HOMELIE 3ème
Dimanche CARÊME. B – Jn 2, 13-25
4 Mars 2018
«Il parlait du
sanctuaire de son corps» Jn 2, 21
Pourquoi cette colère
de Jésus que l’on cite souvent pour justifier nos propre colères ?
Rien à voir avec une atteinte à un ego ou à une poussée soudaine d’adrénaline.
Jésus en pleine conscience, envoyé par son Père, veut rétablir la destinée
de ce Temple (naos : naoV)
qui est le lieu de Sa Présence par excellence, (en hébreu,
la shékina) et de Ses Rencontres avec Son peuple et même avec les païens,
sur le parvis qui leur est accessible.
Or, les marchands, profitant des conditions lucratives de l’emplacement,
puisque les juifs se rendant au Temple venaient présenter des offrandes
sacrificielles faites de brebis, de bœufs ou de tourterelles, s’étaient installés
sur ce parvis. Et c’est précisément de cet espace que Jésus va les chasser,
renversant leurs comptoirs et les interpellant
en disant : « Enlevez cela. Cessez de faire de la maison
de mon Père une maison de commerce », Il est écrit en effet dans
le livre d’Isaïe : « Ma maison sera appelée maison de prière
pour toutes les nations » C’était leur rappeler le dessein de Son
Père d’inviter tous les hommes à devenir ses enfants.
Evidemment, par ce geste contesté par les autorités religieuses,
Jésus prépare son jugement et sa condamnation. Face à leur demande de
justification, Il évoque la destruction du Temple et sa reconstruction en trois
jours. Insensé, blasphématoire et incompréhensible pour ses interlocuteurs qui
objectent aussitôt qu’il a fallu 46 ans pour l’édifier. Mais Jésus parle d’un
autre Temple : celui de son corps.
Nous pourrions en rester là et nous satisfaire de l’annonce de
sa résurrection que Jésus Lui-même adresse à ses adversaires. Et c’est déjà
bien de savoir qu’Il a tout à fait conscience de sa mission ouverte à tous et
de son destin.
Nous pouvons aussi relire ces paroles à la lumière de ce que St
Paul écrit dans sa première lettre aux Corinthiens à propos de la mort de
Jésus, que nous avons entendu dans la deuxième lecture de ce dimanche : n’est-elle
pas « scandale pour les juifs, folie pour les nations païennes » ?
(1 Co 1,23) Il écrit alors, un peu plus loin au chapitre 3 : « Ne
savez-vous pas que vous êtes le Temple de Dieu et que l’Esprit habite en vous » (1 Co 3,16-17)
A notre tour de reprendre conscience de ce que nous sommes en
profondeur, de façon invisible mais totalement spirituelle et divine. Dieu
demeure en nous : retrouvons-Le dans le silence de nos cœurs, dans les
suggestions qu’Il fait venir à nos
esprits, dans les désirs qu’Il met en nous de Le servir et de servir de nos
mains tous nos proches. Acceptons que Jésus balaye tous nos « commerces »
stériles et centrés uniquement sur nous-mêmes qui empêchent de le rencontrer. Demandons ardemment la
grâce qui fait vivre l’Esprit de sainteté reçu à notre baptême et notre
confirmation.
AMEN !
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