HOMELIE
4ème Dimanche CARÊME. B Jn 3, 14-21
11 Mars 2018
« Dieu a tant aimé le
monde… » Jn 3,16
Au début de cet Évangile, Jésus rappelle
une histoire tragique arrivée aux hébreux lorsqu’ils étaient dans le désert du
Sinaï, après leur sortie d'Égypte. Ils sont assaillis par des serpents venimeux
dont la morsure était mortelle. Ils sont convaincus alors d’avoir péché contre
Dieu en récriminant contre Lui, qui pourtant était déjà venu à plusieurs
reprises leur porter secours. Voici ce qu’écrit la Bible : « Le
peuple vint trouver Moïse en disant : “Nous avons péché en critiquant le
Seigneur et en te critiquant ; intercède auprès du Seigneur pour qu’Il
éloigne de nous les serpents !” Moïse intercéda pour le peuple et le
Seigneur lui dit : “Fais faire un serpent brûlant [c'est-à-dire
venimeux] et fixe-le sur une perche : quiconque aura été mordu et le
regardera aura la vie sauve. Moïse fit un serpent d’airain et le fixa sur la perche ;
et lorsqu’un serpent mordait un homme, celui-ci regardait le serpent d’airain
et avait la voie sauve” (Nombres 21, 7-9).
De la
magie ! Bien sûr que non, la Bible dénonce sans cesse les mensonges
des pratiques magiques. Ce n’est pas le serpent qui sauve par lui-même, mais c’est de faire confiance en Dieu et de Lui
obéir, Lui qui a dit de regarder ce
serpent d’airain pour être sauvé de la
mort.
De
la même façon que Moïse, Jésus demande qu’on le regarde élevé de terre :
qu’est-ce à dire ? Quand sera-t-Il élevé de terre ? Cloué sur la
croix. Oui ! Il ne nous demande pas de regarder un homme supplicié qui meurt dans des souffrances
atroces alors qu’Il est totalement innocent, mais de reconnaître en Lui Dieu
qui se donne jusqu’au bout renonçant à sa toute-puissance divine et manifestant
un amour sans limite, jusqu’à pardonner à ses ennemis et ses bourreaux. Et
puis, Il nous invite à le remercier, l’adorer, lui dire qu’on l’aime.
Mais comment regardons-nous la croix du
Christ ? Comme un objet tellement familier qu’on n’y fait plus
attention ? Comme quelque chose de repoussant, morbide ? Mais aussi, peut-être,
comme la plus belle preuve d’amour de Dieu qui rejoint la condition de tant de
femmes et d’hommes innocents broyés par le mal et la souffrance et qu’Il
partage avec nous ?
Envers ce
Dieu si donné, si bon, si pacifique, si bienveillant, qui pourrait avoir
peur ? Bien au contraire, nous pouvons croire en Lui ; nous fier
entièrement à Lui « pour que nous réalisions les bonnes actions qu’Il
a préparées d’avance pour que nous les pratiquions » écrivait St
Paul aux Éphésiens. (Ep 2,10). Nous serons alors apaisés, joyeux et tout
éclairés. Nous n’aurons plus envie de rester dans le noir, de faire des choses
en cachette, que nous n’oserions pas faire au grand jour devant tout le monde.
Au contraire, nous serons tout heureux de partager ce que nous pouvons faire de
bien et ce que les autres font de bien. Ainsi, nous ne périrons pas mais « obtiendrons
la vie éternelle » (Jn 3,16).
« Dieu a tant aimé le monde qu’il
a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en Lui ne périra pas,
mais obtiendra la vie éternelle » Ne soyez pas
étonnés s’il y a bientôt 52 ans, j’aie choisi cette parole de Jésus pour mon
image d’ordination. Cette Parole donne envie de le faire connaître, tant elle
révèle un Dieu qu’on ne peut qu’aimer dans la reconnaissance et dans la joie. C’est ce que j’ai
ressenti et que je ressens encore aujourd’hui. Puissiez-vous en faire
l’expérience !
AMEN !
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