samedi 13 août 2016

HOMELIE 20ème Dimanche Ordinaire, C - Lc 12,49-53 14 Août 2016



HOMELIE  20ème Dimanche Ordinaire, C - Lc 12,49-53
14 Août 2016


« Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division».

Voici des paroles qui peuvent nous laisser perplexes, tant elles vont à l’encontre de l’image que nous avons de Jésus, Prince de la Paix, pardonnant jusqu’à ses ennemis.
Mais Il dit encore : « Je suis venu apporter un feu sur la terre et comme je voudrais qu’il fut déjà allumé ! »  Après cette semaine de terribles incendies, Jésus serait-il pyromane ?
Mais de quel feu veut-il enflammer la terre ?
Comme toutes les images symboliques, en particulier dans la Bible, elles peuvent avoir plusieurs significations : ainsi l’eau qui désaltère mais dévaste aussi ; le vent qui souffle et apporte la vie mais aussi la tempête ; le feu qui détruit mais aussi purifie, réchauffe et révèle.
Il en va ainsi de la paix. Si elle est ardemment cherchée parce qu’elle permet une vie harmonieuse, elle peut, parce que mal établie, préparer de nouveaux conflits : pensez au Traité de Versailles, après la guerre de 1914-18 qui va faire naître un esprit de revanche chez un peuple allemand humilié par les conditions de ce traité de paix.

Plus encore, dans ce passage d’Evangile, Jésus se présente comme un « diviseur », un « diabolos » ! La concorde familiale n’est-elle pas prise à partie ! Il ne fait pas allusion, bien sûr,  aux inévitables conflits traditionnels évoqués bien souvent par une culture populaire entre belle-mère et belle-fille : non ! C’est bien plus profond que cela. Il met en garde contre tout espace fusionnel qui exclue du groupe ceux qui sont différents. Il dénonce ainsi les unités factices faites du « politiquement », « médiatiquement », « culturellement » corrects qui conduisent à des totalitarismes étatiques dont nous sommes encore témoins aujourd’hui, hélas.

Comment éviter cela ?
Ne faut-il pas un vrai baptême, comme Jésus l’a vécu, auquel Il fait allusion, où il y a mort à soi-même pour s’ouvrir, naître aux autres et au Tout-Autre ?

N’est-ce pas l’œuvre de l’Esprit-Saint où, à Pentecôte, il se manifeste comme un feu donné à ceux qui croient et « qui éclaire, purifie » (1 Co 3,13). N’appelle-il- pas à recevoir ce feu d’amour nous mettant en relation vraie les uns avec les autres, se respectant et accueillant leurs différences et particularités ?

Inspirons-nous de l’attitude d’Ebed-Mélek, cet étranger, Ethiopien, qui contre la décision unanime des princes de Jérusalem de jeter le prophète Jérémie dans une citerne jusqu’à ce qu’il meure de faim, vint trouver le roi Sédécias afin de le sauver. Discernons quelles sont les valeurs de nos relations humaines : corporatistes ? Suivistes ? Fusionnelles ? Ou bien ouvertes et bienveillantes, cherchant à comprendre et bâtir une véritable unité faite des richesses de chacun ?

Ne cessons pas de demander l’assistance de l’Esprit-Saint et sa présence en nous.


AMEN !

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