HOMELIE ASSOMPTION de la Vierge MARIE, Année A - Lc 1, 39-56
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Août 2017
La fête de l’ASSOMPTION est une des fêtes les plus anciennes célébrée
dès le IV° siècle à Antioche de Syrie et au V° siècle en Palestine où elle est
appelée DORMITION, car les premiers chrétiens représentaient Marie "s’endormant dans la mort", expression bien biblique, entourée des Apôtres. De fait,
Marie est la
première créature humaine dont les chrétiens ont affirmé "qu’elle était montée au ciel sans connaître la
corruption.
Cela
peut nous étonner, mais c’est bien dans la cohérence de la foi chrétienne. En
effet, de même que Jésus est monté aux cieux dans la gloire de Dieu, de même sa mère “Marie a été élevée en son
corps et en son âme à la gloire du ciel” selon
l’expression de Pie XII définissant la foi catholique relative à l’Assomption
de la Vierge Marie
le 1er novembre 1950.
Mais
elle n’est pas la seule à être enlevée ainsi au ciel : la Bible nous
présente quelques grands personnages tel qu’Hénoch, le patriarche, enlevé lui aussi, car « il suivait les voix de Dieu » Gn
5,23. De même, Elie le prophète, qui
monta au ciel dans la tempête sur un char de feu : 2 Roi 2, 11 ;
peut-être Moïse, qui mourut face à la Terre Promise et
dont on ne retrouva jamais la tombe : Dt 34, 6.
De tous les grands personnages
contemporains de Marie,
que reste-t-il ? Des Pilate, Hérode, Caïphe et même des empereurs romains
Auguste, Tibère et Claude … ? Tel n’est pas le cas de Marie car bien des
habitants de tous les continents la connaissent, se mettent sous sa protection,
l’invoquent et la prient, même chez les musulmans où “ Sitti Myriam” tient
une grande place dans la dévotion populaire.
Cependant et malheureusement, Il y a eu
et il y a encore des déviations concernant le culte marial : on confond “adorer”
Dieu et “vénérer” Marie. Et au
Brésil, par exemple, bien des fidèles ont abandonné l’Eglise catholique pour
rejoindre les groupes évangéliques dénonçant une “mariolâtrie” chez les
catholiques dans le culte de
Marie et des saints.
Mais il y a
aussi des avancées, notamment dans le mouvement œcuménique européen. On entend
dire que la différence entre protestants et catholiques,
c’est la Vierge Marie : les
premiers la rejettent, les seconds la vénèrent. Il
n’y a rien de plus réducteur et faux que cela. Les
protestants, qui sont très fidèles à ce que dit la Sainte Ecriture,
reconnaissent Marie et son extrême disponibilité à Dieu. N’est-elle pas la croyante qui reçoit cette béatitude de
la part d’Elisabeth comme nous le rappelait l’évangile de ce jour ? « Heureuse, celle qui a cru à
l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ».
Ainsi,
des théologiens protestants et catholiques d’Europe (Groupe des Dombes)
proclament ensemble qu’il “faut donner à Marie toute sa place mais rien que sa
place”.
De plus, un accord anglican-catholique a
abouti entre théologiens des deux Eglises, en attendant d’être ratifié par les
hiérarchies respectives. Voici la déclaration : “ Etant donné la compréhension à laquelle nous sommes parvenus sur la
place de Marie dans
le mystère de l’espérance et de la grâce, nous pouvons affirmer ensemble que
l’enseignement disant que Dieu a pris la bienheureuse Vierge Marie
en la plénitude de sa personne, dans la gloire, est en consonance avec
l’Ecriture” Nous ne sommes vraiment pas loin du dogme de
l’Assomption !
Si Jésus a été le “Oui” de Dieu, Marie a été le “Oui”
à Dieu.
Que la contemplation du mystère de Marie, Mère de Dieu, élevée
dans la gloire auprès de Lui, plutôt que nous diviser, nous fasse avancer vers
l’unité, apprenant à être ensemble humbles comme la servante du Seigneur et lui
demandant sa protection maternelle.
AMEN !
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