HOMELIE 27ème Dimanche Ordinaire A – Mt 21, 33-43
08.10.2017
“Les vignerons homicides »
En ce Dimanche, Jésus raconte une triste
histoire où il est encore question d’une vigne, ou plutôt, d’un propriétaire qui avait une vigne qu’il avait confié à des serviteurs
vignerons.
Mais qu’est-ce qu’une vigne ? Un petit arbuste qui donne du raisin ? On appelle
cela un plant de vigne et en général, il n’est pas tout seul : il y en a
des centaines pour que la récolte de raisin soit abondante. Alors la vigne
désigne tout le terrain où se trouvent ces plants de vigne. Dans le midi de la
France, la Drôme, le Gard, la Provence, mais aussi l’Hérault et le Bordelais et
le Beaujolais et le Pays Nantais etc…, il y a des vignes à perte de vue.
Que produit la vigne ? Du raisin…à
déguster ou pour faire un jus et ce jus, travaillé, peut devenir du vin. Quelque fois, on
trouve une vigne qui est devenue tellement grande qu’elle fait comme un toit
au-dessus d’une terrasse et abrite du soleil quand on a envie de déjeuner
dehors ou de se retrouver avec des amis.
Au Pays de Jésus, une
vigne est très précieuse et on en prend grand soin. Alors la Bible compare
souvent le peuple de Dieu à la vigne pour bien faire comprendre à quel point
nous sommes précieux aux yeux de Dieu (Ps
79). Il est comme cet ami dont parle le prophète Isaïe, des siècles avant
Jésus-Christ qui fait tout ce qu’on peut faire de mieux pour sa vigne.
Retourner la terre, enlever les pierres, mettre des plants sélectionnés ;
puis construire une tour de garde pour qu’on ne vienne pas voler ses fruits ;
enfin, bâtir un pressoir pour recueillir le jus et en faire du bon vin. La vigne, c’est le peuple de Dieu.
Qui donc est ce propriétaire de la vigne, cet
ami ? C’est Dieu.
Qui sont les vignerons ? Ce sont
les responsables religieux et politiques de son peuple « les chefs des prêtres et des
pharisiens » qui feront mettre à mort Jésus, croyant
s’en débarrasser ! Mais n’est-il
pas "cette pierre rejetée par les bâtisseurs devenue pierre
angulaire " pour les païens comme pour les juifs ? (Ps
117, 22) C’est sur Lui que tout homme est invité à
bâtir son existence.
Par ailleurs,
la violence du châtiment qui clôt la parabole pourrait nous scandaliser.
Mais Jésus n’a aucune intention de punir. Il suscite seulement une réponse chez
ceux qui l’écoutent et Il pose la question : « Quand le maître viendra, que pensez-vous qu’il fera à ces
vignerons ? » Ce sont ses interlocuteurs
qui donnent le terrible verdict : Jésus n’en reprend que la seconde
partie : « Le
Royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à un peuple qui lui fera
produire du fruit ».
Mais attention ! Une
lecture rapide et superficielle de cet Évangile pourrait nous faire penser que
Dieu, le propriétaire de la vigne, en colère contre ces vignerons qui ont tué
son propre Fils, enlèverait le Royaume de Dieu au
peuple élu, le peuple juif, pour le donner aux
païens et nous serions aujourd’hui ces païens. En réalité, Dieu, qui est fidèle à ses promesses, ne
revient jamais sur les dons qu’Il fait : Il garde son peuple choisi (Rm
11,1) ; mais Il lui a adjoint les nations païennes.
Dieu notre Père compte donc sur nous, ouvriers
de sa vigne, pour que nous lui fassions produire du fruit. Cela ne pourra « se réaliser qu’à travers la
disponibilité à la conversion et à travers une foi renouvelée » pour éviter de devenir « des fidèles “de routine” qui dans l’Église voient désormais
seulement ce qui paraît, sans que le cœur soit touché par la foi ». Ainsi, il y a quelques années déjà, Benoît XVI
s’adressait-t-il aux catholiques rassemblés pour l’Eucharistie à Fribourg et
les invitait chaleureusement « à
s’interroger sur leur relation personnelle avec Dieu, dans la prière, dans la
participation à la messe dominicale, dans l’approfondissement de la foi par la méditation
de la sainte Ecriture et l’étude du Catéchisme de l’Église Catholique.
J’y ajouterai la pratique d’une charité
ouverte, bienveillante et compatissante. “Vivons
notre Baptême” avec Lui, car sans Lui, nous ne pourrons rien faire.
AMEN !
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