HOMELIE 23ème
Dimanche Ordinaire Année C, Lc 14,29-33
4 Septembre 2016.
« Ne rien préférer à
l’amour du Christ»
Règle
de St Benoît.
Temps de reprise, temps d’appels à des tâches humaines ou
pastorales, certaines plus particulières comme l’accompagnement des enfants et
des jeunes au catéchisme, à l’aumônerie ou dans les unités scoutes. Il en va de
l’avenir de nos proches, de notre paroisse, de notre Eglise ou du Royaume.
Mais Dieu m’appelle-t-il ? Comment et pour quelle tâche ?
Quelle mission ? N’entendions-nous pas au début de la première lecture du
Livre de la Sagesse de ce jour : « Quel homme peut découvrir les
intentions de Dieu ? Qui peut comprendre les volontés du
Seigneur ? (Sg 9,13) » Alors, est-ce bien possible ?
Et puis l’appel de Jésus est tellement radical ! Encore une
fois, il peut effrayer ! Mais quel est son propos ? Celui qui a
rappelé aux pharisiens, qui détournaient leurs biens de l’assistance à leurs
parents (Mt 15,3-6) en leur rappelant « d’honorer leur père et leur
mère », ne nous demande certainement pas de nous séparer de nos familles.
Ce qu’Il demande à tous ceux qui veulent le suivre, c’est de Le préférer à leur père, leur mère, leurs frères, leurs
sœurs, leurs enfants ou même leur propre femme, s’ils sont mariés, pour les aimer autrement, à sa manière. Ne demande-t-Il pas encore de Le préférer à leur propre vie ? Le mot "vie"
qui est utilisé dans le texte n’est ni "bios" bioV, ni zoë, zwh, mais" psukè" yuchn ,
qui est parfois traduite par âme, au sens de l’intelligence, de l’esprit, de la manière dont on regarde les personnes, les évènements qui font notre vie. Or cette psukè est « appesantie
par un corps périssable, et notre enveloppe charnelle alourdit notre esprit aux
milles pensées » (Sg 9,15) entendions-nous encore dans la 1ère
lecture de ce jour. En effet, il nous est souvent difficile d’aimer gratuitement,
désencombrés du désir de possession ou d’égoïsmes qui gouvernent hélas bien
trop souvent nos relations. La foi en Jésus me fait entrer dans
des relations aux personnes et aux choses qui sont nouvelles : toute
personne m’est une sœur, un frère ; tout bien ne m’est donné qu’en
gérance. Jésus demande que je place ces relations nouvelles au-dessus des
relations naturelles qui pourraient les empêcher de donner leur mesure.
Il
préconise alors le devoir de s’asseoir pour que je prenne part à
mon propre destin ; pour discerner quel est son appel à le suivre
et si j’ai les moyens, le cœur et la volonté de marcher avec Lui. Ce qui
demande de prendre de la distance par rapport à tous mes biens et d’accepter
des renoncements inévitables en vue de m’enrichir d’autres valeurs, celles
du Royaume principalement faites de toute forme de relation fraternelle. Ce
discernement, je peux évidemment le faire avec un frère, une sœur en Christ,
avisés eux aussi, qui m’aideront à clarifier et purifier ma décision et
peut-être aussi, à la prendre.
Cela ne suffit pas encore, car cela pourrait me conduire à ne
compter que sur moi-même, alors que Jésus conçoit son appel comme un chemin
parcouru avec Lui, jamais sans Lui : « Je suis le cep, vous êtes
les sarments. Celui qui demeure en moi porte beaucoup de fruit, car sans moi,
vous ne pouvez rien faire » Jn 15,5.
Comment
savoir si Dieu m’appelle ? Comment connaître sa volonté ? Dieu se manifeste, entre autres, à travers
les multiples appels qui seront inévitablement lancés en cette reprise d’année
scolaire et de travail.
Ecoutons encore l’auteur du livre de la Sagesse : « Et
qui aurait connu ta volonté si tu n’avais pas donné la Sagesse et envoyé d’en
haut ton Esprit Saint ? » (Sg 9,17)
Alors demandons-Lui sa Sagesse, plus encore, son Esprit Saint
et fortifions nous du Pain de la
route, Jésus, qui se donne aujourd’hui dans cette Eucharistie.
Bonne et sainte reprise à tous !
AMEN !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire