HOMÉLIE 29ème Dimanche Ordinaire C.
Lc 18,1-8 - 16 Octobre 2022
"Sur la nécessité de prier sans se décourager."
Devant les problèmes qui paraissent insurmontables dans notre vie, mais aussi dans notre société et plus encore dans le monde, face aux sorts de bien des peuples, aujourd’hui confrontés aux misères économiques, aux violences, aux conflits interminables, nous pouvons, nous aussi, nous interroger : que peut-on attendre de Dieu ? Que peut-il pour notre monde ? Et même, à quoi ça sert de prier ?
La réponse de Jésus est illustrée par cette parabole où il va avoir l’audace de comparer son Père à ce juge, sans foi ni loi, qui fait face à une veuve pittoresque : humble et sûre de son bon droit, elle va jusqu’au bout de sa demande et fait plier le juge, qui de peur d’avoir la tête cassée, va lui faire justice. Quelle énergie chez cette pauvre femme qui n’a plus rien à perdre !
« Et Dieu ne ferait-Il pas justice à ses élus, qui crient vers Lui jour et nuit ? » Dieu en effet ne se lasse pas d’écouter la prière, de l’entendre et de l’exaucer. Pas toujours comme nous le souhaitons ; pas aussi vite que nous l’attendons. Le texte grec original autorise d’ailleurs une autre traduction possible : non pas « Les fait-Il attendre » mais : « Alors qu’Il patiente avec eux ». Il a ses raisons que St Pierre tentera d’exprimer aux premiers chrétiens qui attendaient le retour imminent du Christ, en écrivant dans sa deuxième lettre : « Le Seigneur ne tardera pas l’accomplissement de ce qu’Il a promis, comme certains l’accusent de retard, mais Il use de patience envers vous, voulant que personne ne périsse, mais que tous arrivent au repentir » (2 P. 3,9).
La première lecture de ce dimanche nous donne un autre motif de prier avec confiance car la prière se révèle efficace. Le peuple d’Israël en plein désert se fait attaquer par les redoutables Amalécites. Moïse monte sur la colline et lève les mains vers Dieu et tant qu’il les a levées, Israël es le plus fort : on l’installe même pour le soutenir jusqu’au coucher du soleil jusqu’à la victoire finale.
Par la prière, nous recevons de Dieu la force de vivre, d’aimer, de pardonner, d’écouter, de nous tourner vers les autres, de partager ou encore d’accueillir : ce sont les fruits de la prière : comme Moïse, “ ne baissons pas les bras !”.
Ce Dimanche 16 Octobre, nous sommes invités à ouvrir notre cœur et à prier dans le cadre de l’ouverture de la Semaine Mondiale Missionnaire.
Ce qui est réconfortant, face à l’immensité de la tâche missionnaire qui se présente à nous, c’est la confiance que Dieu nous fait et la promesse qu’Il agira promptement, même s’Il semble “patienter”
Et je peux vous garantir que les fruits sont là. Beaucoup de personnes à côté de nous, attendent en effet un message, une parole, une lumière, une aide aussi, à la faveur d’un événement qui a bouleversé leur vie, soit en bonheur nouveau comme des fiançailles, une naissance, un travail trouvé… soit en épreuve douloureuse : deuil, maladie grave, rupture, conflits, vieillesse, isolement.
Ainsi, les équipes de catéchistes, de préparation au Baptêmes, adultes ou enfants en âge scolaire, de préparation aux mariages, d’accueil des familles en deuil ainsi que ceux qui rendent visites aux personnes en maison de retraite ou à celles isolées ou malades sont témoins de ces découvertes ou retour de la foi en Dieu.
N’avez-vous pas, comme moi, envie de relever le défi de Jésus ? “Le Fils de l’Homme, quand Il viendra, trouvera-t-Il la foi sur terre ?”
Mais retenons bien :
Sans la prière confiante, comme Moïse,
Sans l’assurance tenace au Dieu fidèle, comme la veuve,
Pas d’évangélisation possible !
Prions avec la même foi et intensité que la veuve de l’Évangile pour répondre tous à cet envoi en mission du Seigneur là où nous sommes.
AMEN !
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