HOMELIE
21° Dimanche ordinaire B. Jn
6, 60-69
26 Août 2018
« Cette
parole est dure : qui peut l’écouter ? ».
Au terme de l’enseignement de Jésus sur le Pain de Vie, que nous
avons parcouru aux longs des dimanches de ce mois d’Août, il est facile de
comprendre l’étonnement et la difficulté des premiers disciples qui avaient
commencé à suivre Jésus. Celui-ci, en effet, leur fait le don de
Lui-même : « Qui mange ma chair et boit mon sang… » !
Suivre quelqu’un dont les paroles, jusque-là, redonnaient sens et vie à la Loi
que Dieu avait donnée à son peuple, c’était
merveilleux ! De plus, Il ne se contentait pas de parler, ce rabbi,
mais Il accomplissait des signes et prodiges qui accréditaient ce qu’Il
disait : ne venait-Il pas de nourrir des foules et de marcher sur la
mer ?
Cet homme était manifestement accompagné de la puissance de
Dieu : ne valait-il pas la peine de se mettre à son école, fut-elle
exigeante ?
Mais voilà : à l’image d’un Dieu fort et qui veille sur son
peuple, succède celle d’un “Fils de l’Homme” qui dit se donner à manger, “chair
et sang” !
Et pourtant, que propose Jésus en vérité ?
De le suivre sur le même chemin que Lui. Ce chemin est fait du don
de soi et de l’accueil de l’autre ; d’un amour de service et de
partage ; d’un amour de convivialité en ce monde souvent égoïste et
intéressé. C’est avant tout l’amour vrai que Jésus nous demande de vivre, de
répandre et de protéger, parce que seul l’amour conduit à la vie : « Les
paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie ».
Cela demande de faire un
choix.
Choisir, c’est se prononcer pour un acte, un comportement,
des valeurs, une personne, qui permet d’avancer ou de stagner, voire régresser.
Dans la première lecture de ce dimanche (livre de Josué ch. 24), Josué
(Yehoshua) invite à faire un choix déterminant à toutes les tribus d’Israël
rassemblées à Sichem. Choisissez entre, d’un côté, le Seigneur qui nous a
sortis de l’esclavage ; qui nous a protégés tout au long du chemin de
l’Exode et qui donne la vie ; et de l’autre, les dieux que vos pères
servaient au-delà de l’Euphrate et qui ne sont rien.
De même, Jésus (Yehoshua) propose un choix aux disciples, sous la
forme d’une question de confiance : « Voulez-vous partir, vous
aussi ? ».
Pierre comprenait-il mieux que les autres ? Ce
n’est pas sûr, mais ne voyait-il pas en Jésus quelqu’un qui l’avait appelé
personnellement et qui s’engageait totalement envers lui et les hommes pour donner vie, sa vie. Il saisit
toute la personne de Jésus dans son mystère et Lui fait une confiance totale :
« A
qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ».
Sans cette relation intime et forte avec son maître et Seigneur, Pierre
aurait-il pu affirmer cela ?
Voici qu’il nous est demandé à chacun de vivre dans l’intimité avec Dieu et c’est pourquoi ce même Dieu nous
offre dans chaque Eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne, d’écouter
sa Parole et de s’unir à Lui par le sacrement du don de soi. C’est le choix
qu’Il nous demande de faire. Ne craignons pas que cette flamme de vie nous engage dans plus d’amour : elle
nous accompagnera et nous protégera.
« On
ne protège bien un feu qu’en lui permettant de brûler »
Que le feu de l’amour de l’Esprit Saint
brûle en nos cœurs sans le consumer !
AMEN !
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