté de Dieu, une communauté pluriculturelle et plurilingue. Vivre cette réalité concrète de la communion dans la diversité n’est pas dépourvu de tensions et de difficultés. Parfois des expériences malheureuses,  des peurs et des préjugés peuvent amener certains à ériger des murs et à fermer des portes. Mais dans l’Eglise, personne n’est étranger : nous sommes tous enfants de Dieu et donc frères.

         Avec l’Agneau, ce Jésus-Christ que nous voulons recevoir, avec son Esprit-Saint qui peut demeurer en nous, soyons les témoins vivants de cette fraternité par notre respect et notre accueil bienveillant de tous ceux qui auprès de nous ont une diversité de langue, de traditions et de coutumes.
        
Oui ! « Heureux les invités au Festin de l’Agneau »

AMEN !

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