samedi 10 janvier 2015

HOMELIE du Dimanche du BAPTÊME du Seigneur Année B Mc 1,7 -11 - 11/01/2015



HOMELIE du Dimanche du BAPTÊME du Seigneur Année B
Mc 1,7 -11  - 11/01/2015

Au terme de ce temps de Noël, nous célébrons déjà  le Baptême du Seigneur. Vous connaissez la signification du mot Baptême : il vient du grec « baptizo » qui signifie : plonger, immerger. Ne prend-il pas aujourd’hui une signification toute symbolique alors que notre pays vient d’être plongé dans une tragédie qui nous a tous bouleversés et laissés avec tant de questions sur le sort des victimes, des tueurs, de notre vie, de notre société ?
L’Evangile d’aujourd’hui nous présente le baptême que Jean donnait à ses contemporains. Il avait choisi ce geste symbolique pour exprimer la purification et le changement de vie de celui qui demandait à être plongé dans l’eau qui lave et purifie de tout ce qui nous déshumanise. C’est sans doute cela qui justifie l’horreur que nous avons ressentie ainsi que la compassion envers les victimes devant ces crimes froidement exécutés. Certes, je ne partage pas les dessins des caricatures de Dieu que le journal avait dénoncées, car ils ont blessé nombre de croyants sincères et innocents. Mais le motif de vengeance avancé par les tueurs ne justifiait pas leur acte. Encore ne nous faut-il pas tomber dans toute forme de haine à leurs égards qui nous rendrait inapte à accueillir l’amour de Dieu (1Jn 4,20) et à triompher du mal en nous faisant réagir et penser comme eux.    
Jésus avait-il besoin de ce Baptême, Lui qui était sans aucune impureté ? Pourquoi alors Jésus vient-Il se faire baptiser ?
Si Jésus demande le Baptême, c’est pour être plongé entièrement  dans l’humanité et être solidaire avec elle qui a tant besoin d’être purifiée : les évènements d’aujourd’hui nous le manifestent cruellement, sans oublier ce qui s’est passé le même jour au Nigéria où 16 villages ont été détruits et 2000 personnes massacrées par le groupe islamiste de Boko-Haram.

Que faire alors devant ce déferlement de violences ?
Deux dispositions fondamentales nous sont offertes. Je les trouve dans la lettre que St Jean adresse aux premiers chrétiens, dont nous avons un extrait dans la 2ème lecture d’aujourd’hui :
1.   Garder les commandements de Dieu.
2.   Croire que Jésus est Fils de Dieu 
Garder les commandements de Dieu : aimer Dieu et aimer aussi son frère. « Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, en nous son amour est accompli. »  1Jn 4,12. Ces commandements ne sont pas un fardeau car ils nous rendent heureux d’accueillir Dieu Lui-même qui nous permet d’aimer à notre tour et de rendre heureux nos frères.
St Jean ajoute autre chose : « Qui donc est vainqueur du monde ? N’est-ce pas celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? » Et le Fils de Dieu, sur la Croix, écrasé par le péché des hommes, est plongé, « baptisé », dans la mort mais pour ressusciter trois jours après. La mort est vaincue, le mal est terrassé par l’amour de Jésus qui pardonne : une Vie Nouvelle est inaugurée. C’est ce qu’écrivait St Jean dans la 2ème lecture : « Jésus-Christ [qui] est venu par l’eau et par le sang : non pas seulement l’eau (allusion au Baptême de Jean), mais avec l’eau et le sang (qu’Il a répandu en mourant sur la Croix). C’est l’Esprit qui rend témoignage ». Quand ce témoignage de l’Esprit sera-t-il donné ? A la Pentecôte où les Apôtres, ayant reçu l’Esprit-Saint, baptiseront ce jour-là jusqu’à trois mille personnes qui mirent leur foi en Jésus, Fils de Dieu. Voilà pourquoi Jean-Baptiste annonçait un autre Baptême : le Baptême dans l’Esprit-Saint, qui est Dieu.
Aujourd’hui, à nous qui avons été baptisés, l’Esprit-Saint est donné : Il nous rend capable d’aimer avec Dieu Lui-même et de vaincre toutes les forces de mort qui semble dominer le monde, en nous comme autour de nous.
Alors, à chaque baptême, la voix venant des cieux peut reprendre pour chacun d’entre nous : « Tu es mon fils bien-aimé ; en toi je trouve ma joie ». 
 AMEN !

1 commentaire:

  1. merci Père LECOURT pour cette homélie qui aura été la seule a m'apporter réconfort et espérance en ces moments si cruel. Il est vrai que ces 2000 personnes qui sont mortes sous les mains de ces barbares et nous, nous n'avons même pas parler d'eux une seule seconde. Dans quel monde vivons nous? Heureusement que ma foi ne me quitte pas et que je garde espoir qu'un jour nous pourrons tous un jour vivre en paix toute origine et religions confondus.
    Que Le Seigneur veille sur vous. Amen
    Marie CARTEL de Rambouillet

    RépondreSupprimer