HOMELIE
32ème Dimanche Ordinaire A – Mt
25, 1-13
12 Nov. 2017
*
“Vierges avisées,
vierges insensées”
Pour
parler à ses disciples de sa venue, Jésus présente cette parabole des dix
jeunes filles invitées aux noces. Le cadre est celui d’une noce orientale qui
se déroule la nuit, où la mariée, escortée de ses amies, va à la rencontre de
son époux. Les jeunes filles sont munies de lampes à huile pour éclairer le
chemin et exprimer la joie de ces noces accompagnées de musique. J’ai moi-même
été témoin d’un tel cortège au mariage du fils d’un ami en Galilée il y a quelques
années. C’est très beau, très gai et lorsque les deux époux se rejoignent, ils
dansent tous les deux, entourés du cortège des jeunes filles tenant leurs
lampes allumées.
Or cet époux-là tarde à venir et les
jeunes filles s’assoupissent toutes. Quand enfin il arrive, elles apprêtent
leurs lampes. Mais l’attente a du être longue, car les lampes sont vides. Cinq
d’entre elles avaient prévu le coup ; les cinq autres sont prises au
dépourvu.
S’en suivent deux
comportements assez choquants :
à
Celles qui ont pris
des réserves d’huile ne partagent pas !
à
Lorsque les autres
reviennent, après avoir été chez le marchand, l’époux lui-même les refoule, prétendant même ne pas les connaître !
Que veut nous faire comprendre Jésus ?
Dans cette parabole, qui est
l’époux ? C’est Lui, bien sûr,
puis- qu’Il parle aux disciples de sa venue qu’il faut attendre.
Qui sont les jeunes
filles ? Elles représentent les membres de la Communauté Chrétienne,
l’Eglise, l’épouse qui vient au-devant de l’Epoux, le Christ, qui doit venir.
Pourquoi le
retard ? C’est la longue attente, parfois
décourageante, qui éprouve les premiers chrétiens et encore nous autres
aujourd’hui. Comment se fait-il qu’au
bout de bientôt deux mille ans, le monde, semble-t-il, n’ait pas beaucoup
changé et qu’il avance avec son cortège de misères et de malheurs, et même, de
rejet du Christ ? Il y a vraiment de quoi être pessimiste par moments…
Que signifie
l’huile ? Plusieurs significations peuvent être
données.
Le plus souvent, elle exprime la joie de chacun, invité aux noces de l’Epoux, en compagnie de
l’épouse qui attend patiemment sa venue sans désespérer. Les prévoyantes, les
“avisées” (fronimoï) ont prévu des réserves
d’huile : la longue attente ne les a pas déçues et leur joie peut
éclater ? Les “insensées” (moraï) n’ont pas préparé l’éventualité de cette attente
éprouvante : elles se sont découragées et n’ont plus d’huile. L’huile
représente donc les dispositions personnelles de chaque croyant. A ce titre,
elles ne peuvent être prêtées à d’autres : on ne peut croire, espérer, aimer par procuration, à la place d’un
autre et les prévoyantes ne peuvent donner de leur huile.
Pour d’autres,
l’huile représente l’amour qui
alimente la flamme de la
lampe. L’amour fait aller dès maintenant à la rencontre des
autres, particulièrement, ceux qui ont besoin de nous. Les paraboles qui
suivent dans l’Évangile de Matthieu, et que nous entendront les prochains
dimanches, révèleront que “ces autres”
sont ni plus ni moins que Jésus Lui-même, L’Époux
Pour participer aux noces, Jésus nous invite donc à produire cette belle huile, fruit de petits ou grands
gestes d’amour. Passer maintenant à côté ou refuser de les donner, c’est
risquer de manquer d’huile au moment de sa venue et de se retrouver tellement différent de Lui qu’Il ne pourra même pas nous
reconnaître !
Comme toute parabole,
elle n’est pas un jugement de notre propre comportement mais une très forte invitation à nous mettre dès
maintenant à accueillir de cette façon la venue du Seigneur dans notre vie de
tous les jours.
Que Son Esprit-Saint,
dont nous avons reçu l’Onction d’Huile Sainte à notre Baptême et notre Confirmation,
renouvelle le don de sa propre Huile pour la joindre à la nôtre.
AMEN !
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