mercredi 21 août 2013

HOMELIE  21ème Dimanche Ordinaire, 25 Août 2013 - Lc 13,22-30

« Seigneur, n’y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ? »


Question qui était bien d’actualité à l’époque puisque certains rabbins affirmaient que tous les Israélites auront part au monde futur (Mishna, Sanhedrin X, 1) ; d’autres rabbins,  que ceux qui périssent sont plus nombreux que ceux qui seront sauvés (Quatrième Esdras IX, 15).
Comme d’habitude, Jésus ne répond pas à la question ou plutôt, il entraîne plus loin. Quelle est en effet la vraie question ? N’est-ce pas : « Est-ce que moi je serai sauvé ? Et comment ? Qui peut me le dire ? »
Personne, mais voici les conditions. « Efforce-toi d’entrer par la porte étroite ». Où se trouve cette porte étroite ? Elle est dans ma vie de tous les jours. Mais, tout d’abord, une remarque de bon sens : plus je suis chargé, encombré, plus une porte me paraît étroite ! Il me faut m’alléger, me détacher de certaines choses non nécessaires, futiles et sans doute de “l’encombrante personne qui est moi-même” disait avec humour St Thomas Moore: traduisez, de mon ego prédominant.
Mais Jésus parle de l’effort qu’il faut faire pour entrer dans le Royaume de Dieu. Ces efforts se présentent à nous le plus naturellement du monde. Ainsi, le moindre geste d’attention aux autres, la moindre parole bienveillante, chaque tentative que je fais pour me dominer, pour ne pas céder à mon propre plaisir ou à ma mauvaise humeur, mais au contraire pour aller vers quelqu’un qui a besoin de moi, est toujours un pas qui me fait avancer et même passer par la porte étroite. Chaque fois que je ne rends pas le coup injuste que l’on m’a infligé, chaque fois que je dis « oui » à une croix que j’ai à porter, je fais un bout de chemin par la porte étroite qui mène au Royaume. Par cette image de la porte étroite, Jésus nous redit le sérieux et même les difficultés de la condition humaine et en même temps, la nécessité absolue de se convertir sans cesse aux valeurs de l’Evangile ; ce qui ne va pas sans certains efforts mais surtout de dispositions d’accueil et d’humble demande de ces dons de conversion.
Jésus continue avec l’image de la porte qui cette fois-ci est fermée. Il y a un véritable risque de rester dehors, à l’extérieur du Royaume, parce que nous aurions fait le mal et que notre vie serait incompatible avec celle du Royaume de l’Amour. Mais n’est-ce pas nous qui aurions fermer la porte à l’Amour de Dieu et du frère ?
      
Jésus adresse à ceux qui le connaissent, à nous, un appel urgent et insistant pour s’engager dans une vraie attitude de conversion. D’autres, venant des quatre vents, qui ne l’ont pas connu ni fréquenté, se verront ouvrir la porte car leur vie sera faite de tous ces passages de portes étroites que nous avons évoqués et qui les ont fait connaître du « maître de maison », parce qu’ils ont vécu selon son Esprit.

Ne nous étonnons pas de voir le Christ annoncer pour le Royaume un renversement de situations humaines : « Oui, il y a des derniers qui seront premiers et des premiers qui seront derniers » comme dans le Magnificat. Encore une fois, toute familiarité superficielle avec le Christ, toute piété sans conversion ferait trouver la porte fermée. Nous sommes invités avec insistance par le “maître de maison”, Jésus Lui-même, à entrer par la porte étroite pour nous introduire dans la compagnie “d’Abraham, Isaac et Jacob et de tous les prophètes” et bien sûr, en sa compagnie plus qu’amicale, divine ! N’hésitons pas ; avançons sans peur avec Lui en passant par ces portes étroites qui se présentent à nous : ne nous accompagne-t-Il pas ?

AMEN !

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