vendredi 7 octobre 2022

HOMÉLIE 28ème Dimanche Ordinaire Année C – " Les dix lépreux" Lc 17,11-19 - 9 Octobre 2022.

 

HOMÉLIE 28ème Dimanche Ordinaire Année C – Lc 17,11-19

9 Octobre 2022.

 

Pourquoi donc Jésus semble-t-il étonné, voire déçu qu’un seul des dix lépreux revienne à Lui ? Ne leur a-t-Il pas Lui-même enjoint d’aller se monter aux prêtres du Temple de Jérusalem pour faire constater leur guérison selon ce qui était prescrit dans la loi de Moïse ? Il devrait plutôt admirer leur foi, car les dix qui Lui avaient demandé « à distance » de les purifier Lui ont aussitôt obéi avec une certaine foi en Jésus puisque ce n’est qu’en chemin qu’ils ont effectivement été guéris. Alors, que leur reproche-t-Il ?

Il leur reproche justement ce que le Samaritain, cet étranger, lui, a su comprendre. Lorsqu’il s’est vu guéri, au lieu de continuer comme les neuf autres, membres à part entière du peuple de Dieu, de marcher docilement vers le Temple pour se mettre en règle vis à vis de la Loi, le Samaritain revient sur ses pas ; il veut retrouver Celui qui est à l’origine de sa guérison et de sa réintégration sociale, car il sent bien que c’est un double salut qui lui a été donné, et cela ne peut venir que de Dieu. C’est pourquoi, sans aucun complexe, il retourne vers Jésus en glorifiant Dieu à pleine voix (phonès mégalès !) pas besoin de sono ! Et arrivé auprès de Jésus, que fait-il ?  Il se jette la face contre terre aux pieds de Jésus en Lui rendant grâce : cette attitude, ces gestes d’adoration, de « latrie », sont réservés à Dieu seul. C’est un tout nouvel acte de foi qu’il exprime et il anticipe ce que les disciples confesseront à leur tour, mais seulement après la mort et la Résurrection de leur Maître.

Devant cette démarche d’un étranger, croyant à ce point, Jésus, comme avec le centurion, s’étonne et admire, tout en regrettant qu’il ne trouve pas plus de foi en Israël, auprès de son peuple.

En guérissant les 10 lépreux, Jésus manifeste la puissance de l’amour de Dieu son Père qui guérit. En langage de Rugby, ces guérisons marquent un bel « essai ». Et avec le Samaritain, Jésus voit son « essai transformé » ! Car toute la mission de Jésus consiste à sauver les hommes, à les guérir, mais ce salut, ces guérisons n’ont leur plein accomplissement que lorsqu’ils conduisent à reconnaître combien Dieu nous aime, c’est à dire à chanter ses louanges, à Lui rendre grâce. Dieu et l’homme sont alors en pleine communion dans un bonheur immense, fait de reconnaissance et de don d’amour encore plus fort. « Va, ta foi ta sauvé ! » Les autres aussi sont guéris, mais la guérison du Samaritain est encore plus profonde car elle fait entrer dans une relation spirituelle d’amour avec Dieu qui durera toujours et c’est cela le salut.

Cette anecdote des 10 lépreux guéris nous invite non seulement à entrer par la foi dans une relation plus forte avec Jésus, mais à transformer en louange et adoration tous les bienfaits et petites ou grandes guérisons physiques, morales ou spirituelles que nous recevons de Dieu. Enfin, elle nous invite à imiter la simplicité des pauvres, comme cet étranger de samaritain qui a manifesté un cœur plus ouvert que les fils de l’Alliance.

Merci Seigneur d’attendre de nous, notre reconnaissance, (presque de la mendier…) comme tu l’as fait pour ces lépreux, afin de nous éviter la sécheresse et la lèpre de l’ingratitude et de l’insensibilité de cœur qui conduisent à la mort de notre foi.

Pour finir, avez-vous remarqué comment St Luc raconte cet évènement ?

Ø  Le lépreux a imploré avec ses frères de malheur la pitié de Jésus (en grec eleïson).

Ø  Puis, guéri, il chante la gloire de Dieu.

Ø  Devant Jésus, il remercie (en grec eucharistein).

Ø  Et enfin, Jésus le renvoie : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé ». « Allez dans la paix du Christ ! »

    N’est-ce pas ce que nous vivons au cours de nos Messes ?

AMEN !

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