HOMELIE 1er
Dimanche CARÊME. B – Mc 1,12-25
18 Février 2018
« Dans le désert,
Il resta 40 jours, tenté par Satan» Mc 1,13
Chaque année, en
commençant le Carême, nous contemplons Jésus au désert. C’est bien le lieu
privilégié de la rencontre avec Dieu dans la Bible. Étonnant, St Marc ne nous
dit pas que Jésus y jeûne ! Certes, Il est tenté par “le satan”, avec l’article,
dans le texte original, pour bien nous rappeler que ce mot hébreu commun qui
signifie l’adversaire, l’ennemi de
l’homme depuis les origines.
Marc ajoute : « Et il était avec les bêtes
sauvages et les anges le servaient. » Pourquoi ce détail somme
toute insolite ? Jésus a-t-Il eu, en plus des tentations, à se protéger
des bêtes sauvages ? Jésus, dompteur ? En fait, cette mention fait
référence à une grande prophétie concernant la venue du Messie qui se
trouve dans le livre du prophète Isaïe : « Un rejeton sortira de la souche de Jessé, un surgeon poussera de
ses racines. Sur lui reposera l'Esprit de Yahvé…v.6 [Jésus a bien été poussé par l’Esprit au désert]. Le
loup habitera avec l'agneau, la panthère se couchera avec le chevreau. Le veau,
le lionceau et la bête grasse iront ensemble, conduits par un petit garçon. La
vache et l'ourse paîtront, ensemble se coucheront leurs petits. Le lion comme
le bœuf mangera de la
paille. Le nourrisson jouera sur le repaire de l'aspic, sur
le trou de la vipère le jeune enfant mettra la main. On ne fera plus de mal ni de violence sur toute ma montagne sainte, car le
pays sera rempli de la connaissance de Yahvé, comme les eaux couvrent le fond
de la mer. » (Is. 11, 1-2 ; 6-9)
Le Messie apporte avec Lui la Paix et l’harmonie de la création telle que Dieu
la veut pour notre plus grand bonheur. Ne s’y est-t-Il pas Lui-même engagé
après le déluge, comme nous le rapporte la première lecture ? "Voici que j'établis mon alliance avec vous et avec vos descendants après vous, et avec tous les êtres animés qui sont avec
vous: oiseaux, bestiaux, toutes bêtes
sauvages avec vous, bref tout ce qui est sorti de l'arche, tous les animaux
de la terre” (Gn. 9, 9-10). Et le signe très symbolique que Dieu choisit
pour rappeler cette Alliance c’est l’arc-en-ciel,
qui a la forme d’un arc de guerre mais qui devient le signe de la paix et de la beauté
harmonieuse de la création dans le prisme de toutes ses couleurs et la richesse
de ses différences complémentaires et non opposées : « Je mets mon arc dans la
nuée et il deviendra un signe d'alliance entre moi et la terre. » (Gn.
9,13)
En évoquant cela,
Marc donne déjà le but de la venue de Jésus. Réconcilier toutes choses, celles de la terre et celles du ciel.
Réconcilier l’homme avec la création blessée, dégradée : il y a quelque
chose d’écologique (qui vient de oïkos, la
maison, le milieu ; logia, le
discours). Réconcilier les hommes entre
eux : en rejetant toute forme de violence, par le dialogue, la
justice, le partage, le commerce équitable… mais aussi le respect, l’attention,
le service, le réconfort… Réconcilier
les hommes avec Dieu : leur enlever définitivement de l’esprit que
Dieu, loin d’être jaloux de leur liberté ou de les surveiller, est Celui qui
veille sur l’homme pour lui apprendre à devenir comme Lui, généreux et
infiniment respectueux des décisions de chacun, cherchant toujours à donner
vie.
Avec les catéchumènes
appelés aujourd’hui au Baptême par notre
évêque, que ce temps de Carême soit un
temps de prière-rencontre avec Dieu
et de partage avec des frères moins
favorisés, temps qui invite, jour après jour, à toutes les réconciliations
qu’il nous soit données de faire et nous fasse goûter la grâce du sacrement de Pénitence et Réconciliation remis aux
disciples par Jésus ressuscité, au soir de Pâque.
AMEN !
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