jeudi 5 septembre 2019

HOMELIE 23ème Dimanche Ordinaire Année C, « Ne rien préférer à l’amour du Christ» Règle de St Benoît.Lc 14,29-33 8 Septembre 2019.


HOMELIE  23ème Dimanche Ordinaire Année C, Lc 14,29-33
8 Septembre 2019.

 « Ne rien préférer à l’amour du Christ»
Règle de St Benoît.

Temps de reprise, temps d’appels à des tâches humaines ou pastorales, certaines plus particulières comme l’accompagnement des enfants et des jeunes au catéchisme, à l’aumônerie scolaire ou dans les unités scoutes ;  des adultes en catéchuménat; des malades à visiter ou encore, l’appel à la mission en équipe. Il en va de l’avenir de nos proches, de notre paroisse, de notre Église ou du Royaume.
Mais Dieu m’appelle-t-il ? Comment et pour quelle tâche ? Quelle mission ? N’entendions-nous pas au début de la première lecture du Livre de la Sagesse de ce jour : « Quel homme peut découvrir les intentions de Dieu ? Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ?  (Sg 9,13) » Alors, est-ce bien possible ?

Et puis l’appel de Jésus est tellement radical ! Encore une fois, il peut effrayer ! Mais quel est son propos ? Celui qui a rappelé aux pharisiens, qui détournaient leurs biens de l’assistance à leurs parents (Mt 15,3-6) en leur rappelant « d’honorer leur père et leur mère », ne nous demande certainement pas de nous séparer de nos familles. Ce qu’Il demande à tous ceux qui veulent le suivre, c’est de Le préférer à leur père, leur mère, leurs frères, leurs sœurs, leurs enfants pour les aimer autrement, à sa manière. Ne demande-t-Il pas encore de Le préférer à leur propre vie ? Le mot "vie" qui est utilisé dans le texte n’est ni "bios" , ni zoë, , mais" psukè"  , qui est parfois traduite par âme, au sens de l’intelligence, de l’esprit, de la manière dont on regarde les personnes, les évènements qui font notre vie, bref, notre propre psychologie. Or cette psukè est nourrie par notre "ego",  « appesantie par un corps périssable, et notre enveloppe charnelle alourdit notre esprit aux milles pensées » (Sg 9,15) entendions-nous encore dans la 1ère lecture de ce jour. En effet, il nous est souvent difficile d’aimer gratuitement, désencombrés du désir de possession ou d’égoïsmes qui gouvernent hélas bien trop souvent nos relations. La foi en Jésus me fait entrer dans des relations aux personnes et aux choses qui sont nouvelles : toute personne m’est une sœur, un frère ; tout bien ne m’est donné qu’en gérance. Jésus demande que je place ces relations nouvelles au-dessus des relations naturelles qui pourraient les empêcher de donner leur mesure.

Il préconise alors le devoir de s’asseoir pour que je prenne part à mon propre destin ; pour discerner quel est mon intérêt supérieur, bien compris et conforme à son appel à le suivre et si j’ai les moyens, le cœur et la volonté de marcher avec Lui. Ce qui demande de prendre de la distance par rapport à tous mes biens et d’accepter des renoncements inévitables en vue de m’enrichir d’autres valeurs, celles du Royaume principalement faites de toute forme de relation fraternelle.

Cela ne suffit pas encore, car cela pourrait me conduire à ne compter que sur moi-même, alors que Jésus conçoit son appel comme un chemin parcouru avec Lui, jamais sans Lui : « Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi porte beaucoup de fruit, car sans moi, vous ne pouvez rien faire » Jn 15,5.
Cela n’empêche pas que ce discernement, je puisse évidemment le faire avec un frère, une sœur en Christ, pourquoi pas avec mon conjoint, avisés eux aussi, qui m’aideront à clarifier et purifier ma décision et peut-être aussi, à la prendre.

Comment savoir si Dieu m’appelle ? Comment connaître sa volonté ?  Dieu se manifeste, entre autres, à travers les multiples appels qui seront inévitablement lancés en cette reprise d’année scolaire et de travail mais bien souvent par de belles rencontres et échanges profonds.

Écoutons encore l’auteur du livre de la Sagesse : « Et qui aurait connu ta volonté si tu n’avais pas donné la Sagesse et envoyé d’en haut ton Esprit Saint ? » (Sg 9,17)
Alors demandons-Lui sa Sagesse, plus encore, son Esprit Saint  et fortifions nous du Pain de la route, Jésus, qui se donne aujourd’hui dans cette Eucharistie.
Bonne et sainte reprise à tous !
AMEN !

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