HOMELIE 26ème
Dimanche Ordinaire A – Mt 21,28-32
1er octobre 2017
“Parabole
des deux fils »
La conduite du
Seigneur est étrange, disent les compatriotes du prophète Ezéchiel. Et de fait,
les textes de ce Dimanche en sont l’illustration.
Jésus, qui était
dans la condition de Dieu s’est dépouillé pour prendre la condition d’esclave,
dit l’hymne de St Paul aux Philippiens (qui est peut-être un des hymnes
liturgiques le plus ancien du christianisme).
« Les
voleurs et les prostituées vous précèdent dans le Royaume des cieux » dit Jésus aux responsables religieux de son
peuple.
Pour qui donc
ces paroles sont-elles étranges ?
Peut-être pour certains qui se sont fait un Dieu
à leur image. C’était bien l’attitude des chefs des prêtres et des anciens qui
n’estimaient pas le besoin de se convertir lorsque Jean-Baptiste les y
invitait : en quoi des gens qui suivaient fidèlement les prescriptions de
la Loi données par Moïse, et donc par Dieu, avaient-ils besoin de
conversion ? Une espèce de suffisance les empêche de se remettre en
question. Ils savent ce qu’il en est des choses de Dieu et ils ne peuvent plus
voir autre chose que leurs propres certitudes. C’est ce que leur reproche
Jésus : « Même après avoir vu Jean-Baptiste vivant selon la
justice…même après avoir vu la conversion des pécheurs…vous n’avez pas voulu
croire »
Les
publicains et les prostituées ont réagi tout autrement. Ce sont des pécheurs
publics, certes et ce n’est pas cela que Jésus complimente. Ils sont comme le
premier fils de la parabole : ils ont commencé par refuser de travailler à
la vigne : jusque là, rien d’admirable ! Seulement voilà : Jean
Baptiste les a touchés, ils ont écouté sa parole et ils se sont convertis, ils ont changé leur vie. Ce n’est pas parce
qu’ils sont pécheurs qu’ils entrent dans le Royaume, mais parce qu’ils se sont convertis. Se sachant pécheurs et ayant un sentiment très
vif de leur indignité, de leur pauvreté, ils étaient sans doute plus aptes à se
convertir, ils avaient les oreilles et le cœur plus prêts à s’ouvrir.
Les oreilles et le cœur prêts à s’ouvrir,
voilà l’attitude fondamentale du croyant dans la Bible.
Lorsque la plupart
d’entre nous ont dit ‘oui’ au Seigneur, ‘je veux te suivre’, ‘tu es mon Dieu’,
c’était sincère. Mais bien vite, nous risquons de continuer à vivre sans trop
nous soucier de la volonté de Dieu. Bien sûr, il y a souvent coïncidence entre
nos actes et cette volonté de Dieu, mais lorsque entre elle et notre vouloir
personnel surgit une discordance, c’est celui-ci qui l’emporte : nous nous
laissons entraîner par nos désirs et à nos caprices.
Or
la vie chrétienne, le oui au Seigneur
n’est pas de l’ordre d’une simple inscription, comme le second fils qui dit Oui
à son Père et ne fait rien. C’est un vouloir vivant et continu, une acceptation constante et actuelle
de la volonté de Dieu sur nous.
C’est un ‘Oui’ sans cesse répété. une réponse à un appel personnel de Dieu. Cet
appel varie selon les circonstances et c’est pourquoi Jésus demande que nous
ayons les oreilles et le cœur ouverts chaque jour pour le suivre, pour
connaître le chemin. Il faut donc savoir remettre en question ce que l’on fait,
pour se maintenir toujours en état de disponibilité devant Dieu.
Comment ? Le seul moyen de connaître la volonté de
Dieu, c’est
de l’aimer :
c’est de préférer cette volonté de Dieu à la sienne, de la rechercher dans Sa
Parole (familiarité avec les Saintes Écritures), de méditer cette Parole
écoutée et gardée dans son cœur, enfin, d’ouvrir les yeux et d’être attentif aux
besoins de nos frères, puisque Dieu nous fait signe en eux.
Alors,
même si nous avons pu avoir une première réaction de refus, nous goûterons
combien il est bon et heureux d’aller travailler à la vigne du Père, car
Lui-même s’en réjouit.
AMEN !
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