mardi 14 août 2018

HOMELIE de l’ASSOMPTION. B. "La Visitation." Luc 1, 39 - 56 15 Août 2018



HOMELIE de l’ASSOMPTION. B. Luc 1, 39 - 56
15 Août 2018

La Visitation.

Cette scène de la Visitation, pleine de grâce, à y regarder de près, a quelque chose d’étonnant, de merveilleux mais peut-être aussi de déconcertant. Deux femmes qui portent chacune la vie d’un enfant, l’une, malgré sa stérilité, l’autre malgré sa virginité, ont défié, par leur accueil du dessein de Dieu, les impossibilités humaines. En effet, là où on ne l’attendait pas, Dieu fait jaillir la vie, et quelle vie ! Celle de Jean-Baptiste, le plus grand des prophètes de la première Alliance et celle de Jésus, le Fils de Dieu. Ce sont deux humbles femmes, l’une toute jeune, l’autre plus âgée, qui bénéficient de cette action divine et se réjouissent ensemble.
         Ne nous étonnons pas que l’Assomption de Marie prolonge et épanouisse cette “ligne de vie” tracée par Dieu Lui-même.
Quelques « enlèvements au ciel » ont déjà été mentionnés dans la Première Alliance (que nous appelons l’Ancien Testament). En Gn 5,24 : « Hénok marcha avec Dieu, puis il disparut, car Dieu l’enleva » et dans Si 44,16 (Ecclésiastique) : « Hénok plut au Seigneur et fut enlevé, exemple pour la conversion des générations » et en Si 49,14.  Hénok est devenu l’une des grandes figures de la tradition juive. Mais il est également cité dans la Nouvelle Alliance en He 11,5 « Par la foi, Hénok fut enlevé, en sorte qu’il ne vit pas la mort, et on ne le trouva plus, parce que Dieu l’avait enlevé. Avant son enlèvement, en effet, il lui est rendu témoignage qu’il avait plu à Dieu ».
Le plus célèbre de ces enlèvements fut certainement celui d’Elie, enlevé au ciel sur un char de feu : 2 R 2,11.
Il en est peut-être encore ainsi de Moïse, mort au Mt Nébo, face à la Terre Sainte, dont on n’a jamais retrouvé le tombeau (Dt 34,6) ce qui est, pour le peuple de la Première Alliance le signe que Dieu l’a accueilli.
Enfin, pour Marie, une tradition de Jérusalem, antérieure au IVème siècle, le “Transitus Virginis” ou “Dormitio Mariae”,  présente les derniers instants de la vie terrestre de Marie. « Il se préoccupe de faire pressentir au lecteur que dans le cas de Marie le corps ne subit pas les effets de la mort dans le tombeau mais il fut porté au ciel » (http://www.mariedenazareth.com ).  La mort ne peut retenir celle qui a accueilli et chanté la Vie. Loin d’isoler Marie de notre condition humaine en en faisant un être à part, mi-femme, mi-déesse, l’Assomption est à comprendre comme une grâce accordée par le lien de Marie avec Son Fils et par son lien avec le peuple de Dieu. C’est bien parce que Jésus a été ressuscité par le Père que Marie peut, elle aussi, bénéficier de cette Vie non atteinte par la mort. La première disciple de son Fils, première croyante dans le peuple de Dieu, ne fait qu’anticiper le salut promis à tous les chrétiens. Et ce n’est sans doute pas un hasard si ce dogme fut proclamé en la fête de tous les saints, le 1er Novembre 1950 par Pie XII.

         Il y a en chacun de nous quelque chose qui ne peut pas mourir. En Marie, c’est son adhésion permanente aux desseins de Dieu qui permet l’essentiel. Elle est la servante du Seigneur, la servante de la Vie, tellement accordée à Dieu qu’Il la reçoit dans ses bras.
         Cet avenir, nous le préparons pour nous lorsque nous choisissons d’être ajusté au dessein de Dieu et que nous choisissons de donner notre vie pour les autres. Accueillons la vie : alors nous franchirons à la suite du Christ, après Marie, le mur de la mort.
         C’est un modèle aussi pour l’Eglise qui, elle aussi, doit se hâter vers la vie, rejoindre les hommes dans leur désir de vivre et leur dire qu’ils ne seront pas déçus en plaçant leur confiance en Celui qui dit : « Je suis la Vie ». Il les conduira là où déjà se trouve Marie.
         Avec elle, réjouissons-nous et louons ensemble le Seigneur pour son merveilleux dessein !         Oui, magnifique est le Seigneur !                                   
AMEN !

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