HOMELIE
ASCENSION B. Mc 16,15-20
14 Mai 2015
« Allez dans le
monde entier. Proclamez la
Bonne Nouvelle
à toute la
Création »
Etonnante
que cette finale de l’Evangile de St Marc. Une Bonne Nouvelle proclamée, au
terme de laquelle la réponse doit être claire et sans appel : « Celui
qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera
condamné » et puis tous ces signes extraordinaires qui
accompagneront ceux qui deviendront croyants : comment comprendre cela
sans l’associer à une quelconque offre promotionnelle de la Bonne Nouvelle ?
Avez-vous
remarqué que St Marc n’écrit pas : « Allez proclamer la Bonne Nouvelle “à
toutes les nations” ou “à toute l’humanité”. Il écrit : « A toute
la création ». Ce mot n’a pas été choisi au hasard. Le Nouveau
Testament nous montre l’incarnation du Christ comme une nouvelle création,
comme le début du retour à l’harmonie initiale de la Création annoncée pour la
fin des temps. Is 11,6-8 “ Le loup habitera avec l'agneau, la panthère se couchera avec le chevreau.
Le veau, le lionceau et la bête grasse iront ensemble, conduits par un petit
garçon. La vache et l'ourse paîtront,
ensemble se coucheront leurs petits. Le lion comme le bœuf mangera de la paille. Le nourrisson
jouera sur le repaire de l'aspic, sur le trou de la vipère le jeune enfant
mettra la main.”. C’est bien le sens des miracles qu’accomplit le Christ: ils
ne sont pas tant pour épater ou convaincre mais pour manifester le
rétablissement de l’harmonie initiale telle que le Créateur l’a voulu. Gn 1-2.
Cette réalisation est encore
à venir. St Paul, dans l’épître aux Romains constate cet inachèvement de la
création: Rm 8,19
“ Car la création en attente aspire à la révélation des
fils de Dieu...v.22. Nous le savons en effet, toute
la création jusqu'à ce jour gémit en travail d'enfantement”. Elle sera totale lorsque le
Christ reviendra (1ère lecture, finale des Actes des Apôtre).
En attendant, le Christ
confie à ses Apôtres de continuer cette œuvre de restauration. C’est à nous
disciples de « travailler » avec l’Esprit-Saint du Seigneur, non
pas en “restant à regarder le ciel” mais en étant présents et actifs dans les
réalités de ce monde et de notre société. N’y a-t-il pas des enjeux
considérables, notamment à partir des toutes les questions de justice, de paix,
de respect de la vie et de toutes les données de la Création ?
Plus que jamais la réflexion
et le discernement sont à exercer devant des situations nouvelles qui engagent
l’avenir et le bien-être et bien-vivre de nos contemporains et successeurs. Une
prise de conscience se fait de plus en plus vive et une écologie de la nature
doit être accompagnée d’une écologie humaine : Benoît XVI l’a rappelé aux
« verts » du Bundestag lors de son dernier voyage en Allemagne.
La Bonne Nouvelle a
ceci d’universel, c’est qu’elle touche à l’intime du cœur humain et de sa
conscience qui le rend responsable. Mais surtout, elle nous met en relation
avec notre Créateur qui veut notre bonheur: Il l’a montré en son Fils qui est « assis à
la droite de Dieu» mais qui continue de « travailler avec
nous en confirmant la Parole par les signes qui l’accompagnaient » (finale
de l’Evangile).
Ces signes ne seraient-ils pas faits
aujourd’hui par toute forme de construction fraternelle qui harmonise la
création qui nous est confiée ?
AMEN !
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