HOMELIE 19ème Dimanche Ordinaire, Lc 12,35-40
07 Août 2022
« Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra ».
Ce ne sont pas des paroles en l’air que nous dit aujourd’hui le Seigneur. Qui d’entre nous n’a pas été ému, troublé même par la brusque disparition d’un proche, d’un ami ? Il en a été ainsi pour plusieurs d’entre nous au début de cette semaine apprenant la mort par noyade de notre amie Chantal JULIENNE, fidèle visiteuse des résidents de la maison de retraite REPOTEL de Voisins depuis plusieurs années.
Jésus nous demande donc de veiller. Un joli mot en grec : grégoreo, ghgrorew qui a donné en français : Grégoire, le veilleur.
Est-ce si facile que çà de veiller ? Veiller évoque une tension, voire une inquiétude : il ne faut pas “manquer” le bus, le train, l’avion… C’est même dans certains cas fatiguant : veiller un bébé, une personne malade… C’est bien long et même difficile. Pour certains, la nuit n’en finit pas. Il y a ainsi dans nos vies des moments tristes, sombres et même angoissants : c’est comme s’il faisait nuit. C’est comme si Dieu n’existait pas. Jésus nous recommande alors de tenir “nos lampes allumées” .
Mais est-ce bien de cette veille dont Jésus nous parle, lui qui par ailleurs nous dit : « Ne vous inquiétez de rien : à chaque jour suffit sa peine » ? Il ne parle pas d’attendre avec inquiétude ou peur comme on attendrait dame la mort avec sa faux, car, à coup sûr, nous ne pourrions être vraiment présent à ce que nous faisons ni aux personnes que nous rencontrons et écoutons. Jésus nous demande de « rester en tenue de service », autrement dit, être bien à ce que nous avons à faire en tenant compte de ce que le Royaume de Dieu est déjà au milieu de nous. Cela entraîne
que nous essayons d’agir à la manière de Jésus : de partager, donner, pardonner et de porter attention particulièrement à ceux qui n’intéressent pas ou qu’on ne regarde plus : Dieu se glissera au milieu d’eux. L’attitude de veille demande donc de ne pas nous laisser enfermer dans la réalité de nos vies mais de nous ouvrir à la présence de Dieu dans cette même réalité que nous vivons.
Pour cela, il nous faut demander un regard de foi, comme le rappelait l’épître aux Hébreux en nous présentant la foi d’Abraham et de tous les grands croyants de la Bible. Demander ce regard de foi avec confiance. Alors, le Fils de l’homme qui n’a pas d’heure, viendra à notre rencontre et nous invitera à sa table pour nous servir : vous vous rendez compte ! Comment ne pas attendre ce moment avec un certain désir, même s’il nous faut continuer notre route sur cette terre, mais pour combien de temps ? Nul ne le sait ! Alors, veillons !
Que notre eucharistie d’aujourd’hui fasse grandir notre foi en Celui qui déjà nous nourrit de sa présence et fait chemin avec nous en attendant de venir nous chercher pour être toujours avec lui et ceux qui nous ont précédés,
AMEN !
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