HOMELIE 13ème
Dimanche Ordinaire C. Lc 9,51-62
30 Juin 2013
Jésus
propose à un homme de le suivre, mais cet homme demande la permission d’aller
d’abord enterrer son père. Quoi de plus naturel: l’amour filial et le
commandement “honore ton père et ta mère” ne l’exige-t-il pas ? La réponse
de Jésus est cinglante; “Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi,
va annoncer le Règne de Dieu”. Comment Jésus peut-il demander
cela ?
Jésus,
bien sûr, ne prêche pas le mépris des parents. Il annonce une Bonne Nouvelle :
« Le
Royaume de Dieu est proche ». C’est une tellement bonne nouvelle
que plus rien d’autre ne l’emporte désormais, pas même le bien précieux qu’est
l’amour d’un fils pour son père. « Laisse les morts enterrer leurs
morts » devient alors une façon d’exprimer cette conviction :
il n’est plus temps de s’occuper des morts puisque Dieu vient offrir une vie nouvelle. Il y a urgence absolue à
mettre ses forces pour qu’advienne le Règne de Dieu. Les propos de Jésus n’ont
pas pour but d’empêcher le disciple d’aller enterrer son père, mais de lui
annoncer, par une image forte, que le Règne de Dieu vient balayer la mort. Etre son disciple, c’est croire en cette
vie nouvelle et ne pas se laisser enfermer par la mort.
Mais
Jésus également donne un double sens au mot « morts ». Le mot désigne d’abord ceux qui sont morts physiquement.
Puis il désigne ceux qui sont morts spirituellement, ceux qui n’ont pas trouvé la vie du
Règne de Dieu ou la refusent. (Qui veut
sauver sa vie la perdra : Lc 9,24)
Suivre Jésus qui est la Vie, c’est
appartenir à la vie véritable et renoncer à s’attacher aux choses périssables. « Pour
toi, semble dire Jésus à cet homme qu’il a appelé, va-t’en annoncer le Règne de
Dieu » Va-t’en dispenser la Vie et « ne cherche pas parmi les morts
Celui qui est Vivant » Lc 24,5 et qui donne la Vie.
Les
deux autres conditions pour suivre Jésus (ne
pas avoir d’endroit où reposer sa tête…Faire ses adieux aux gens de sa maison…)
vont dans le sens de l’annonce du
Règne de Dieu et des ruptures nécessaires avec le passé, les ancêtres, les
racines, le confort bien naturel d’une vie même simple.
Cependant,
la vie chrétienne n’est pas à côté de la
vie. Jésus nous laisse redéfinir
notre relation à nos parents, à notre passé, à tout ce qui fait notre vie.
Seulement ce nouveau réseau de relations ne sera plus déterminé par les
comportements inconscients et stéréotypés, des hérédités contraignantes ou des
nécessités sociales, mais deviendra l’expression de notre liberté, de notre
affection pour Jésus et de notre responsabilité, animées par la présence de
Dieu Lui-même.
Etre
disciple de Jésus, c’est finalement
aimer autrement mieux, en particulier sa famille.
De plus, Jésus nous demande de nous interroger sur la qualité de notre
engagement pour le Règne de Dieu. Quelles excuses, aussi nobles
soient-elles, mettons-nous en avant pour retarder cet engagement ? Il n’y
a pas une minute à perdre pour annoncer et vivre la Bonne Nouvelle. Il reste
tant à faire ! Notre prière devrait se faire impatience. En ces jours où plusieurs jeunes seront ordonnés prêtres
au service de leurs frères,(130 en France, 8
pour le diocèse), remercions le Seigneur de les avoir appelés et prions
pour eux qui ont répondu à cet appel : que d’autres jeunes ne craignent pas
de se mettre en route : eux et leurs familles ne seront pas déçus !
AMEN !
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