HOMELIE CHRIST, roi de l’univers, Luc 23, 33-45
20 Novembre 2016
-
« Le Bon larron »
Etonnant ce roi de l’univers qui a pour
trône une croix, pour couronne, des épines, et qui est mis au rang des
malfaiteurs, méprisé et insulté par tous. « Mon Royaume n’est pas de ce monde » a-t-il déclaré à
Pilate quelques heures avant. Quelle est donc son royaume ?
Jésus manifeste un
royaume où l’on ne pense qu’aux autres ; où régner, c’est servir ;
aimer, toujours mieux, toujours plus. Face à la violence déchaînée qui s’abat
sur lui, il se tait. Pourtant, Il demande à son Père d’excuser les soldats qui
ne font qu’obéir aux ordres ; de pardonner aux chefs responsables de sa
condamnation qui le tournent pourtant en dérision. Mais plus étonnant encore,
et seul St Luc nous le rapporte, le salut auquel tous les assistants font
allusion en se moquant de Jésus, il l’offre au malfaiteur qui reconnait sa
faute. Lui semble comprendre l’amour de ce roi donné jusqu’au bout ; il
sait que Jésus est innocent et il lui fait confiance. Il se tourne vers Lui et,
chose unique dans tous les évangiles, il l’appelle par son petit nom : « Jésus ! ». D’habitude,
on appelle Jésus : Maître, Seigneur, Fils de David… Jésus
Lui-même se donne le nom de « Fils de l’Homme ». Mais jamais
« Jésus » n’est mentionné seul. Or que signifie le nom de
Jésus ? "Yeoshua" « Dieu
sauve » Le bon larron confesse donc la messianité de Jésus faisant
appel à sa capacité de sauver, non pas dans ce monde mais « quand tu viendras
inaugurer ton Règne » v.42.
Alors, malgré ses souffrances, Jésus
parle. Mais contre toute attente en ce moment tragique, Il annonce l’imminence
de ce salut qui n’était attendu qu’à la fin des temps. Les temps vont être
accomplis dans quelques instants, lorsque Jésus aura été jusqu’au bout du don
de Lui-même. C’est un solennel « Amen, je te le déclare :
aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis ». C’est donc
aujourd’hui que Jésus inaugure le salut messianique et le premier à en bénéficier, c’est un malfaiteur croyant et repenti,
premier canonisé ! (Et par Dieu Lui-même !). Il pénètre avec
Jésus au Paradis, ce lieu où se trouve l’arbre de vie (Gn2, 8) d’où l’homme et
la femme avait été chassés. « Ainsi,
Jésus a répondu au défi qui Lui a été lancé : il a sauvé un homme, non pas
en le préservant de la mort physique, mais en faisant de cette mort un passage
à la vraie vie et au bonheur » (J. Dupont).
Il est donc le Messie promis par le Père, annoncé par les prophètes : n’est-ce pas
pour cela qu’Il est sorti d’auprès du Père ? N’a-t-Il pas confirmé cette
mission tout au long de son ministère en Galilée puis à Jérusalem, manifestant
que le « salut » était arrivé en guérissant nombre de malades, en
libérant nombre de possédés, en remettant les péchés et même en ressuscitant les
morts ? Ce Messie, qui manifeste de façon extrême la miséricorde du
Père, est accueilli par les justes, dont ce malfaiteur.
Tel est notre Roi : personne n’a pu l’inventer. Il nous
surprend et nous emmène au-delà de notre univers, pour y révéler jusqu’où va
l’amour de Dieu. Cet Amour infini qui
renonce à toute forme de puissance séductrice, menaçante ou contraignante pour
se manifester par une attente, un appel,
une demande : « J’ai soif ! J’ai soif de
toi, de ce que tu sois toi aussi un invitant à aimer en toute liberté et
générosité.
Voulons-nous être disciple de ce Messie
qui sauve par la puissance de son amour ? Il faut Lui demander de nous
donner la force et l’intelligence de son Esprit-Saint pour le suivre et manifester
avec Lui la miséricorde qu’Il désire tant répandre ; enfin, à l’heure de
notre mort, puissions-nous invoquer « Jésus » « Dieu
Sauve » afin qu’Il nous aide à passer de ce monde à son Règne qui est déjà
là et pas encore tout à fait établi.
AMEN !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire