HOMELIE 5ème Dimanche Carême C Jn 8, 1-11
–
7 Avril 2019
La "confession" - Jésus et
la femme adultère
En ce temps de préparation à Pâques, l’Église demande à ses fidèles,
sous peine de négligence grave, de se confesser au moins une fois par an et de
préférence en ce temps précédant Pâques. Mais qu’est-ce que "la
confession" ?
·
La confession, c’est
d’abord, se confier à quelqu’un : « Je vais vous faire une
confession… » C’est plus couramment, déclarer ses péchés à un prêtre
(ou pour un prêtre, "entendre en confession").
·
La Confession, c’est
aussi avouer, reconnaître des aspects de sa vie : « Les Confessions
de St Augustin » ou de Rousseau.
·
Enfin, le mot désigne
aussi la foi proclamée, quelle qu’elle soit : "Des gens de toutes
confessions". Il est encore utilisé pour désigner la liste des articles qui
servent à déclarer sa foi : "La Confession d’Augsbourg"
que les protestants d’Allemagne présentèrent à Charles Quint, et bien sûr, la Confession
de foi que les chrétiens ont définie après plusieurs Conciles et que nous
proclamons chaque Dimanche, le "Credo"
Dans
l’Eglise primitive, un "Confesseur" était un chrétien qui
proclamait sa foi malgré les persécutions ; par la suite, un saint qui
avait manifesté sa foi par sa vie, ses actes et son enseignement.
La confession a été présentée par le
Concile Vatican II comme la mise en œuvre du "Sacrement de Pénitence et
Réconciliation". Ce sacrement provient directement du premier don que
Jésus fait aux Apôtres (et par leur intermédiaire à toute l’Église) au soir de
Sa Résurrection : « Il souffla sur eux et il leur dit : "Recevez
l’Esprit Saint. A qui vous remettrez les péchés, ils seront remis ; à qui
vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus » Jn 20,24.
Autrement dit, plein pouvoir donné aux Apôtres et leurs successeurs dans la grâce
de l’Esprit Saint.
"Aller
se confesser" c’est d’abord, reconnaissant que nous sommes pécheurs, confesser avec
joie et gratitude ce don de Dieu qui nous remet debout et nous rend la santé.
Quel lien avec le récit de la femme adultère que nous venons d’entendre ?
Il
est clair et facile à comprendre, exprimant la profonde mission de Jésus qui
est de sauver ce qui était perdu. Mais je porterai l’attention sur un détail énigmatique
de ce récit. Qu’est-ce que Jésus a pu écrire sur la terre ? Ses adversaires
lui demandaient de se prononcer sur l’application de la Loi de Moïse devant un
cas flagrant de délit d’adultère. La réponse était simple : la condamnation
et la lapidation de cette coupable (mais où est le compère !). La question
ne semble pas intéresser Jésus, ou plutôt, Il la recentre sur ce qu’est le
péché, qui nous est à tous familier. « Celui d’entre vous qui est
sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre » Jn 8,7 Et
se baissant de nouveau, Il se remet à écrire. : quoi ? Nous ne le
saurons jamais, mais certainement pas nos péchés ! Il ménage un temps de
silence et réflexion pour ses adversaires. Quelle merveilleuse pédagogie
divine. Les accusateurs qui tendaient un piège à Jésus sont renvoyés à eux-mêmes, invités à se mettre,
devant le seul juge, Dieu Lui-même, pécheurs eux-mêmes comme la femme adultère.
Et ils semblent comprendre, car ils quittent la scène en commençant par les
plus âgés : serait-ce parce que plus pécheurs ou parce que plus
sages ? Ou peut-être les deux à la fois !
Jésus reste enfin seul avec la femme. Il se relève et ne la condamne pas mais l’envoie
reprendre vie en renonçant à pécher . Jésus comme son Père aime les
pécheurs, mais Il condamne le péché.
Recevoir le Sacrement de Pénitence et Réconciliation, c’est professer
notre foi en la toute-puissance de Jésus qui guérit et nous remet debout
lorsque nous avons reconnu notre mal et l’avons confessé. Confessons-nous
donc dans la joie et la confiance dans le Sauveur vivant ressuscité.
Bonne préparation à Pâques !
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