HOMELIE
5ème Dimanche Ordinaire B. – Mc 1, 29-39
4 Février 2018
« Vraiment, la vie de l’homme sur
la terre est une corvée… » Livre de Job Ch.7, 1.
Combien ce cri de Job, entendu dans la 1ère
Lecture de ce jour, rejoint ceux d’innombrables hommes et de femmes dont l’existence
aujourd’hui est un calvaire, pas simplement dans les contrées lointaines, mais
proche de nous : longues et terribles maladies, handicaps profonds, chômages
longue durée, immigration forcée… Il en était ainsi du temps de Jésus et c’est
bien pour cela qu’au soir du Sabbat, Jésus accompagne son annonce de l’Évangile,
de la Bonne Nouvelle, par toutes sortes de guérisons, jusque tard dans la nuit
tant la demande était grande.
Où Jésus puise-t-Il
cette énergie qui le pousse au petit matin à « aller ailleurs dans les villages voisins » ? N’est-ce pas la mission que lui a confiée son Père :
« C’est pour cela que je suis sorti ! ». Pas simplement de Capharnaüm, mais d’auprès de Dieu.
Remarquons que c’est la même mission qui a été
confiée à Paul. Celui-ci se conduit donc comme son maître, convaincu d’annoncer
cette Bonne Nouvelle « pour en gagner le plus grand
nombre possible…et en sauver à tout prix quelques-uns. »
L’un et l’autre ne cherche pas leur « avantage matériel » ou « une
récompense » dira Paul. Quant à Jésus, Il empêche les démons
de révéler qui il était, car Il ne voulait pas de contresens sur son
identité : Il ne voulait pas qu’on le prenne seulement pour un super guérisseur.
Ce qui
nourrit sa mission, ce sont les temps de rencontre qu’Il vit dans la prière avec
son Père : “Le
lendemain, bien avant l’aube, Jésus se leva”.
Et quand donc, un jour, Jésus se
lèvera-t-Il avant l’aube ? A Pâque : car ce mot, qui est utilisé
ici ( “anastasis”) désignera
la résurrection. De plus, Jésus, comme Moïse et quelques grands personnages de la première Alliance,
se rend « dans un lieu désert » et pour y rencontrer son Père : “Et là, Il priait.”
Que retenir de ce récit inaugural de la mission de Jésus ?
Jésus est venu nous donner une Bonne
Nouvelle, dont le propre est de nous
libérer de tout ce qui nous empêche de vivre dans l’amour en enfants de Dieu.
Cet Evangile, Il l’a confié à ses Apôtres : Pierre…Paul…
Il nous le confie aujourd’hui : il en va du salut, de la “santé” de nos
contemporains.
Quelle peut être notre participation à cette
annonce ?
D’abord retrouver, réveiller en nous cette
passion de l’Évangile. Si je ne rencontre pas le Père comme Jésus le fait
quotidiennement, je ne le pourrai pas. Mgr. Coffy disait “Jésus ne serait pas allé si loin dans
l’évangélisation s’il ne s’était pas retiré si loin dans la prière.” Et un autre évêque à Lourdes, au Congrès Eucharistique de 1981,
le rejoignait en disant : “Un évangélisateur qui ne prie plus, bientôt n’évangélisera plus”.
Jésus annonce la Bonne Nouvelle qui
donne sens à la vie mais en même temps, Il se bat contre la maladie et la
souffrance.
Il nous invite, là où nous sommes et avec nos
propres moyens, d’accompagner, de soulager chaque fois qu’il est possible ceux
qui traversent des épreuves. Mais s’Il a pu guérir de nombreux malades, il ne
les a pas guérit tous. Les miracles qu’Il a généreusement accomplis sont le signe que le règne de Dieu est déjà là ; mais
le risque est de n’y voir que le prodige et de passer à côté de la présence du
Seigneur et de son salut profond et définitif. Face à la souffrance de
milliards d’êtres humains si bien exprimée par Job, Jésus, à sa Passion, entrera Lui-même solidairement
dans la souffrance, mais il faudra l’avènement du monde nouveau
promis par Dieu et annoncé par Isaïe (65, 17) puis par l’Apocalypse, pour que
la souffrance et la mort disparaissent totalement.
Ap
21,4 : “Il essuiera toute larme de
leurs yeux: de mort, il n'y en aura plus; de pleur, de cri et de peine, il n'y
en aura plus, car l'ancien monde s'en est allé."
En attendant cet
avènement, retroussons nos manches, soyons les mains de Dieu : “J’étais malade et vous m’avez visité”
Mt 25, 36 et ne cessons pas de prier comme Jésus.
AMEN !
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