28ème Dimanche Ordinaire A– Mt 22,1-14
15 Octobre 2017
“Allez donc aux croisées des Chemins:
tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce” Mt
22,9
Une
parabole n’est pas une histoire vraie qui s’est réellement passée mais
un récit « jeté à côté de nos vies » pour nous faire
comprendre quelque chose: parabolaiV:
Para=à côté ; ballo=jeter->ballon !
Et comme bien souvent dans les paraboles, il y a des propos excessifs, des
comportements étonnants pouvant être mal compris et mettre mal à l’aise, par
exemple :
- Qui sont ces invités qui refusent de se rendre
à des noces, alors que bien de nos contemporains traversent aujourd’hui la
France entière pour ne pas en manquer une ? Qui sont ces invités qui
maltraitent et même tuent les envoyés du roi ?
- Quel est ce roi, qui, après avoir convié ses invités,
envoie ses troupes punir les meurtriers et massacrer leurs villes ? Quel
est ce roi qui s’obstine à vouloir, coûte que coûte, remplir la salle de noces
de convives, avec des “mauvais et des bons”, que les serviteurs ont été
cherché mot à mot “jusqu’à la sortie des chemins”, c’est à dire le point où l’on
sort d’un pays, la frontière ?
En
sa première partie, la parabole exprime l’immense
désir, allant presque jusqu’à l’obsession, d’un Dieu qui veut voir tous les
hommes rassemblés pour les noces de Son Fils avec l’humanité. La parabole manifeste l’universalisme du salut
et la gratuité de l’appel : aucune condition, aucune appartenance, aucune
morale, aucune identité.
Dans la deuxième partie, le roi vient visiter les convives
et il remarque qu’il y en a un qui
n’a pas le vêtement de noces. Que peut bien signifier ce vêtement de
noces ?
Dans la Bible, les significations du vêtement sont nombreuses.
et diverses : non seulement le vêtement est indispensable pour vivre [Si
29,21 ; 1 Tm 6], mais il caractérise l’individu et sa fonction :
prophète, roi, grand prêtre, esclave,
ainsi que son état : fête/travail ; apparat/deuil… Quant
aux expressions, elles ne manquent pas ; “déchirer ses vêtements”
face à une provocation ou un blasphème (procès de Jésus) ; “toucher
la frange du manteau” pour en retirer quelque bienfait (femme
hémorragique auprès de Jésus, Lc 8,44; "ne pas souiller ses
vêtements ", Ap 3,5, c’est à dire ne pas pécher ; "laver
ses vêtements", donc se purifier ou être purifié ; "déposer/reprendre
son vêtement", équivaut à servir (lavement des pieds), se tenir
prêt…Enfin, le vêtement révèle l’intégrité définitive de l’homme :
Dieu fait des tuniques à Adam et Eve, Gn 3,21; le père revêt l’enfant
prodigue d’une nouvelle robe, Luc 15, 22 ; Jésus est transfiguré et
ses vêtements éblouissants révèlent qui Il est réellement, Mc 9,3. Mais de
nos jours encore, combien choisisse l’originalité d’un tee-shirt pour
manifester ou signaler leur appartenance à un groupe, une équipe sportive… St Paul
reprendra la symbolique du vêtement pour déclarer « qu’avec le Christ, nous
dépouillons le vieil homme et ses prétentions pour revêtir l’homme nouveau »,
créé selon Dieu, Ep 4, 22-24. En Ga 3,27
« Vous
tous en effet, baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ ». Tout
homme, à son Baptême, est ainsi
revêtu du vêtement blanc des noces et, invité à recevoir le Corps de Son
Seigneur, et il s’entendra dire : « Heureux
les invités au repas du Seigneur ».
Quant à l’homme de la parabole qui ne
porte pas le vêtement de noce, il n’est pas dit qu’il est mauvais. Il est simplement dit qu’il resta muet. L’invitation au festin de
noces ne l’a pas changé ; l’appel à se réjouir, à être associé au bonheur
qui lui est offert, à rendre grâces à Celui qui l’a invité, le laisse cois, sans réponse, (mot à mot
“muselé”). Ainsi pour que cette parabole, qui ouvre à tous l’invitation au
festin, ne soit pas comprise de travers, laissant croire que, quoiqu’on fasse, “On ira tous au paradis…”, Jésus a mis
en présence cet homme qui ne portait pas le vêtement des noces éternelles et il
demande que nous “revêtions Jésus
Lui-même”, que nous Lui soyons unis.
Quant à savoir combien il y aura d’élus, Jésus ne répond pas. Cela dépendra des élus qui
ont revêtu l’habit de noce par leur choix
personnel et par la grâce de Dieu. Mais le dernier livre de la Bible, l’Apocalypse,
lève le voile sur cet avenir et nous montre ainsi la cité céleste :
« Après quoi, voici qu'apparut à mes
yeux une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, de toute nation, race,
peuple et langue; debout devant le trône et devant l'Agneau, vêtus de robes blanches, des palmes à la main… » Ap 7, 9
De quoi espérer et nous réjouir !
AMEN !
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