HOMELIE
7ème Dimanche de Pâques B.
17 Mai 2015
“Ils ne sont pas du monde
de même que moi je ne suis pas du monde » Jn 17, 14.
Dans
son discours d’adieu à ses disciples, Jésus avant de passer de ce monde à son
Père, les confie à son Père. Il a accomplit sa mission qui était de veiller sur
eux, malgré la défection de Judas, (preuve qu’Il laissait bien ses apôtres
libres de Le suivre). A présent, les disciples, qui ont reçu le don de la
Parole du Père, vont continuer sa mission et porter cette Parole au monde. Cela
ne va pas être facile, car le monde les a pris en haine parce qu’ils ne sont
pas du monde de même que Jésus n’est
pas du monde.
Que
désigne donc Jésus par “ le monde” ?
Sous la plume de
Jean, “le monde” a différentes significations : le terme
cosmos, “kosmoV”
vient de cosmeo “kosmew” qui
signifie : agencer, ordonner. (Cosmétique a la même origine : ce qui
orne pour mieux paraître !) Le monde est le lieu où vivent les
humains : est-il pour autant si ordonné ? Le Seigneur y envoie ses
disciples pour qu’ils soient ses témoins et pour que ce monde soit sauvé et
sans doute rétabli, “ordonné”, dans l’harmonie, que lui avait donné son
Créateur : « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné
son Fils unique…Car Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le
monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. » Jn 3, 16-17.
Mais, dans la Bible, il peut également désigner toutes les forces hostiles à Dieu : « Il est venu dans le monde,
mais le monde ne l’a pas reconnu » Jn 1,10. Ces forces du mal sont
les opposants à Jésus, ceux qui refusent d’accueillir son message, de voir
clair et qui sont sous l’emprise du Mauvais. Jésus prie pour que ses disciples
ne soient pas contaminés par eux, qu’ils restent fidèles à Dieu et à son envoyé
et qu’ils soient témoins de la Vérité qui est Sa Parole.
Ce discours
d’adieu s’achève par une consécration.
Par sa mort et sa résurrection, Jésus devient le grand prêtre, arkihiéreus l’archi-hiéreus, “arciereuV” par excellence qui
offre sa propre vie, afin que ses disciples soient également consacrés pour
offrir à leur tour leurs propres vies. Dans la troisième prière Eucharistique,
le prêtre-célébrant, après la consécration, fait cette prière : « Que
l’Esprit-Saint fasse de nous une éternelle offrande à ta gloire… »
Et c’est bien ce que nous sommes invités à faire tous les jours en nous
conformant aux paroles de l’Evangile. Cette démarche profondément concrète et
spirituelle, nous l’exprimons encore à la Messe en nous unissant au Christ et
en répondant par l’AMEN à la doxologie :
ce mot vient de doxa “doxa” -> ce
qui fonde le renom, qui a du poids : la gloire; et loguia “logia” - >la
parole, le discours.
Où se situe
cette doxologie ? C’est le chant de louange et de gloire adressé à Dieu
(ou à la Trinité Sainte)
qui clôt la grande prière Eucharistique, lorsque le célébrant élève à la fois
le Corps et le Coupe du précieux Sang du Christ en chantant le plus
souvent :
« Par Lui, avec Lui et en Lui,
à Toi Dieu le Père
tout-puissant
dans l’unité du Saint-Esprit,
tout honneur et toute gloire
pour les siècles des siècles. »
C’est le sommet de toute l’Eucharistie [Action de
grâce] à laquelle nous sommes associés.
En nous
unissant ainsi à Lui, en nous préparant cette semaine à la fête de Pentecôte, « que
la joie de Jésus soit en nous et que nous soyons comblés de joie »
selon sa prière.
AMEN !
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