HOMÉLIE 19ème Dimanche Ordinaire, Lc 12,35-40
10 Août 2025
« Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra ». (Lc 12,40)
L’Évangile d’aujourd’hui commence par l’invitation de Jésus à ses disciples : « Sois sans crainte petit troupeau : votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume. Vendez ce que vous possédez et donnez-le en aumône. Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas…car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Lc 12,33-34).
C’est bien vrai : Jésus nous dit que Dieu est déjà offert largement : Il n’est pas à conquérir ou à être mérité ; Il est disponible à qui le désire.
En cette période de vacances, des personnes en congés prennent du temps pour rendre des visites, se rencontrer, découvrir, jouer, lire, pourquoi pas, rêver, en tous cas essayer d’autres modes de vie et être mieux à l’écoute des autres. C’est exactement ce dont parle Jésus : regarder la vie autrement et pour cela, veiller.
Jésus nous demande donc de veiller. Un joli mot en grec : grégoreo, qui a donné en français : Grégoire, le veilleur.
Est-ce si facile que çà de veiller ? Veiller évoque une tension, voire une inquiétude : il ne faut pas “manque le bus, le train, l’avion…" C’est même dans certains cas fatiguant : veiller un bébé, une personne malade… Et puis, nous avons nos limites et l’état de veille peut se transformer en somnolence, comme les disciples à l’agonie du Seigneur.
Mais est-ce bien de cette veille dont Jésus nous parle, lui qui par ailleurs nous dit : « Ne vous inquiétez de rien : à chaque jour suffit sa peine » ? (Mt 7,34). Il ne parle pas d’attendre avec inquiétude ou peur comme on attendrait dame la mort avec sa faux, car, à coup sûr, nous ne pourrions être vraiment présents à ce que nous faisons ni aux personnes que nous rencontrons et écoutons. Jésus nous demande de « rester en tenue de service », autrement dit, être bien à ce que nous avons à faire en tenant compte de ce que le Royaume de Dieu est déjà au milieu de nous. Cela entraîne que nous essayons d’agir à la manière de Jésus : de partager, donner, pardonner et de porter attention particulièrement à ceux qui n’intéressent pas ou qu’on ne regarde plus : Dieu se glissera au milieu d’eux. L’attitude de veille demande donc de ne pas nous laisser enfermer dans les réalités terrestres mais de nous ouvrir à la présence de Dieu dans ces mêmes réalités.
Pour cela, il nous faut demander un regard de foi, comme le rappelait l’épître aux Hébreux par ce refrain : « Grâce à la foi… » en nous présentant la foi d’Abraham et de tous les grands croyants de la Bible. Demander ce regard de foi avec confiance.
Alors, le Fils de l’homme qui n’a pas d’heure, viendra à notre rencontre et nous invitera à sa table pour nous servir (Lc 12,37): vous vous rendez compte ! Comment ne pas attendre ce moment avec un certain désir, même s’il nous faut continuer notre route sur cette terre, mais pour combien de temps ? Nul ne le sait ! Alors, veillons !
Que notre eucharistie d’aujourd’hui fasse grandir notre foi en Celui qui déjà nous nourrit de sa présence et fait chemin avec nous en attendant de venir nous chercher pour être toujours avec Lui et ceux qui nous ont précédés,
AMEN !
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