HOMELIE 3ème Dimanche de Pâques Jn 21,
1-19. –
5 Mai 2019.
« Le Seigneur : Il est Dieu !»
La scène de la troisième et dernière manifestation de Jésus à
ses disciples qui clôt l’Evangile de St Jean se situe après Pâques, au bord de la Mer de Galilée. Les disciples ont repris
leur premier travail, la pêche. Ils sont sept, chiffre parfait, chiffre de la
rencontre du divin et de l’humain. Ils passent la nuit à jeter leurs filets
mais ne prennent rien. Jésus se tient au bord du rivage : il ne se fait
pas reconnaître. Pourtant Il n’en est pas à sa première rencontre avec eux
après sa résurrection. Seulement, Il
veut les faire aller plus loin dans leur foi : comment ?
Pas de “Bonjour !” ou de “La paix soit avec vous !”
Juste une demande : « Les petits, avez-vous quelque
nourriture ? ». Puis, à leur réponse, Il leur adresse une
invitation qui ressemble étrangement à celle qu’ils avaient déjà entendue :
c’était au jour de leur premier appel. « Lâchez vos filets vos filets pour la
pêche « (Lc 5,4). Le
miracle s’accomplit et aussitôt, le “disciple que Jésus aimait” le
reconnaît : « C’est le Seigneur ! » mais l’on peut traduire
par : « Le Seigneur : Il
est ! » C'est-à-dire que Jésus, Seigneur, ressuscité, est vraiment Dieu Lui-même : “Je
suis” qui est le Nom que Dieu donne de Lui-même à Moïse, au buisson ardent.
Plus que leur maître, plus qu’un prophète, plus que le Messie, Jésus est Dieu : trois fois, nous
aurons cette expression : « Le
Seigneur : Il est ! » A la troisième, l’évangéliste écrit : « Aucun
disciple n’osait Lui demander : « Qui es-tu ? ». Ils
savaient que le Seigneur, Il est ». Leur foi en la personne de Jésus
devient complète : de la foi/confiance en Jésus de Nazareth, ils passent à
la foi en Jésus, Fils de Dieu.
Il ne s’agit pas simplement d’une définition de
catéchisme : il s’agit pour nous aussi d’apprendre à dire, avec tout ce
que cela entraîne de conséquences, que
Jésus est Notre Seigneur et Notre Dieu. Et donc qu’Il est au cœur de notre
vie. Nous avons à le chercher et le trouver dans tout ce qui fait notre existence.
Certes, Il peut comme pour les disciples, nous sembler plus souvent absent que
présent, surtout dans les moments d’épreuves, d’échec, de deuil, mais il est
des temps et des moments où Il nous donne rendez-vous pour percevoir plus
clairement qu’Il est là ; qu’Il nous éclaire et nous aide dans les moments
où nous ne pêchons rien, c'est-à-dire où nos efforts humains pour aimer, pour
vivre avec notre entourage de façon harmonieuse ; pour rendre la société
plus juste et fraternelle n’aboutissent pas, ne donnent rien.
Sa visite peut se faire dans les rencontres de notre prière personnelle.
Cela peut se faire en Communauté lorsque Sa parole est proclamée, écoutée,
méditée : qu’elle donne sens à ce que nous faisons et nous rend courage et
espoir. Cela est vécu dans le signe du pain donné et partagé qui nourrit nos
cœurs affamés et vides. L’assemblée des frères qui nous entourent réconforte
notre foi et nous pouvons ensemble proclamer : « Toi, Seigneur, Tu es notre Dieu ! »
Tu as fais des premiers disciples des pêcheurs d’hommes, tirant
dans leur filet 153 gros poissons, chiffre qui, d’après les naturalistes de
l’époque, correspondait au nombre d’espèces connues. Ces 153 gros poissons
désignent symboliquement la totalité des peuples de la terre. Ils ont à être tirés de la Mer, symbole de la mort et des puissances du mal.
Toi, notre Seigneur et Notre Dieu, Tu peux alors faire de nous les
pêcheurs d’hommes d’aujourd’hui, Toi qui
nous as ramené à la vie pour que nous les ramenions à Toi qui es la Vie, à Toi qui es Dieu.
AMEN !
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