HOMELIE JOUR de PAQUES – Jn 20, 1-9
1°
avril 2018.
“Il vit et il crut”.
Croire en la résurrection n’est
pas chose facile dans un monde rationnel qui, à l’instar de St Thomas, disciple
de Jésus, ne croit que ce qu’il voit. L’Evangile de ce
dimanche nous présente le chemin de l’Apôtre Jean qui apprend à dépasser cette
posture pour accéder à la merveilleuse et inattendue découverte de la Vie de Jésus
Ressuscité. [Si vous le souhaitez, reportez-vous à l’EDITO du Lien de ce
Dimanche de Pâques].
“Il vit et il crut”.
Qu’a-t-il "vu", Jean ? Non pas le corps de Jésus
qui avait disparu, mais il a "vu/compris" que Jésus a été relevé d’entre les morts selon
ce qu’annonçait les Ecritures …
Qu’a-t-il cru, Jean ? Que la vie, celle de son Maître et Seigneur, était
plus forte que la mort.
Jésus, à ceux qui Le croient et accueillent son Esprit,
communique le pouvoir de vivre dès maintenant dans la puissance de la
résurrection. Comment ?
Comme Il l’a fait
Lui-même, dans un compagnonnage avec les hommes:
Ø Lorsque
nous avons de la compassion et du soutien pour toute créature, en
particulier, les "petits", ceux qui souffrent physiquement,
moralement, affectivement…
Ø Lorsque
nous travaillons à la justice qui libère des situations de mort où
gisent tant de femmes et d’hommes : sous-développement, chômage longue
durée, exclusion, habitat indécent…
Ø Lorsque
nous acceptons de dépenser notre vie et nos biens pour d’autres.
Ø Lorsque
nous pardonnons comme Jésus, sans attendre de retour…
Ø Lorsque
nous construisons des communautés où l’individualisme fait place à la
communion, le “je” au “nous”…
Ø Lorsque
nous renonçons à nous affirmer nous-mêmes, sans les autres ou contre eux,
laissant de côté notre recherche d’identité pour être plus solidaires
avec les autres hommes de bonne volonté…
Ø Lorsque,
dans les situations d’opposition ou de conflits, nous gardons la joie profonde
d’un respect pour l’adversaire en même temps que la conviction qu’il y a
une issue possible que le Seigneur connaît…
Ø Enfin,
lorsque dans les cas extrêmes, nous acceptons de donner notre vie librement
et par amour, jusqu’à prier pour les assassins mêmes, comme nous en avons
été témoins ces derniers jours…
Bien sûr, tout ce
“compagnonnage” peut nous faire peur : on ne “voit” pas la Résurrection en oubliant la Croix, nos croix. “Si
le grain de blé ne tombe enterre et ne meurt, il ne porte pas de fruit” (Jn
12,24). Alors, nous pourrons témoigner, parfois
sans parole, mais toujours avec foi, que la vie est plus forte que la
mort : n’est-ce pas ce que le
monde, à court d’amour et d’espérance, attend aujourd’hui ?
Que l’Esprit de
Jésus vivant, ressuscité nous y aide !
AMEN !
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