jeudi 25 juillet 2013

HOMELIE 17ème Dimanche Ordinaire C. La prière – Lc 11,1-13 28 Juillet 2013




HOMELIE  17ème Dimanche Ordinaire C – Lc 11,1-13
28 Juillet 2013

« Quand vous priez… » Lc 11,2

                   Qui n’a pas ressenti un jour ou l’autre la difficulté de la prière et n’a pas été tenter de se dire : « A quoi çà sert de prier ? Est-ce que Dieu m’entends ? Je ne sais pas prier » Les disciples de Jésus ont eu le même sentiment et c’est en voyant leur maître et Seigneur prier qu’ils lui ont exprimé leur grand désir de l’imiter.
                   Il y a certes bien des genres de prières : louanges, action de grâces, pardon, demande, offrande, écoute de la Parole, que nous retrouvons d’ailleurs tout au long la Messe. Des textes, des formules, des chants  peuvent nous aider à prier. Mais ce qui compte le plus, n’est-ce pas notre disposition de cœur et d’esprit, accompagnée par le corps qui nous rend présent à Dieu qui est pourtant invisible ?
                   Suivons en cela la prière d’Abraham que la liturgie d’aujourd’hui nous présente en préparation à “l’Evangile de la prière” selon St Luc.
                   Le Seigneur a rendu visite à Abraham au chêne de Mambré. Il lui a annoncé qu’il aurait enfin un fils, Isaac, selon la promesse qu’Il lui avait faite à l’origine de sa rencontre avec lui. Il allait partir vers Sodome et Gomorrhe, dont les conduites épouvantables l’avaient alerté, se préparant à sévir, quand Abraham, se tenant devant Lui, s’avance et se lance dans un véritable plaidoyer à l’orientale.
                   Il commence par une question pleine de bon sens, accompagnée d’une objection : « Vas-tu vraiment faire périr le juste avec le pécheur ? Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville ? »  Elle est suivie d’un blâme indigné : « Quelle horreur, si tu faisais une chose pareille ! » Puis elle est  renforcée par une considération sur le traitement de ce qui est juste et injuste, avec référence respectueuse à la qualité éminente du Seigneur “juge de la terre”.  Quelle magnifique audace, pleine de liberté, de bon sens, de confiance et de respect !
                  Le Seigneur écoute et il exauce le plaidant une première fois à la hauteur de ce qu’il demande. Mais il semble que cela ne  suffise pas à Abraham et ce dernier continue sa plaidoirie, exprimant bien la distance qu’il y a entre lui et son Seigneur. Une deuxième fois donc, Il s’adresse à Lui : « Oserais-je parler encore à mon Seigneur, moi qui ne suis que poussière et cendre ? ». Même réponse du Seigneur. Une troisième fois, Abraham s’accroche, il insiste. Même réponse du Seigneur. Une quatrième fois, Il prévient avec respect la colère du Seigneur. Mais le Seigneur lui fait la même réponse. Il ose encore pour la cinquième fois : même réponse du Seigneur. A la sixième fois, il conclut, s’arrêtant au chiffre dix. Pourquoi ne continue-t-il pas sa plaidoirie qui marche si bien ? Dix, c’est aujourd’hui le nombre minimum d’hommes qui permet aux juifs de célébrer le culte synagogal (miniam) : ce sont comme les représentants du peuple juif qui intercèdent pour leurs frères. Un jour, il y aura un seul Juste qui intercèdera pour tous les hommes et Dieu l’écoutera comme Il a exaucé Abraham.
                   Si Abraham est le père des croyants, c’est bien en raison de son attitude sans complexe et confiante envers son Seigneur.
                   Jésus, dans l’Evangile d’aujourd’hui, confirme cette attitude et la recommande. La vraie prière ne serait-elle pas d’entrer dans les desseins de Dieu qui sont toujours bons et bienveillants, même s’ils incluent des épreuves ? Que ton Nom soit reconnu, que ta volonté soit faite… Ne pas avoir peur de demander, même les choses les plus élémentaires, pourvu qu’elles soient dans le sens de la volonté de Dieu. En même temps, chercher quelle est cette volonté. Si nous sommes sincères et déterminés, Jésus nous promet le suprême don du Père, l’Esprit-Saint qui conduira à termes toutes nos demandes et nous établira dans une relation filiale avec Dieu, Trinité Sainte : n’est-ce pas le but ultime de toute prière ? Elle est déjà présence à Celui que nous rencontrerons pour notre plus grand bonheur dans l’au-delà ?  Voilà “à quoi sert de prier” !                  AMEN !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire