HOMELIE 1er Dimanche
AVENT. Année B – Mc 13, 33-37
3 Décembre 2017.
« Veillez ! »
Jésus annonce à ses disciples sa venue, alors
qu’Il est là encore avec eux. C’est qu’Il est à deux jours de Pâques : Il
va être arrêté, condamné et mis à mort. Il prévient ses disciples pour qu’ils
ne tombent pas dans le désarroi et le désespoir. Que leur dit-Il ? “Prenez garde: veillez !” Mot à mot : “Ayez l’œil ! Ne
dormez pas” et même « chassez le sommeil » [agr-upvneite vient de “a” négatif, et upnos = sommeil -> hypnose)], et donc on pourrait traduire par : “ne soyez pas hypnotisés” !
Par quoi ?
D’abord par la peur : pour les Apôtres, celle de son absence et celle de
subir le même sort que leur maître.
Pour nous devant les délais de sa venue, peur de
nous être trompés en mettant notre
confiance en Lui. Et puis, nous avons tant de raisons d’être absorbés par tous
les soucis de la vie, de notre avenir et celui de notre planète, mais aussi,
plus couramment, les préoccupations qui ne manquent pas de nous envahir;
ou bien hypnotisés par tout ce qui attire, fascine et fait oublier les choses
importantes et surtout les personnes : on passe à côté ! On
ne les voit plus !
Jésus par quatre fois nous dit :
« Sortez de votre “hypnose” ! Avez-vous remarqué, l’homme parti en
voyage ne laisse pas ses serviteurs dans l’oisiveté : « Il leur a donné tout pouvoir,
fixé à chacun sa tâche et recommandé au portier de sa maison de veiller ». Aujourd’hui, Il nous confie l’Evangile, les « richesses de sa Parole et celles
de la connaissance de Dieu »
écrivait St Paul aux chrétiens de Corinthe (1 Cor3, 5). A nous de les faire
connaître et de les mettre en pratique ; unis à son Eglise, chacun à notre
place dans le monde, en fonction de nos possibilités. Pas question de
s’endormir !
Le vrai danger ne vient pas, pour nous, des
persécutions comme actuellement les chrétiens de Birmanie, d’Inde, d’Irak,
d’Egypte ou de certains pays d’Afrique, mais le danger vient de l’assoupissement, de la tiédeur, des anesthésies
intérieures et extérieures, des bonnes raisons
du repli sur soi pour ne plus voir, ne plus entendre, ne plus sentir, ne plus
être attentifs, attentionnés… Car le Seigneur est déjà là, comme son Royaume. Il nous le faisait déjà savoir
Dimanche dernier en nous rappelant que “tout ce que nous faisions au plus petit des ses frères, c’est à
Lui que nous le faisions”. (Mt 25, 40).
Veiller, ce n’est pas être passif comme lorsqu’on
s’ennuie et qu’on “tue le temps”. Mais chaque rencontre vraie, chaque appel,
chaque geste, chaque signe d’amitié, chaque parole bienveillante est
manifestation de la présence du Seigneur et nous rendent bien vivants. De façon
plus large, n’y a-t-il pas nombre de postes de veille dans notre
société où nous avons particulièrement à veiller ?
Dans toutes les questions qui concernent la vie en ses débuts, en son
cours : famille, éducation, travail, logement, partage des richesses au
plan national et international, travail pour la paix…) et en fin de vie. Veiller
à la sauvegarde de la
création. Que de chantiers !
Veiller, « parce qu’Il vient à la rencontre de celui qui pratique la
justice avec joie et qui se souvient de Lui en suivant Son chemin » proclamait Isaïe à un peuple découragé. (Is 64,4) dans la
première Lecture.
Frères et sœurs, qu’Il ne trouve pas notre foi
en Lui « endormie ». De plus, veiller remplit la tête et
le cœur de Sa Présence, voilée, certes, mais réelle, comme le Pain
Eucharistié est le signe visible qu’Il se donne à nous.
Seigneur, en ce temps de l’Avent, tiens-nous en
éveil ; augmente en nous la foi et fais-nous comprendre ce qui compte pour
Toi, ce que Tu désires voir chez nous ; que nous aimions ce que Tu aimes
et regardions avec Ton regard.
AMEN !
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