HOMELIE de la Fête du SAINT-SACREMENT du CORPS et du SANG du CHRIST
Luc 9,11b-17 - 2 Juin 2013
Les 4 évangélistes ont présenté un ou deux récits de la
multiplication des pains, ce qui en fait 6 au total. Pour cette raison, elle
nous est bien connue, peut-être trop connue ?
Voyons donc : dans quelles dispositions sommes-nous venu à la
Messe aujourd’hui ?
·
Pour rencontrer le Seigneur dans sa Parole et dans le Pain de
Vie ?
·
Pour trouver un moment pour lui rendre grâces, Le louer, Le prier ;
Lui présenter nos attentes, nos besoins, ceux de nos proches ?
·
Pour souffler un peu et prendre du recul ?
·
Pour satisfaire un précepte religieux ?
·
Pour retrouver des amis ?
Sans
doute ces différentes raisons et bien d’autres encore.
Ce récit de la multiplication des pains
présenté par St Luc peut nous aider à approfondir notre démarche.
En effet, avez-vous remarqué que le début du récit parle d’une foule anonyme qui a voulu voir Jésus et
l’a suivi dans un lieu désert. Elle semble captivée par l’enseignement de ce
rabbi qui parle du Règne de Dieu. Il ne fait pas que parler : « Il
guérit aussi tous ceux qui en avaient besoin ».
Il
se fait tard. Les disciples s’inquiètent. Ecouter Jésus creuse sans doute une
petite faim et il n’y a rien pour nourrir toute cette foule. Comment lui donner
à manger ? Ils proposent bien une solution, mais Jésus n’en veut pas et sa
réponse a de quoi les surprendre : « Donnez-leur vous-mêmes à
manger. » Décontenancés, les disciples montrent à Jésus leur bonne
volonté : « Cinq pains et deux poissons… ! » Dérisoire
laissent-ils sous-entendre et de proposer une autre solution, « aller
nous-mêmes acheter de la nourriture pour tout ce monde » mais y
croient-ils vraiment, tant le nombre est immense : 5 000 hommes sans
compter les femmes et les enfants !
Jésus ne se laisse pas démonter et prend ce don: Il a voulu leur participation.
Puis, en toute confiance, Il se tourne
vers son Père des Cieux, dont Il
sait qu’Il aime cette foule, bénit les pains, les rompt et les donne aux
disciples pour qu’ils les remettent à la foule. Ainsi des cinq pains rompus, Il permet le partage ; d’une foule
anonyme, il en fait des convives et des frères, qui non seulement ont reçu la
même Parole, mais aussi le Pain qui rassasie.
Luc a fait de ce miracle un signe précurseur
du repas où Jésus se donne, « Lui,
Fils de Dieu et pas un autre », car notre corps ne révèle-t-il
pas notre propre identité qui est unique ? (Ce n’est pas sans raison qu’on
utilise des éléments de notre corps pour reconnaître notre identité :
empreintes digitales et maintenant A.D.N !). Il veut nous nourrir, nous donner
vie, et en même temps nous rendre frères
les uns des autres.
Que
ce récit nous fasse reprendre conscience
de la vraie fraternité que le Christ établit entre nous et qu’il nous rende
également sensibles à tous ceux qui souffrent de faims physiques, affectives,
spirituelles, tout particulièrement lors de nos rencontres avec eux tout au
long de la semaine. Que nous essayons de répondre, sans compter sur nos propres forces, mais avec celles du Seigneur.
N’est-ce pas pour eux qu’il est resté « 12 corbeilles » alors
qu’ils n’étaient pas de nos assemblées ?
Séparons-nous en cette fin de Messe
dominicale, après nous être rassasiés tous ensemble, avec le secret désir d’en
inviter d’autres pour de prochains dimanches.
AMEN !
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