vendredi 5 avril 2013

HOMELIE 2° Dim. de Pâques. 07.04.13 - Jn 20,19-31 - La foi de Thomas - -


HOMELIE  2° Dimanche de Pâques. 7 Avril 2013
Thomas -  Jn 20,19-31

Heureux ceux qui croient sans avoir vu !

                   L’Evangile nous fait contempler Thomas, le disciple courageux qui avait quitté le Cénacle, la semaine précédente, où les Apôtres s’étaient verrouillés par peur des juifs. Thomas sans doute se posait d’immenses questions : quel était le sens de la vie de Jésus ? De son témoignage ? De la pertinence de ses paroles et de son enseignement puisqu’Il avait fini sa vie comme un pauvre malfaiteur, abandonné de tous ? Qu’on lui annonce que Jésus était vivant, alors là, c’était trop pour lui : il ne voulait plus être trompé et déçu.
                   En tout cas, le dimanche suivant, de nouveau Jésus se trouve au milieu d’eux. Il n’en veut pas à Thomas et au contraire, dans sa bonté, Il s’adresse à lui pour combler son attente. Jésus peut alors l’inviter à passer du voir au croire.

                  Mais cette profession de foi de Thomas ne porte pas simplement sur la joie de retrouver Jésus vivant, ressuscité. Les marques de ses mains et de son côté ne sont pas seulement la preuve de son identité, mais le signe éclatant qu’un homme, éprouvé jusqu’à la mort la plus cruelle, est entré dans la vie éternelle avec toute l’histoire souffrante de sa vie humaine.
                  Autrement dit, il nous invite à croire que même si, dans nos existences, les vents sont contraires, même si nous traversons des tempêtes ou les pires épreuves, le Dieu de miséricorde, Notre Père, « ne laisse pas son ami voir la fosse » Ps 16(15).
                  Thomas a compris, semble-t-il, le sens profond de la mort de Jésus : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en Lui ne se perde pas mais ait la vie éternelle » (Jn 3,16)  ou encore : «  Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12,24). C’est pourquoi éclate sa belle profession de foi, éclairée et renforcée par la miséricorde de Jésus qui l’aide à voir, c'est-à-dire à comprendre qui Il est: « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
                  
                   Non ! Le doute de Thomas n’est pas le doute du sceptique, du soupçonneux, limité  par sa raison, étranger au sens des réalités qui lui échappent et qui se ferme à toute nouveauté, qui finalement reste seul avec lui-même. Il est de ceux qui questionnent devant l’extraordinaire, l’insolite, l’inattendu, “l’incroyable” : ils veulent vérifier qu’ils sont bien dans la cohérence et la vérité de ce qu’ils voient et entendent, mais ne se ferment pas au dessein de Dieu le “tout autre”.
                  Ce Dieu ne nie pas la souffrance des hommes, mais en son Fils, Il la prend et la conduit à la vie. Cette perspective, pour nous  comme pour Thomas, est tellement déconcertante que nous pouvons entendre des croyants et particulièrement des priants qui dans la Bible, Lui lancent des questions telles que : Où es-tu ? Que fais-tu ? Jusqu’à quand nous laisseras-tu dans cette détresse ? Souvenez-vous du dernier cri de Jésus Lui-même sur la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Début du Ps 22 (21)  mais qui se termine par un chant de louange : «   J'annoncerai ton nom à mes frères, en pleine assemblée je te louerai ».
          Ce sont des doute-questions qui débouchent sur la foi-louange.
                  
                  Bienheureux Thomas qui éduque nos propres doutes, nous invitant à poser les bonnes questions ; à les partager entre nous ; à les porter et à les dépasser jusqu’à exprimer joyeusement notre foi. Rendons grâces à la délicatesse de Dieu qui nous a donné un tel témoin !
                   Mais qui est son “jumeau” ? Ne le serions-nous pas tous un peu ?
                 
AMEN !

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